Benjamin Prichard’s Tennessee Malt Whiskey

40% alc./vol.

André 68%
Ouch… le bois neuf que l’on retrouve dans les virgin oak single malts, je déteste cette saveur… avec le côté agricole (pas dans le bon sens) des céréales, beaucoup de vanille et d’épices mais pas de fruits rouges typiques du style. La bouche est diluée, saveurs rebutantes, le charcoal avec quelques fruits timides et anonymes, quelques nuances d’épices (poivre noir et cannelle) et une bonne finale et rétro-olfaction de chocolat noir. Sérieux, on me donnerait la bouteille que je la jetterais dans l’évier, j’éviterais de le mélanger à du Coca-Cola afin de ne pas le gâcher, j’éviterais de le donner en cadeau ou juste pour m’en débarrasser, ce whisky est une honte aux whiskies du Tennessee. J’ai jeté le reste de mon verre dans l’évier et j’ai eu une pensée pour les quelques poissons restants dans le fleuve St-Laurent. Shame!

Patrick 58%
Fail. Mauvais fût, mauvais alambic, mauvaises céréales, mauvaise eau ou mauvais distillateur? Ou l’ensemble de ces raisons? Un autre fail va à l’équipe de management qui a décidé de laisser aller ce produit à la vente. Nez : Sent mauvais, genre une ferme laitière pas propre. Un peu de bois et de vanille réussissent à percer au travers de tout ça. Bouche : Chêne épicé, vanille et toujours le petit fond d’étable pas propre. Finale : D’une longueur moyenne, marquée par le bois et l’étable pleine de purin.

Martin 73%
Nez: Orge sucrée, vanille, chêne, menthe poivrée et mélasse. Difficile à cerner, comme si ce whisky ne savait pas trop ce qu’il voulait être cette journée-là. Bouche: Bois épicé, orge, vanille et une petite poche un peu louche qui rappelle certains scotchs des Lowlands. Finale: Longue et amère, sur un fond métallique et sans grande personnalité. Équilibre: Parfois on retrouve de petits joyaux parmi les craft distilleries, ceci n’est pas une de ces occasions.

Scapa Skiren – Batch SK02

40% alc./vol.
Batch SK02

André 76%
Quelque chose de pas agréable au nez, comme le mauvais fût de bourbon, presque le fût de bourbon neuf, le vieux fromage peut-être. Difficile de passer outre cette odeur dérangeante. Poires, miel, agrume avec un fond citronné, la pomme verte des Glenlivet. La bouche est cireuse et poudreuse, beaucoup de poires au miel et de pommes vertes, toujours ce fond d’agrumes, de jus de citron et saveurs tirées du fût de bourbon avec une finale d’épices, de sel et de poivre moulu. Un whisky sans attache, aux origines dénigrées. Je suis déboussolé avec le rendu final de ce whisky, qui tranche abruptement des précédentes parutions. J’ai l’impression que l’on vient d’asséner le coup fatal au gars qui avait déjà le genou par terre. Pour un no age statement et le prix demandé, je suis très heureux de ne pas avoir acheté la bouteille et me contenterai de l’échantillon.

Patrick 68%
Peut être une mauvaise batch? En tout cas, moi je ne dépenserai pas une cenne de plus pour le valider! Si quelqu’un de la distillerie lit ces lignes, je vous invite à m’envoyer un échantillon « normal ». Pour les autres lecteurs, d’ici là, achetez autre chose! Nez : Sent le « renfermé ». Après quelques efforts, on détecte des notes de bruyère et de fruits tropicaux. Bouche : Toujours la sensation de « renfermé », mais le bruyère et les fruits tropicaux se démarquent un peu plus. On détecte un peu de bois aussi. Finale : Courte et diluée.

Martin 74%
Nez: Céréales, miel et vieille poche. Rappelle certains malts des Lowlands. Pommes vertes, chêne et citron. Bouche: Miel, poires, pommes, épices, bois et vague arrière-goût de renfermé. Paraît beaucoup plus fort qu’il ne l’est en réalité. Finale: Épices, poivre et planche de chêne trop amère. Agrumes pourris, je ne veux pas finir mon verre. Équilibre: Je le trouverais passable pour un NAS d’entrée de gamme, mais au prix demandé ce single malt est une vraie honte.

