Glen Breton 14 ans

43% alc./vol.

André 78%
Plongeon dans le fût de bourbon, l’étoffe de vanille, de miel et de sucre à glacer relevé d’une portion d’épices non négligeable. L’arrivée de bouche est forte, épicée et sèche, le bois de chêne sec à pleine dents, on jurerait que le taux d’alcool est de 48% ou 50%. Personnellement, je le trouve déséquilibré et mal agencé en bouche. Les épices sont omniprésentes et masquent la plupart des autres saveurs. La texture est quand même intéressante et on sent bien l’intention de livrer quelque chose de bien. La finale est puissante et longue, fortement épicée et sèche, mais en général trop linéaire et déséquilibrée. Rien de très impressionnant de la part de cette distillerie qui semble faire du “sur place” depuis quelques années…

Patrick 84%
Nez : Léger et sucré, avec des notes de vanille, d’orge et une pointe de chêne. Bouche : Toujours léger et sucré. Vanille, chêne, quelques épices enrichissant le chêne. Finale : D’une belle longueur et épicée. Balance : Pas un mauvais dram, mais rien pour faire bouger les montagnes. Idéal l’été et/ou en apéro. Bon, maintenant que vous avez démontré que vous maîtrisiez la base, à quand un nouveau produit excitant?

Martin 81.5%
Légèrement doré, jaune soleil même, maïs… Nez: Miel sucré et brûlé derrière un rideau de brin de scie et de carton humide de boîte de pizza. Notes de vanille et de chêne. Céréales et colle à bois. Bouche: Bouche huileuse et mielleuse sur une fondation de bois et de vanille. Léger fond de malt grillé, malheureusement trop effacé. Finale: Bon début de finale marqué par l’orge, mais qui se transforme rapidement en antiseptique en passant par la familière colle à bois. Dieu merci qu’elle est courte. Équilibre: Un peu plus de complexité que le 10 ans, mais sans décrocher de prix. Il est grand temps pour Glenora de se botter le derrière car maintenant Glen Breton n’est plus le seul single malt canadien.

Pike Creek No Age Statement Import Edition

40% alc./vol.

André 86.5%
Davin DeKergommeaux indiquait dans sa review “red wine” et c’est exactement cela au nez … cela ressemble à un « Rye Whisky – red wine cask finish ». Le nez est silencieux et rond, le rye est cireux et très fruité, liquoreux, enrobant. J’adore la délicatesse et le raffinement de la présentation de ce Pike Creek qui tranche avec l’approche parfois brutale des certains autres ryes whiskies, plus épicés et tranchants. La bouche cireuse, est orientée principalement sur les fruits secs, la compote de fruits rouges. Le rye est approchable et féminin, complexe et avec beaucoup de raffinement, mais la bouche démontre un léger manque de variété au niveau des saveurs présentées. La présentation du rye à saveur de red wine finish est par contre digne de mention et est pour le moins unique. Encore une fois, le poivre est de la partie mais n’apparaitra qu’en finale de bouche et se voûtera dans des draps de gingembre et d’épices. Un beau produit, présenté avec le souci de surprendre et de présenter du connu sous des atours différent.

Martin 87.5%
Beau cuivre brun, tel qu’attendu d’un whisky de sa catégorie. Nez: Fruits rouges, mauves, avec une généreuse touche de seigle. Épices, chaîne, caramel, ainsi qu’une goutte de vin rouge, pour m’aligner avec mes homologues. Tout en douceur. Bouche: Caramel salé et soyeux, raisins, rye légèrement épicé. Texture huileuse et enveloppantes. Juteux et plein d’une douce chaleur. Finale: Longue et épicée, elle nous laisse en terrain connu et réconfortant. Équilibre: Beaucoup plus raffiné et approchable que bien des ryes qui sont souvent vus comme un peu moins délicats. Une excellente surprise.

Grand Grizzly 3 ans 100% rye whisky

40% alc./vol.
Exclusif au Mexique.

André 82.5%
Le gros ours grizzly Canadien s’est affublé de son Speedo rouge afin de conquérir le chaud soleil du Mexique. Nez d’herbe coupé assaisonné de poivre concassé et de seigle, une touche de vanille. Celui-ci surprend d’ailleurs un peu de par sa robustesse au nez. L’entrée de bouche est inoffensive, douce et crémeuse, puis les saveurs s’installent et le rye monte en force, mélange d’épices et de poivre noir, puis vaguelette d’orange/agrume. On ressent bien aussi l’héritage des grains de céréales et des fruits rouges que rappellent certains rye whiskies plus typiques. Le rye étire la finale et son alliance avec le poivre décuplera sa ténacité. Un whisky correct, dans sa phase « terrrible three », hésitant entre les épices et le poivre à fort caractère ou la douceur envoûtante des agrumes et de la vanille.

