Tullibardine 1993-2007

40% alc./vol.

André 80%
Nez fruité, les raisins se métamorphosent rapidement en oranges en respirant. Texture soyeuse au nez, lente et tranquille. Les saveurs attendues en bouche sont absentes, la sensation s’apparente à certains new make spirits, c’est épuré et jeune dans l’ensemble, très effacé. La finale se relève drastiquement, l’alcool s’élance avec fermeté, mais l’ensemble est trop liquide et sans raffinement mis à part le feeling poudreux ou de craie qu’il laisse en finale de bouche.

RV 82%
Tullibardine: beaucoup de lettres dans le nom, moins de sons dans la bouteille. Nez super doux avec l’orange sucré de Balvenie, même en bouche l’orange et le caramel me rappelle aussi cette distillerie voisine. Peu de développement en bouche où tout semble de trèfle vert, la finale est longue mais sans intensité. L’aftertaste est un peu bizarre mais est tout de même pardonnable; c’est plus l’ennui générale qui l’est moins dans cette distillerie avec j’attend toujours la surprise lorsqu’il n’y a pas de finition particulière.

Patrick 82%
Parfum léger d’agrumes et de malt, tellement léger qu’il ne parvient même pas à masquer l’alcool, malgré la dilution du whisky. En bouche, une pointe du typique gâteau aux bananes de Tullibardine, toutefois presque noyé dans une orge légèrement épicée. Le tout est marié ensemble par des agrumes frais et rafraichissants. La finale est plutôt courte et insipide. Le style de cette distillerie demeure original, mais avec cette édition, on jurerait qu’on a tenté de produire un whisky sans personnalité.

Oban 1996 Montilla Fino Finish – Distiller’s Edition

43% alc./vol.
Embouteillé en 2011.

Patrick 89%
Notes salines, soupçon de xérès et un air boisé. En bouche, le sel en premier, qui s’ouvre ensuite sur un chaleureux xérès, qui lui nous laisse entrevoir un chêne puissant et une pointe orangée. La finale est relativement longue et salée. Un très bon produit, provenant de l’un des plus beau village d’Écosse. Il gagnerait toutefois à être embouteillé à un taux d’alcool légèrement supérieur.

Glenfarclas 105 – 20 ans

60% alc./vol.

André 88.5%
Deux pelletées de raisins secs… et encore plus… Raisins secs, gâteau aux fruits dans son jus. Le sherry est concentré et sans aucune ambigüité, c’est bold and thick, massif. Figues, pâte de fruits. En fait, le sherry est si puissant qu’il relègue bien des subtilités à l’arrière-plan. La bouche étonne tout de même de par sa douceur malgré son 60% d’alcool. Les mêmes saveurs du nez se retrouveront en bouche mais s’additionnent de chocolat noir un peu épicé. La texture est sirupeuse et goulue, très enrobant et longue en bouche. Il y a aussi une léger feeling poussiéreux en fond de bouche qui rappelle l’âge du whisky. Si tu n’aime pas le sherry, tu est définitivement cuit… Finale; Soutenue et fruitée, directe et franche. Ma Glenfarclas adorée, ma sherry butt, tu m’as servi toute qu’une volée alcoolisée.

Patrick 84%
Parfum de caramel fruité avec… Heu, une fausse note que je n’arrive pas à identifier. En bouche toutefois, aucune fausse note! Très chaleureux caramel épicé et fruité. La finale est moyennement longue et s’étire sur les épices. Un bon whisky, sans plus. Toujours est-il qu’il est très intense, mais qu’on sent très peu la force de l’alcool.

Old Fascadale 10 ans Batch 2

46% alc./vol.
Bouteille 1 de 3746.

André 79.5%
Petits bonbons, sucre et sel, citron, agrumes, pêches et douce fumée. Flat en bouche, manque de texture. Bonbons à la menthe défraichis. Finale où la fumée poivrée ressort ardemment et où le citron tient toujours la route. Rien d’extraordinaire, bel amalgames d’éléments présenté sans raffinement et sans grand particularités. À 120$ la bouteille, la déception est au rendez-vous.

RV 81.5%
Pour cette bouteille lente à saveur transparente, l’amnésie volontaire est imminente. Au nez, bonjour Skye, son sel et son poivre, quoiqu’un peu trop gêné. En bouche, la cendre attaque, retourne vers la tourbe qui joue un très lent solo bien travaillé mais sans pep. La finale est intéressante avec une pointe de meringue au citron, mais on semble avoir oublié d’inclure un aftertaste. Encore plus que sa provenance, l’expérience reste anonyme et sans retour prévu.