A.D. Rattray Stronachie 10 ans

43% alc./vol.
Produit par la distillerie Benrinnes

André 80%
Superbe nez, tout en douceur et en subtilité avec un p’tit côté épicé vraiment tricky. Citron et agrumes, gingembre, bois de chêne humide, poivre blanc, à la limite un peu d’herbe verte, la pomme verte aussi et des pelures d’oranges. Malheureusement ça se gâche en bouche même avec les belles saveurs de miel, de poires, d’oranges et de vanille. Les saveurs verdâtres du fût de chêne et les fortes épices enveloppent les saveurs et font fuir les beaux arômes sentis au nez et laissent une sensation astringente, épicée et poivrée qui tranche farouchement d’avec le nez. Compte tenu du prix ce whisky est honnête et offre une expérience intéressante.

Patrick 82%
Un bon malt avec un brin d’originalité qui aurait gagné à être moins dilué. Bref, je trouve qu’on a gaspillé du bon jus. Pour faire plaisir aux comptables de la compagnie. Nez : Bruyère et orge trempé dans le miel. Simple, mais tout de même agréable. Bouche : Toujours le bruyère, avec de belles notes poivrées, des céréales, un peu de bois et de miel. Finale : Un peu courte, marquée par le bois et le bruyère.

Revue Québec Whisky 2016

André:
Ça fait plus de 15 ans que je gravite autour de l’industrie du whisky et cette année j’ai eu comme un coup de pelle en pleine face. L’industrie est malade. Vous allez me dire ‘’Girard, c’est la cinquantaine qui t’a tappé le coco ou quoi?‘’. Laissez-moi vous expliquer mon point de vue…

Vous trouvez ça normal que Whisky Magasine attribue le ‘’Distillery of the year‘’ à une distillerie (High West) qui ne produit même pas son whisky? Que le prix d’une bouteille double de prix entre 2 livraisons à la SAQ (Balvenie 12 ans et 15 ans, Bookers) sur la simple base de la demande, pas sur un upgrade de qualité, de vieillissement supplémentaire, ou autre. Que l’on considère qu’une production de 30,000 bouteilles peut être appelée ‘’édition limitée’’, que l’appellation ‘’Craft Distillery’’ soit si à la mode…

Ne vous laissez pas berner de cette façon, creusons un peu plus. Constellation Brands achète tellement de pub dans les magazines, il ne faut pas se surprendre que High West remporte la palme dans les publications. Tellement de gens s’abreuvent indument de magazines et de sites web hyper-subventionnés par les distributeurs, agences et distilleries qu’il ne faut pas se surprendre que certains consommateurs ne basent leur achats whisky sur des sources biaisées. Pas surprenant de voir les prix grimper de façon si insidieuse car si un whisky se vend 200$ au lieu de 100$, les gens de marketing ne sont pas caves, autant faire 100$ de plus s’ils en vendent pareil.

Acheter un whisky à 400$ et l’affubler des mots ‘’édition limitée de 30,000 bouteilles’’ ??? À ce compte-là, toutes les versions de Bookers et tous les single barrel sur le marché méritent cette appellation…

La vie en général coûte tellement cher que beaucoup de gens se sont tournés vers des biens de consommation casaniers et que l’on peut partager entre amis. Tout le mouvement ‘’acheter, local, buvez local ‘’ est bien à la mode. Vous avez remarqué comment la bière est rendue hip? Comme la bière n’est pas loin du whisky, beaucoup de nouveaux amateurs rejoindront les rangs d’amateurs de whisky et d’étiqueter les bouteilles avec un mot comme ‘’craft distillery’’ est tellement un hook facile dans le marché actuel. Y’a-t-il quelqu’un qui peut définir la signification du mot ‘’craft distillery’’? Cette appellation n’est pas brevetée de ce que j’en sais. C’est vraiment de la bouillie pour les chats.

Vous allez peut-être trouver que c’est une cheap plug ce qui suit, mais là où je veux vous amener c’est que le site web Quebecwhisky.com reçoit maintenant plus d’un demi-million de visites par an. Notre site est complètement indépendant; aucun lien avec la SAQ, distributeur, agence, distillerie. Personne ne nous paye pour nos évaluations, notre seul revenu est la passion et les commentaires des lecteurs. Personne ne paye nos bouteilles, aucune commandite, INDÉPENDANCE…

Je vous remercie chers lecteurs et trippeux de whisky de votre support et votre appui. Je vous remercie surtout de nous faire confiance et d’être une de vos sources d’information, que ce soit pour vos achats, vos recommandations ou simplement pour le plaisir de partager de l’information et d’avoir un avis indépendant.