Patrick 80%
Nez : Chêne intense avec une pointe d’épices. En fait, j’ai l‘impression d’avoir le nez collé sur une vieille planche de chêne desséchée et poussiéreuse. Bouche : Toujours la sensation de poussière, puis le chêne sec et enfin une belle mais petite vague d’épices à steak. Finale : D’une longueur moyenne, plutôt marquée par l’alcool. Balance : Un bon whisky honnête, sans faute, sans grands attraits non plus.

Wiser’s Canadian Rye Whisky

40% alc./vol.

André 85%
Toute-épice, beaucoup de caramel, une touche poivrée. Goûté après le Knob Creek Rye, celui-ci est de beaucoup plus approchable, les notes vanillées et mielleuses aidant mais sans dénigrer le style. Belles nuances apportées pas le paradoxe des éléments épicés et sucrés. La bouche est douce et bien équilibrée, le sucre et le toffee un peu trop en avant-plan par contre, suivi d’une brève apparition de chêne toasté et caramélisé suivi de fruits secs, les raisins peut-être. Finale épicée et subtilement poivrée, les fruits encore et le sucre et le caramel brûlé. Un bon rye whisky, bien présenté et très approchable.

Patrick 82%
D’une belle complexité, mais manque un peu de finesse. Un bon whisky, mais qui pourrait probablement être facilement amélioré, connaissant le talent des gens chez Corby ! Nez : Épices, caramel, quelques notes de pommes et de vanille. Bouche : Sucré et épicé, avec de belles notes de pommes rouges, du chêne épicé et un sucre brun subtil. Finale : D’une longueur moyenne, avec un peu de sucre épicé.

Martin 83%
Grandes jambes goulues sur find un degré plus foncé que le deluxe. Nez: Fond de seigle, de menthe et de vanille. Sirop d’érable? Assez près de l’original, avec toutefois un petit kick qui le démarque un peu. Bouche: Caramel, épices du seigle, légère menthe. Plus ou moins aqueux, avec une pointe d’anis. Finale: Courte avec quelques épices sur un toast de pumpernickel beurré. Équilibre: Assez léger, mais rempli de promesses. Un pourcentage d’alcool supérieur n’aurait, comme dans bien des cas, été que bénéfique.

Canadian Club Reserve Triple Aged 9 ans

40% alc./vol.

André 84.5%
Haut pourcentage de rye dans ce mélange, le nez est vif et un peu agressif. Oranges en purée, chocolat et passablement de rye un peu vieillot. Mis à part le rye, le nez est relativement effacé et linéaire. La bouche est plus généreuse, le seigle est massif, à la limite imposant, les épices soutenues, ce qui à mon sens déséquilibre un peu l’ensemble en bouche, les notes de toffee et de chocolat étant reléguées en joueur de soutien presque impassible. Finale menée par le rye et les épices, un peu trop à mon goût personnel… encore une fois l’équilibre en souffre et cela ne laisse pas bien de places aux autres saveurs. Ce qui est bien dommage.

Patrick 81%
Un bon whisky, mais un peu rough pour un si vieux whisky, canadien de surcroît! Nez : Céréales sucrées, petits fruits des champs frais et un mix de cassonade et de caramel. Bouche : Superbe mélange de céréales sucrées et de chêne épicé. Finale : D’une belle longueur, marquée par les épices du bois.

Shelter Point Canadian Single Malt Whisky

63% alc./vol.
Work in progress de 2 ans d’âge. Échantillon obtenu de la distillerie.

André 90%
La distillerie Glenora pourra toujours se vanter d’avoir produit le premier single malt au Canada, mais là, j’espère qu’ils prennent finalement conscience que bien de nouvelles micro-distilleries sont en train de leur pousser au cul, pis qu’il serait temps qu’ils améliorent la qualité de leur production… Nez de vanille et de chocolat blanc, sorbet à la vanille, l’apport indéniable du fût. Balance superbe et un taux d’alcool dompté comme nulle part ailleurs. Les céréales aussi jouent un rôle prédominent au nez, on reconnait le ‘’small batch production’’. Nounours en gelée et un nez crémeux et doux, bien ficelé. En bouche, crème fouettée et vanille onctueuse, miel chaud, pis chocolat au lait, le caramel. Superbe… Finale où finalement l’alcool se fait plus présent, le crescendo des sensations est bien réglé, le caramel salé se fait plus enveloppant en même temps que l’alcool, espiègle, picotte la langue avec ferveur. Même si le produit n’est pas encore à point, on a ici un Sidney Crosby du domaine du whisky en devenir…