Patrick 82%
Nez de poivre blanc et touche de tourbe salée. En bouche, la tourbe, une touche de bacon fumé et le poivre blanc. En finale, le poivre s’étire, mais il se noie rapidement dans l’océan. Un bon whisky, mais il manque d’intensité et son coût (120$ pour un 10 ans!) En fait une bouteille à éviter.

Glendronach 15 ans Tawny Port

46% alc./vol.
Issue d’une série simplement baptisée Wood Finishes, composée de versions de Glendronach affinées dans différents types de fûts, cette édition se rapproche davantage des versions originales marquées par un élevage en fûts de xérès. Après une première période de vieillissement en ex fûts de bourbon, ce dernier a séjourné le reste de son temps en fûts de porto Tawny dont il tire sa couleur rosée.

André 86%
Bizarre de couleur cuivre-saumon, le Port Cask est très affirmé au nez, si on prend bien le temps de le laisser respirer. Les odeurs apparaissent progressivement en crescendo; raisins mauves très mûrs, pruneaux secs, un peu de sherry peut-être. En bouche, c’est encore mieux; beaucoup de fruits et de vanille, goût de pâtisserie ou de fourrés aux fruits. La finale est étonnamment longue pour un whisky si doux, celle-ci est aussi un peu trop rectiligne. Dans sa niche, un whisky bien construit et bien représentatif du style.

Patrick 89%
Délicat parfum de Tawny avec un fond de caramel… En bouche, une belle chaleur provenant du riche fruit du porto, un peu de caramel écossais et de chocolat. La finale s’étire sur un riche sucre de cassonade et de fruits. Ces deux alcools semblent vraiment fait l’un pour l’autre! Une recette réussie, que demander de plus?

Hazelburn CV

46% alc./vol.
75% fût de bourbon, 25% fût de xérès.

André 80%
Un whisky de style irlandais sur des pastilles de citron. Très épuré comme nez, axé principalement sur les céréales et les dérivés du sucre, du miel et de la vanille accompagné de bois sec. Les notes volatiles de citron disparaissent progressivement avec le temps de l’évaporation de l’alcool et l’ensemble s’éteint mélancoliquement en laissant d’étranges odeurs de grains de céréales verts et non-séchés. En bouche, il est évasif, mis à part le miel montant en crescendo et un léger toffee chauffé, timidement brûlé. Finale abrupte et sans distinction.

RV 79.5%
Le lion du Magicien d’Oz avant son passage au château. Sans rien de réellement émergent, le nez est correct; on sent les vagues mais il n’y a rien sous la surface de malt très finement poivrée. En bouche l’eau coule mais n’apporte que trop peu aux papilles hormis le malt un peu plus près du grain brûlé. La finale est un retour au malt de l’odorat mais aussi une brève visite entre le trèfle et la planche de chêne qui ne sait suffisamment se distinguer. Une déception par rapport aux autres éditions, tous les éléments semblent présents mais il manque la magie pour apporter de la bravoure à ce whisky qui ne tente pas même d’être le moindrement courageux.

Patrick 80%
Nez marqué par les céréales et un moisi bizarre. En bouche, l’arrivée est plutôt agréable et marquée par les céréales et les fruits. Le tout évolue bizarrement vers une note métallique puis tourbée, qui s’étire d’ailleurs en finale. Ca tire partout et n’importe comment. Pas mauvais, mais un peu n’importe quoi.

Laphroaig Cairdeas 2012 Origins

51.2% alc./vol.

André 88%
Tourbe fumée un peu crasseuse sans le sel marin et les autres notes maritimes habituelles, un peu poussiéreuse. Très fluide en bouche, on en reste d’ailleurs un peu surpris jusqu’à ce que le tsunami de tourbe arrive rapidement, déferlant en vagues musclées, le nuage de fumée suit par la suite et s’accompagne d’un sel qui reste encore très discret en bouche. Je suis un peu déçu du manque de diversité des saveurs en bouche, il est trop direct et à mon sens un peu obtus. La finale est relativement douce et rectiligne mais de bonne longueur.

RV 90%
Profonde tourbe fumée, ce n’est pas un liquide bouillie, c’est ce qui s’évapore de la motte quand on la brûle. En bouche, le liquide s’enracine dans la langue, l’alcool s’enfonce à la même cadence que les autres saveurs. Suite de la fumée, la finale un peu courte représente une fois de plus la tourbe à l’état pure. Un one-line-punch dans le genre des Port Charlotte, mais avec de l’originalité de surcroît.