Patrick:
Mea culpa. Oui, c’est de ma faute. De ma faute si vous payez aujourd’hui beaucoup plus cher pour vos whiskys, et pas toujours pour une meilleure qualité, comme Macallan avec sa gamme 1824. De ma faute si certains whiskys ne sont pas vendus en ayant en tête ceux qui les boivent, mais ceux qui les collectionnent, tels le « Ice » d’Highland Park. De ma faute si les bons rapports qualité/prix, tels que le Balvenie 12 ans, n’existent plus. Les « No Age Statement » trop chers, tels le Laphroaig Lore? Ma faute aussi!

Oui, vous pouvez me blâmer, mettre ma tête à prix, vous servir de ma photo comme cible d’entraînement. Mais avant de vous lancer dans des actions qui pourraient tout de même avoir des conséquences légales pour vous, j’aimerait plaider quelques circonstances atténuantes.

Je me permets donc de m’attribuer le mérite de la diversité des whiskys telle que le monde n’en a jamais connu : Pensez aux embouteillages variés (Dark Origins de Highland Park, Laphroaig Cairdeas, etc), l’explosion du nombre de micro-distilleries (plus de 900 aux États-Unis, bientôt une dizaine au Québec!), la multitudes de nouvelles distilleries en Écosse, en Irlande et au Japon, oui, c’est grâce à moi tout ça. C’est aussi grâce à moi qu’il est de plus en plus aisé de trouver de l’information sur des produits dont le procédé de fabrication était encore entouré de mystère et de magie il y a de ça quelques années à peine.

J’entends déjà certains d’entre vous dire, « heu, Patrick, tu pousses pas un peu fort, là? ». Ma réponse est non, au contraire! Mais je dois admettre que j’avais des complices. Des milliers de complices en fait, éparpillés aux quatre coins de la planète.

Mais laissez-moi vous ramener une quinzaine d’années en arrière, vous allez comprendre : A l’époque, avec mes deux compagnons David et André, nous avons découvert le monde fabuleux des whiskys. La littérature nous indiquait que le vieillissement en fût était une forme de magie ancienne, le bourbon était une potion appréciée par les trolls du Mordor, le whisky japonais semblait faire partie d’une autre dimension quantique mais nous pouvions espérer goûter à tous les scotchs single malts d’ici quelques années. Et c’est là que les ennuis ont commencé. Sans le savoir, des milliers de personnes aux quatre coins de la planète ont entamés la même quête, en même temps. Comme nous, ne croyant pas aux explications provenant des producteurs qui relevaient presque de la science fiction ou du roman d’espionnage de la guerre froide, nous avons commencé à poser de plus en plus de questions… Et à partager les réponses via des livres et surtout, étant de notre temps, via le web.

Ce ne fut pas long que nous retrouvâmes ces gens qui partageaient la même curiosité que nous. Les associations de dégustation et de partage de l’information, tel que Québec Whisky, (avec son Club, sa page web et sa page Facebook) se sont multipliées aux quatre coins de la planète. Il est facile d’imaginer la suite : La vente des produits « ordinaires » a plutôt stagné (comme les whiskys canadiens), voire diminué (dans le cas des blended scotchs), alors que celle des produits plus spéciaux, tels les scotchs single malt, a explosé.

Bref, concernant l’augmentation des prix ou la multiplication des No Age Statement, il ne faut pas croire l’explication simpliste parlant de la croissance de la demande en Asie créant une rupture de stock. A quelques exceptions prêts, c’est de la bullshit. Non, la vraie raison pour tout ça est tout simplement que nous sommes des milliers aux quatre coins de planète à être prêts à payer le prix demandé pour ces bouteilles, tout simplement. Bref, si vous voulez voir le prix de votre dram préféré revenir au niveau d’il y a 10 ans, la réponse est simple : Arrêtez d’en boire, et convainquez un maximum de gens d’en faire autant. Vous ne pensez pas en être capable? Alors faites vous des réserves, car les prix n’ont pas fini de monter! Et pour nous, communs des mortels ayant un revenu moyen, il faudra nous rabattre progressivement sur les NAS, puis les bourbons, les blends… On gardera les single malts pour Noël!