Martin 89%
Couleur d’un maïs jaune doré qui trahit sa jouvence. Nez: Bien que l’alcool soit encore omniprésent, si on en fait abstraction, une vague de vanille et de gâteau des anges nous remercie sur un fond de timide céréale. Même si l’influence du tonneau est son cheval de bataille, plus il respire, plus l’orge ressort. Bouche: Miel et caramel salé en puissance, quel délice! Feu de prairie de douces épices. Il faut comme dans tout bon cask strength faire preuve de vitesse pour assembler le puzzle avant que l’alcool ne nous embrase. Finale: Chaleureuse et interminable sur des notes de cannelle et de gingembre confit. De subtils parfums d’anis et de tire à la mélasse restent dans le câdre de porte. Équilibre: Excellent départ pour Shelter Point. Au moins une à deux années de maturation de plus ne lui ferait toutefois pas de tort. Ce faisant, ils pourraient aisément se débarasser de quelques mauvais plis de jeunesse et peut-être tenter de baisser le taux d’alcool entre 48 et 50%. S’il y a un whisky qui personnifie le mot “potentiel”, c’est bien celui-ci.

Royal Reserve 1975

40% alc./vol.

Patrick 70%
Un whisky qui manque définitivement de finition et de balance.  Doit être potable lorsque servi avec beaucoup de Coke et de glace.  Nez : Alcool de grain rappelant presque une vodka.  Touche de panier de fruits, mais faut vraiment la chercher!  Bouche : D’abord l’alcool, puis les herbes mais ensuite ça se bouscule : Orge, caramel, chêne, vanille et quelques fruits.  Finale : Assez courte, portée sur l’alcool.

Martin 69%
Coloris à mi-chemin entre le doré et le roux clair. On ne peut s’empêcher de penser au Crown Royal. Quelques particules en suspension nous font penser à un Raw Cask, mais il serait fort mal avisé dans ce cas-ci de se faire de faux espoirs. Les canadiens sont là après tout. Nez: On commence avec l’alcool qui nous foudroie d’un uppercut sans crier gare. Si on ose baisser sa garde un peu, on peut déceler un petit côté fruité noyé dans la térébenthine. Un vent de cerise transporte des notes de bois et de vanille avant de les larguer dans une bassine de solvant à peinture. Touche de poivre et de jus de raisin Welch’s. Bouche: Arrivée en bouche plus mielleuse que prévu. Je suis même agréablement surpris de me faire servir un peu de caramel et de fruits des champs mêlés aux épices du seigle. Finale: Retour du solvant, avec épices, toffee et bois. Heureusement, la finale est très courte. Seul le poivre blanc demeure longtemps en bouche. Équilibre: Ce n’est quand même pas un désastre sur toute la ligne. C’est juste que dans la vie, il y a des choses qui ne changeront jamais, et le Royal Reserve en fait malheureusement partie. Comme chanterait si haut et fort ma petite Simone : “La peinture à l’huile c’est bien difficile, mais le Royal Reserve c’est pour laver mes pinceaux…”

Highwood Distillers Ninety 5 ans

45% alc./vol.

André 91%
Nez bucolique bien vanillé et présenté sous des atours de caramel écossais et de toffee. Panier de fruits sauvages. La bouche offre une dualité intéressante; la texture est crémeuse et douce mais les saveurs de rye et de bonbons de Noël au gingembre apporte une contradiction intriguante même si elle aussi adoucie par le toffee. La texture vous étonnera pour un whisky de cet âge. La finale est cireuse et épicée, un peu molle par contre, mais offre une descente tranquille sur les ailes des céréales de seigle, les fruits rouges et les épices légèrement poivrées.

Patrick 82%
Nez : Caramel et eau d’érable en train de chauffer à la cabane à sucre. Notes de chêne (peut être amplifiées par le fait que je viens de déguster quelques « new makes ». Bouche : Fruité et sucré, quelques épices rappelant le blé. Finale : Longueur moyenne et agréable. Balance : Un très bon whisky dans la catégorie « low shelf ».

Martin 85.5%
Nez: Caramel épais, rye épicé, chêne et touche de vanille. Sirop d’érable? Quelques noix. Bouche: Sucré et fruité, touche d’acétone. Cannelle et poivre. Gingembre. Une intensité qui tranche avec la douceur sucrée du nez, peut-être dû à un taux d’alcool qui, bien que pas trop heavy, est plus ou moins contrôlé. Finale: Chaude et épicée, poivre et gingembre, on surfe sur le rye, le chêne et la cassonade. Équilibre: Légèrement en dents de scie, bien que personnellement je le trouve au-delà bien des whiskys canadiens d’entrée de gamme.