Patrick 93%
Aaaaaah, Laphroaig. Une valeur sure, avec ses arômes de tourbe, fumée, goudron et la petite touche médicamenteuse qui nous donne envie de “caller malade à la job”! En bouche, en plus des saveurs susmentionnées, on détecte aussi un riche chêne brûlé et une pointe de caramel qui viennent marier le tout de la façon la plus agréable qui soit. La finale s’étire tranquillement sur les notes de fumée et de caramel, pour notre plus grand plaisir. Embouteillé à un taux d’alcool parfait, la seule chose qu’on pourrait demander de plus serait un feu de camp et une gang de chums avec qui le partager! J’en ai acheté une bouteille sur-le-champ.

Martin 90%
Nez: Tourbe, iode, air salin, cuir et rubber (parce que caoutchouc n’est pas un terme assez puissant). Notes de miel fumé, d’herbe et de feutre Sharpie. Bouche: Léger caramel, fleur de sel, je mange un sac d’arachides salées assis chez le cordonnier en attendant que mes chaussures soient prêtes. Touches de chêne sec, nori et poivre noir. Finale: Épices, hôpital, fumée. Saumon fumé avec une pointe de tabac à pipe. Équilibre: Magique. Solide. Un gros Laphroaig qui refuse de faire dans la dentelle.

Old Pulteney 12 ans (nouvel embouteillage)

40% alc./vol.
A considérer uniquement la situation géographique, un environnement rude, balayé par les vents qui peuvent être violents, on se dit que l’emplacement choisi ne fut peut-être pas le plus judicieux ; d’un point de vue économique par contre, une ouverture sur la mer permettait à une certaine époque de transporter aisément les éléments nécessaires vers la distillerie et de convoyer le précieux nectar vers le sud. Fondée en 1826 par James Henderson, Pulteney profita d’une main-d’œuvre importante du fait de l’intensification de la pêche au hareng au XIXème siècle ; ainsi nombre d’employés utilisaient leur savoir-faire à la fois pour le whisky et le hareng. Les tonneliers notamment qui fabriquaient les tonneaux permettant de conditionner les harengs marinés vers l’Allemagne et la Russie ou du whisky pour leurs frères écossais. Entièrement rénovée en 1959, Pulteney intégra finalement le groupe Inver House Distillers en 1997. Le centre d’accueil pour les visiteurs date seulement de l’an 2000. Pulteney possède de gros alambics ventrus prolongés par une tuyauterie complexe.

André 87%
Un bol de fruits savouré sur le bord de la mer. Superbe nez à la fois salin et fruité, livré à travers de belles vagues de nectarines, citron et de cantaloups. Tout ce beau mélange est ceinturé d’un filet de sel. La bouche est moins belle qu’espérée, le nez étant supérieur à l’attente. Le sel ressort aussi de façon plus expressive en bouche, mais sans étourdir les belles arômes de fruits qui demeurent en sourdine tout en gardant leur importance. L’alcool monte par la suite, une bonne marée apportant avec elle cette belle mixture de sel et de cantaloups. Celle-ci s’estompe pour laisser la place au duo sel / piquant alcoolisé. Cette finale vous surprendra par sa facilité à garder la note si longtemps. Une belle surprise et une belle façon de se préparer aux whiskies plus musclés.

RV 85%
À prendre sur le quai avec le capitaine. Salin mais les algues sont un peu trop fortes pour mes narines. Tout aussi maritime en bouche, on ne goûte la tourbe d’algue qu’en gorge. La finale voit un fruité (framboise) effleurer les parois de la gorge de manière subtile. Assez typée, c’est le genre qui ne crée pas de grandes vagues mais qui se prend vraiment bien.

Patrick 85%
Trèfles, algues et un peu de sel. En bouche plutôt huileux, très salé, un peu d’algues avec une touche de fruité. La finale est un peu trop sucrée, probablement pour rassurer les sirènes. On dirait presque un verre d’eau de mer, mais en meilleur! Définitivement un scotch maritime, qui, après quelques drams, réveillera le Capitaine Bonhomme en vous. Avec quelques points d’alcool de plus, la note aurait aussi été .élevée de quelques points de plus…

Martin 89.5%
Je qualifierais sa couleur d’une teinte à mi-chemin entre l’or profond et le rosé du sherry amontillado. Nez: Algues et fleur de sel. Agrumes, plus particulièrement zeste d’orange sanguine. Assez minéral avec des notes de poivre blanc. Bouche: Très doux, lavande sucrée, fleurs et savon. Touches de caramel et de cacao. Orge juteuse, pomme de tire et anis étoilé. Finale: Légère chaleur épicée. Vent de persil. Curieux. Chêne fumé. Équilibre: Excellent équilibre entre sucré, salé, acide et boisé. Une distillerie à découvrir.