Mon collègue André vous dit que l’industrie est malade? En me basant sur les lignes précédentes, je dirais plutôt que c’est moi le malade. Et vous! Mais sommes-nous vraiment malade? Considérant tous les nouveaux choix que nous avons, et le fait qu’il est de plus en plus facile d’obtenir de l’information au sujet de ceux-ci, je dirais plutôt que nous n’avons jamais été autant en santé! Bref, dans le but tout à fait altruiste de maintenir votre bonne santé, il me fera plaisir en 2017 de continuer mon exploration du fabuleux monde des whiskys, et de vous attirer aussi souvent que possible en dehors des sentiers battus! Mon but sera de vous faire découvrir votre futur dram préféré et qui sait, si nous sommes assez nombreux à nous joindre au mouvement, peut être que le coût de ces single malts que nous aimons trop finira-t-il par revenir à un niveau abordable?

Sur ce, bonne et joyeuse année 2017!

Martin:
Bon, on tourne la page sur 2016. D’habitude j’ai toujours un point de vue sur les choses qui se situe un peu entre celui de mes deux potes Pat et André, et cette année ne fait pas exception à la règle.

On se plaint que les small batch ne sont plus des small batch. Que les limited edition ne sont plus des limited edition. Que les whiskies NAS sont surévalués. Que les craft distilleries ne sont pas vraiment des craft distilleries. Que notre bon vieux single malt coûte plus cher que jamais. Bref que l’année 2016 en whisky était un peu de la marde.

Les gens chient un peu sur 2016 dans tous les domaines, on n’y fait pas exception. Dans le monde du métal à part deux sorties (Amon Amarth – Jomsviking et Twilight Force – Heroes of Mighty Magic) on a aussi eu un peu une année merdique. Le monde en général capotent et mettent sur le dos de Joffrey Baratheon l’hécatombe culturelle de 2016, je parle de Kilmister (IL COMPTE PAREIL), Bowie, Prince, Frey, Emerson, Walsh, Cohen, Lake, Michael, Princesse Leia et j’en passe une trallée.

Et bin faites vous à l’idée, dans tous les cas c’est pas fini. En 2017 il faudrait pas se surprendre de perdre (et je ne le souhaite pas) des McCartney, Dylan, Jagger, Richards (lui yé dû), Ozzy et même Iggy Pop. Les temps changent et on fait juste remarquer un peu plus ces choses-là grâce au côté de plus en plus insidieux des médias sociaux. C’est de même.

C’est pareil avec le whisky. Question de stocks, de demande des consommateurs, d’avarice des géants et de perfidie du marketing, la tangente actuelle va continuer en 2017. Alors faites comme Pat et stockez vos préférés parce qu’une baisse de prix n’est pas à nos portes! Chose certaine, la prolifération de clubs de dégustation et d’amateurs avertis fait en sorte qu’on peut continuer encore l’exploration sur un budget plus normal, comme quoi 2016 n’a pas juste été poche. Whisky Drinkers Unite!

Wow, je me relis et je me rends compte que je suis négatif en simonac… Bof, prenons un autre dram et on aura tôt fait d’oublier tout ça!

Bonne et savoureuse année 2017!

Slàinte!


Distillerie de l’Année

André: AnCnoc/Knockdhu
Rascan, Flauther, Rutter, 22 & 24 ans, le stellaire 12 ans à 75$.. toute une palette aromatique dans une seule distillerie, que dire de plus…

Patrick: Kings County Distillery
Créativité et qualité vont de paire avec tout ce que produit cette distillerie. Visitez Brooklyn, où New York se réinvente, et visitez la Kings County Distillery, où le whisky en fait tout autant!

Martin: Glenlivet
Si on avait eu cette catégorie l’an dernier, je l’aurais aussi donné à Glenlivet. Une belle approche du problème des NAS. Une solide entrée de gamme, sans flusher les classiques avec mention d’âge, plus un ou deux single casks chers mais délicieux par année, on est pas près de les déloger.