Highwood Distillers Ninety 20 ans

45% alc./vol.

André 92%
Les pommes vertes du Stalk & Barrel Cask 8 avec d’abondants fruits secs. Le nez est adorable et crémeux, velouté à souhait (tout comme l’édition 5YO mais avec plus de complexité), fond de toffee. La canne de Noël (au rye) est de retour encore une fois et s’accompagne de gingembre bien relevé, de cannelle et d’une puissante vague de rye cireux, d’épices. Cela me rappelle aussi le gâteau aux fruits nappé de caramel chaud. Finale où les fruits se développent en plusieurs nuances mais aussi où le rye apportera une dimension plus pointue et épicée. La qualité de la présentation est évidente, le taux d’alcool savamment choisi et le rye exposé de façon juste et équilibré. J’adore !

Patrick 89%
Nez : Agréable parfum de céréales sucrées et caramélisées. Un rare mélange de douceur et de profondeur. Bouche : Encore plus agréable! Sucre et caramel, chêne et épices, fruits mûrs et cassonade. Finale : D’une belle longueur, mais tellement agréable qu’on voudrait qu’elle dure beaucoup plus longtemps (ce qui se veut ici un compliment). Balance : Un whisky tout en équilibre. Complexe et facile boire, le genre de bouteille qui ne doit pas résister plus que quelques soirées.

Martin 90%
Assez neutre doré, léger roux. Nez: Beaux fruits séchés typiquement canadiens (whisky-wise). Pommes mijotées dans le caramel. Chocolat au lait et chêne carbonisé.Très riche, crémeux et roux. Bouche: Doux et sucré, avec les épices du rye qui ressortent ici. Léger cuir, d’une douceur caramélisée incroyable. Fruits dans leur sirop. Vanille et nougat, sirop d’érable. Finale: Moyennement sèche, mais d’une belle longueur sur des épices soutenues. Équilibre: Trop facile à boire, très impressionnant. Beau score, porte bien son nom.

RV 85%
Note à moi-même pour un gros déjeuner champêtre: tremper du pain de seigle dans le caramel grenache : ça doit goût pareil. L’odeur de seigle est imaginative et sensuelle, même si le grain me semble un peu trop poussé. Et peut-être même un peu de cornichon, mais c’est probablement un rapprochement olfactif entre le seigle et un sandwich au smoked meat. Super doux en bouche alors que le caramel prend la place du seigle, mais il y a peu de développement, avant la finale où c’est exactement le contraire : la céréale retourne en avant-plan piétinant le sucre. Pour quelque chose de 20 ans, ce n’est ni très fort ni très long en aftertaste, ça me semble plus une expérience où il est amusant de goûter un whisky canadien beaucoup plus vieux que la moyenne, mais une fois goûté je retournerais davantage à certain Forty Creek ou Stalk and Barrel.

Masterson’s 10 ans Straight Barley Whisky 2013

46% alc./vol.
Fait à 100% d’orge non-maltée et distillé chez Alberta Distillers.

André 92%
Un “one of a kind nose” whisky. Nez très parfumé, presque floral. Feeling cireux d’oranges et d’abricot. Confiture d’orange et d’abricot, miel et vanille. La bouche est sensuelle et douce et offre de belles notes de fruits secs un peu poudreux. Les oranges et les abricots réapparaissent encore et encore… L’ensemble en bouche est très singulier et je dois avouer que j’aime bien être désarçonné de la sorte en évaluant un whisky. La bouche est très complexe et intrigante, surtout avec l’apparition de la cannelle, et du chocolat blanc s’alliant avec ces mêmes oranges (maintenant un peu citronnées) du nez. Finale longue et agréable. Un whisky “Star Trek”, qui repousse les frontières habituelles. J’adore !

Patrick 84%
Nez: Bon, ça fait trois fois que je me plonge le nez dans le verre et le seul qualificatif qui me vient en tête est : « étrange ». Un cocktail de pousses vertes fraichement arrachées et de notes de bois encore vert et plein de sève. Définitivement, le parfum me fait plus penser à une salade verte qu’à un bol de céréales. Bouche : Toujours étrange, avec la sève et les pousses vertes. On y découvre toutefois enfin quelques notes de chêne mûr, mais au prix d’un petit effort. Finale : Moyennement longue et florale. Balance : Complètement unique. Pas dans ma « palette » de saveurs, mais tout de même de très bonne qualité.