Smokey Joe Islay Malt

46% alc./vol.
Le Smokey Joe Islay Single est élaboré à partir de l’assemblage des single malts de l’île d’Islay réputés pour leur caractère marin et tourbé Smokey Joe est un blended malt non filtré à froid.

André 85%
Un exercice de style sur la fumée et la tourbe plutôt que le whisky en tant que tel. Tourbe citronnée, fumée soutenue, suie de charbon. Un peu plat en bouche après l’intensité du nez, tout de même passablement sucré et bien relevé en finale où la tourbe omniprésente envahit la bouche. L’alcool semble aussi plus prononcé en finale, ce qui soulève l’ensemble de façon surprenante. S’accompagne très bien du thé Lapsang Souchong !

RV 84.5
Smokey et fancy, ça rime mais vraiment pas dans cette bouteille. Poivre et sel du Laphroaig, mais immédiatement envahi par la grosse fumée bleue, qui se poursuit en bouche. Malgré une petite pointe de tourbe, c’est la fumée maintenant blanche, telle que celle qui s’échappe de feuilles humides, qui mène la course des saveurs pour une finale un peu courte dans les herbes jaunis. Aucunement diplomatique, un bon test pour savoir si on aime davantage la tourbe que la fumée.

Patrick 87%
Nez fumé, tourbé, salin et avec une touche d’agrumes. En bouche, une puissante tourbe en premier lieu, très marqué par les épices et… Me rappelle de l’eau salée avec laquelle on se gargarise! La finale est paradoxalement intense et un peu courte. Efficace, s’il était un peu moins cher, il serait mon scotch de prédilection pour les tailgates.

Smokehead Islay

43% alc./vol.

André 88%
Son nom dit tout ! Fumé, tourbé, du style d’Ardbeg, très peu subtil en apparence, direct et sans détour, mais aussi à la fois très doux et sans méchanceté comme Ardbeg peut aussi le faire. L’aftertaste est agréablement long, en fait plus long que ce que l’on aurait pu le penser. Si Smokehead n’affiche pas sa provenance directement, on ne peut présager sans trop se tromper que ça provient d’Islay, d’une distillerie commençant par la lettre “A”…

Patrick 90%
Parfum de « douce » tourbe, petite pointe de fumée et fond d’orge humide. En bouche, une vanille bizarre, un feuillu légèrement moisi, suivi d’une vague de tourbe fumée. La finale est agréable, assez longue, complète bien le tout avec ses notes de fumée sèche. La première impression fut douteuse, mais je crois que l’ensemble est finalement plutôt agréable, en particulier grâce à la finale qui s’intègre si bien! Un bon whisky, avec une petite « twist » originale qui lui permet de gagner quelques points…

Martin 89%
Nez: Un vent d’iode nous fesse dans la tronche avant même d’avoir touché le verre. Fumée, tourbe, tannin, re-fumée. Moins aggressif que l’emballage ne le laisse présager. Sur l’ouverture d’un deuxième nez, je détecte une touche de fruits vanillés sous l’étage de tourbe. J’ai cru y déceler du bois, mais j’étais incertain de savoir lequel. Quand ma blonde m’a dit « pas Claude, toujours? », j’ai baissé les bras. Bouche: Épicé et curieusement moins fumé qu’annoncé par le nez. Vanille, toffee, noix d’acajou, sel. Surprenant et déconcertant. Finale: Longue finale en pente douce. On garde les épices un peu pour se laisser tranquillement déscendre par un léger voile fumé. Équilibre: Ce whisky nous emmène à des endroits difficiles à anticiper. La finale s’allonge délicatement à chaque gorgée. Les coeurs aventuriers seront comblés. La distillerie en produit aussi une expression de 18 ans, la Extra Black, qui a été vieillie directement en terre du Mordor. Je vous en donnerai des nouvelles le jour où je mettrai la main dessus…

RV 87.5%
Fumée en premier plan, médicinal, tourbe et paille. Un peu de Toyo aussi. Boucané, salin et iodé en bouche, typé mais pas menaçant. Un Islay plus tranquille mais qui garde de l’ile ce qui fait Islay. Supérieur au Islay Mist 8YO, un peu moins cher, mais quand même plus qu’abordable et la différence de prix entre les deux vaut la peine.