Single Malt Scotch Whisky de l’Année

André: Mortlach 75 ans 1939
Un once in a lifetime whisky, j’ai pleuré en dégustant le whisky, c’est l’expérience d’une vie d’avoir la chance de savourer un whisky tel que celui-ci.

Patrick: Ardbeg Dark Cove
Comme quoi qu’on peut faire quelque chose de bien avec des No Age Statement.

Martin: SMWS 29.144 Laphroaig 22 ans
Avec la plupart des gros joueurs qui s’enflent la tête et qui nous servent des NAS moyens à des prix de fou, les single casks sont une valeur sûre sur laquelle se rabattre. Pour le moment. La SMWS n’est pas si accessible que ça (logistiquement et financièrement du moins) mais ses embouteillages fracassent la baraque à coup sûr.


Blended Scotch Whisky de l’Année

André: Compass Box Lady Luck
Toute la sagesse et le savoir-faire du blending dans une seule bouteille. Savoureux.

Patrick: Storm Blended Malt Scotch Whisky
Oui, il n’y a pas que les single malts dans la vie. Et quoi que la plupart des blends soient une exécrable façon de ruiner notre budget, certains blends n’ont pas à rougir de la comparaison avec les single malts, au contraire.

Martin: Compass Box the Lost Blend
Toute la sagesse et le savoir-faire du blending dans une autre bouteille que celle qu’André a choisi.


Canadian Whisky de l’Année

André: Canadian Rockies 35 ans
Le plus vieux whisky Canadien jamais mis sur le marché, directement du fût, embouteillé à plus de 78% d’alcool. Damn…

Patrick: Crown Royal Hand Selected Barrel par Davin de Kergommeaux
Ca fait des années que je le dit, Diageo a un stock de whisky canadien extraordinaire, mais Crown Royal étant l’un des meilleur vendeur au monde, ça semble tuer leur motivation à faire quelques efforts que ce soit.

Martin: Crown Royal Hand Selected Barrel par Davin de Kergommeaux
Single Cask, Single Cask, Single Cask. Choisi à la main par LA référence en whisky canadien Davin de Kergommeaux. Comme quoi Crown Royal fait parfois aussi de la bombe.


American Whisky de l’Année

André: Bookers Batch C04-J-19
Le bourbon parfait, à tout point de vue, case closed.

Patrick: Kings County Rye
Vive les micro-distilleries créatives! Ex-æquo : Booker’s Batch #C04-J-19, aussi bon qu’un bourbon peut l’être!

Martin: George T. Stagg 2012
Un whisky de 2012? Publié sur le site en 2014? Oui bin moi j’y ai goûté en janvier 2016, pis il m’a mis sur le cul. Il y a sûrement des bouteilles encore en circulation dans certains dépanneurs crados des États-Unis. La chasse est ouverte!


World Whisky de l’Année

André: Creative Whisky Co Irish Whisky 13 ans Cask Strength
La renaissance du whisky Irlandais? C’est crissant de voir autant de whisky Irlandais ennuyeux sur le marché quand tu tombes sur un whisky comme ça.

Patrick: Mars The Revival 2011 Kogamatake
Le futur du whisky japonais. Restez à l’écoute!

Martin: Creative Whisky Co Irish Whisky 13 ans Cask Strength
Un sublime cask strength irlandais. Mais encore une fois un embouteilleur indépendant remporte la palme sur une flopée d’embouteillages officiels. Un bien beau témoignage sur tout ce qu’on vous raconte depuis le début de cet article.


Old Particular Ardmore 15 ans

48.4% alc./vol.
Distillé en mai 2000, embouteillé en mai 2015 depuis le fût #10787, 234 bouteilles.

André 86%
Nez doux et calme, très aromatique et non pas caché par de la fumée de tourbe pas subtile. Vanille crémeuse, petites vagues de citron et d’agrumes, douce tourbe calme mielleuse. Le nez développera avec plus d’avidité les notes de tourbe qui sont plus soutenues et qui s’accompagnent aussi d’épices en fond de bouche. Le côté citron-agrume est toujours présent et se mélange superbement aux saveurs de miel et de vanille. La tourbe est contrôlée, présente mais ne monopolise pas la bouche. Certaines saveurs rappellent le fût neuf. La texture est grasse et colle partout en bouche, ce qui est bien vu la délicatesse de la majorité des saveurs. La finale quant à elle est orientée sur le citron et les agrumes que balaiera la montée des saveurs de tourbe douce et distinguée. Un bel embouteillage, avec moins de punch qu’on aurait pu si attendre, mais pour les amateurs de tourbe, un must sur le chemin de l’exploration des saveurs.

Martin 87.5%
Nez: Légère tourbe qui mène à un bouquet de vanille, d’agrumes et de bois sec. Prend peu de risques, mais demeure agréable. Bouche: Vanille et miel, un petit peu de citron, un peu plus de tourbe. Plutôt bien maîtrisé. Finale: Ici la tourbe prend bien de la place, mais c’est une place qui lui revient, bien supportée par citron, chêne et vanille. Équilibre: Je ne recommande pas toujours des embouteilleurs indépendants, mais ici Douglas Laing a créé un grand succès.

Whyte & Mackay Triple Matured

40% alc./vol.

André 70%
Ligne directrice du grain whisky, très rectiligne avec des accents de fruits rouges défraichis, une touche de miel, les noix peut-être. Pour être franc, ça sent le whisky bas de gamme et pas très raffiné, commun et destiné au cocktail ou dilué avec de la glace. La bouche est noyée dans le sherry bon marché avec une texture un peu bizarre de poussière de pierre et un bon apport de caramel qui semble masquer (volontairement) quelques saveurs déplaisantes. Encore les fruits secs et le miel mais c’est à peu près tout. La finale est bâclée et s’efface rapidement en bouche. Bon, même si le prix n’est pas toujours gage de qualité, des fois oui, c’est le cas ici…

Patrick 70%
Définitivement pas un whisky fait pour être bu straight, mais plutôt avec quelque chose pour en masquer le goût. Bref, si vous aimez vraiment le whisky, ce scotch n’est pas pour vous. Nez : Parfum dominé par les notes de whisky de grain et quelques notes fruitées de xérès. Des agrumes et du bois frais viennent compléter le tout. Bouche : Whisky de grain, touches d’épices boisées, agrumes et vanille. Mais surtout, du whisky de grain. Finale : Un peu courte, légère et marquée par le grain.

Glen Willow

40% alc./vol.

Patrick 62%
C’est quoi ça? Est-ce au moins un whisky? Ça ressemble plutôt à un mauvais gin. Cette bouteille est un gaspillage d’eau, de verre, bref de tout ce qu’on a utilisé pour le fabriquer. Nez : Les premiers arômes me rappellent un gin bas de gamme. Des herbes, des agrumes et du bois vert. Plutôt rebutant. Bouche : Ce qu’on a senti se confirme en bouche, mais les herbes sont plus intenses. Finale : S’étire sur les notes de gin.

Cutty Sark 12 ans

43% alc./vol.

André 81%
Nez de vanille crémeuse auquel s’additionne quelques notes fumées, ainsi que de pulpeuses notes de fruits tropicaux, de poires fraiches nappées de miel et d’écorce d’oranges bien mures. En respirant, le whisky affirmera avec plus de vigueur ses notes de grain whisky en dévoilant des notes épicées et plus pointues, céréales séchées, terre des champs brûlée par le soleil. La bouche est douce et approchable, mais l’éventail de saveurs est limité et on en fait le tour rapidement ; oranges et fruits tropicaux, miel et vanille, les poires pochées. Il faudra porter attention à la finale de bouche ou la sécheresse générale libèrera le chemin aux notes salées et épicées, fort soutenues d’ailleurs. On dirait aussi que des notes de sherry apparaissent progressivement. La finale est en dent de scie ; saveurs douces en contradiction avec les saveurs plus pointues d’épices et de poivre, ainsi qu’une certaine sécheresse apportée par le bois de chêne. Un bon blend, mais que je n’ajouterais pas à ma collection.

Patrick 90%
Un beau whisky riche et complexe, avec tout ce que j’aime dans un blend. Contrairement à André, oui, j’en garderais une dans ma collection. Nez : Un très bon parfum avec des notes de céréales sucrées, du miel et une touche de fumée. Appétissant. Bouche : Une belle fumée de tourbe délicate, un peu de fruits, des épices et du bois brûlé. Finale : D’une belle longueur, fumée et épicée.

Martin 82%
Assez doré et orangé. Nez : fruité, sur quelques notes de bois et de colle, vanille, fleurs et caramel. On dirait même un rye à l’occasion. Poire. Sherry. Bouche : assez doux, poire, punch aux fruits, épices, vanille et chêne. Peu complexe, il est difficile de s’y perdre. Melon au miel? Finale : assez relevée et affirmée, sur une longueur inattendue. On y décèle quelques fûts de sherry. Équilibre : un très bon blend, qui manque peut-être un peu de personnalité, mais qui mérite notre attention si on le trouve en spécial.

Bruichladdich Octomore Edition 07.2 Ochdamh-Mòr 5 ans

58.5% alc./vol.
Affichant un incroyable 208 ppm au compteur de la tourbe, et toujours élaboré à partir d’orge 100% écossaise, l’Octomore 7.2 est cette fois-ci, élevé en fût de chêne américain et en fût de Syrah des plus grands vignobles de la vallée du Rhône septentrionale. Édition habituellement destinée au duty-free.

André 91%
Fumée puissante et contrôlée, notes de fruits rouges et de vin rouge, d’oranges, sensation cendreuse, cerises noires, vanille crémeuse. Le nez est fin et raffiné malgré le haut taux de ppm et le taux d’alcool décoiffant. En respirant, les notes de vin rouges sont encore plus présentes. En bouche, équilibre et dualité de saveurs divergentes ; fruits rouges, vanille, fumée de tourbe fruitée et encore cette sensation cendreuse en texture de bouche. La finale est sèche et on ressent presque les notes tanniques du vin rouge. Une belle expression encore une fois. Le savoir-faire de McEwan est indiscutable et lui seul a le talent de nous faire visiter des contrées inconnues de cette façon.

Patrick 91%
Un superbe Octomore, frais et intense, qui m’a mis un grand sourire béat sur le visage. Nez : Beau parfum frais, avec de la savoureuse fumée, des notes d’orange, de subtils fruits rouges, de la vanille, du cuir et un petit quelque chose me rappelant une écurie. Bouche : Grosse vague de fumée, épices chaleureuses, quelques fruits rouges, cendre, agrumes, vanille très sucrée et évidemment, autant de tourbe qu’on peut en souhaiter ! Finale : D’une longueur moyenne, marquée par la fumée et les agrumes.

Martin 92%
Nez: Que serait un Octomore sans sa tourbe signature? Fumée légendaire, un peu d’orange, de cerise et de vanille. Son taux d’alcool est d’une sournoiserie. Bouche: Cuir et fruits rouges, bois et épices, petit punch d’alcool pas trop piqué des vers. Vanille et tourbe. Superbe duel qu’on ne retrouve que parfois chez Ardbeg, et encore! Finale: Belle longueur, marquée par les épices, la fumée de tourbe et les agrumes. Équilibre: La tour noire d’Islay a encore frappé. Rares sont les Octomore qui ne nous jettent pas sur le derrière.

Springbank 12 ans Green

46% alc./vol.

André 92%
Nez singulier et déroutant, avec une fraicheur maritime et une combinaison de fruits bizarre ; pomme verte, poires saupoudrées de poivre noir concassé, brise du large, pincée de fumée de tourbe, agrumes, oranges. Juste wow, singulier et hyper challengeant. En bouche, tarte lime et citron, agrumes, pelures de pommes vertes, texture crémeuse et huileuse, vanille et miel, le whisky est rafraichissant et rappelle le plein-air. Les saveurs sont définitivement uniques. La finale est finement poivrée et épicée, le mélange avec les fruits tropicaux frais nous varloppe d’un bout à l’autre de la palette aromatique. Un Springbank définitivement hors du spectre régulier de la distillerie, exceptionnel.

Patrick 85%
Un bon whisky savoureux et original. Au goût, on comprends aisément pourquoi on l’a appelé « Green »! Intéressant, mais je préfère la recette originale de Springbank. Nez : Intriguant… Salade de fruits avec des pommes vertes, des poires et des agrumes sur laquelle on aurait mis un peu de poivre noir, de sel et de cendres. Bouche : Wow! Le sel et la cendre en premier plan, supporté par la sale de fruits pommes vertes-poires-agrumes légèrement sucrée et épicée. Le taux d’alcool semble plus fort de quelques degrés de ce qu’il est vraiment. Finale : D’une belle longueur et savoureuse.