Judd’s Wrecking Ball

40% alc./vol.
Hidden Marsh Distillery.

RV 87%
Il en faut des meilleurs pour rendre ceux ordinaires vraiment ordinaires. Très classique sans être trop vinaigré, le nez est une belle introduction à la bouche beaucoup plus puissante. Avec un profil de saveurs croissant, le beurre ainsi que le grain réduit (ou démontré) à son plus appareil est conclu par une belle finale, longue et complexe. D’un vignoble qui joue dans les whiskies, les gins, le vin et le brandy, une qualité qui surprend.

Smooth Ambler Yearling Bourbon

46% alc./vol.
Vieilli 2 ans et 4 mois, batch #10. Embouteillé le 16 juillet 2013.

RV 88%
La Virginie occidentale est pas mal plus montagnarde que le Kentucky; on échange les écuries pour la cabane à sucre? Petit bourbon en mouvement, d’un départ sans aucun éclat, le sucre de blé et la cassonade finissent par se demarquer. Arrivée puissante puis un bref crochet de seigle avant la grand course dans le gruau. Un bonbon de whiskey doux de la part de Smooth Ambler.

Myriad View Strait Shine

50% alc./vol.

Patrick 84%
D’accord avec RV, ça doit être excellent avec une glace sur le bord d’une rivière quand il fait chaud. Nez : Nez sucré et fruité rappelant plus un new make de rhum que de whisky. Agréable. Bouche : Autant le nez me rappelait un rhum que la bouche me laisse ambivalent entre le rhum et le whisky. Plus sucré et plus doux qu’un whisky, mais plus épicé qu’un rhum! Avec aussi de belles notes fruitées qui sauront plaire à tout le monde. Finale : Courte et sucrée.

RV 85%
Quand le terme « estival » n’est que beaucoup trop atténué. Impressionnant de sentir à quel point de la morne mélasse peut se définir de manière assez fruité : tarte aux fraises avec gelée et jell-o du même fruit. En bouche, la mélasse s’apparente davantage au sirop d’érable brulé, le tout dans une tranquillité relative malgré les 50% d’alcool. La finale, son point faible, est un peu trop hétéroclite, malgré que l’aftertaste est doucement et excessivement glucose. J’applaudis enfin le fait d’embouteiller à 50%, permettant ainsi de mettre un cube de glace dedans avant d’aller se promener sur le bord du canal Lachine avec un gros Saint-bernard.

Myriad View Strait Lightning

75% alc./vol.

Patrick 84%
Nez : Doux nez de céréales avec une pointe de fruits et de térébenthine. Boucche : Belle sensation huileuse en bouche, avec une saveur beaucoup plus sucrée et fruitée que je m’y attendais. Je crois y reconnaître un mélange de céréales avec le côté sucré du maïs, les épices du seigle et une pointe fruitée venant de l’orge? Finale : Assez longue, mais surtout marquée par l’alcool. Balance : Mis à part la finale qui manque de rondeur, il s’agit d’un très bon whisky qui m’a agréablement surpris. Une belle découverte.

RV 85.5%
Tout un périple entre les brusques rhums insulaires embouteillés dans l’Est canadien et les montagnes perdus de la Géorgie. Très sucré, la base de mélasse est très puissance devant le grain, mais aussi très alléchante, en donnant même un petit côté fruité (jell-o aux fraises). En bouche, puisqu’il s’agit tout de même d’un alcool à 75%, le liquide est volatile, brulant, et la mélasse beaucoup plus concentrée avant un élan de grain qui meure tranquillement en finale et qui donne enfin justification au nom de straight lightning. À 75%, ce rhumskey se prête aussi super bien au RockStar Burner ou au Fruitopia Punch aux Frutis. Et moi qui pensait qu’il n’y avait que les transylvaniens de Las Vegas pour être assez fous pour mélanger distillat de whisky et de rhum, mais il semble que les insulaires font plus dans la subtilité.

Buffalo Trace Single Oak Project • Cask #61 Wheat

45% alc./vol.
#W3XLB2*. Le Single Oak Project s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche ambitieux amorcé en 1999. A l’époque, Buffalo Trace a méticuleusement choisi 96 arbres aux grains différents (fins, moyens et épais). Ces arbres ont été divisés en deux (la partie basse et la partie haute). Des douelles ont été découpées à partir de ces 192 sections, puis séchées à l’air libre durant 6 ou 12 mois. A l’arrivée, 192 fûts aux caractéristiques variables ont été confectionnés à partir de ces sections. Ils ont été toastés (l’intérieur d’un fût doit être carbonisé avant d’accueillir de l’alcool pour vieillissement) à deux niveaux d’intensité différents (3 et 4), puis remplis d’une des deux recettes de bourbon (maïs et blé, ou maïs et seigle). Et la liste des variables ne s’arrête pas là ! La distillerie a testé deux degrés d’alcool différents pour le distillat avant sa mise en fût (« entry proof ») : 52,5 et 62,5 (105 et 125 dans les unités américaines). Et, enfin, elle a conservé ces fûts dans deux entrepôts, l’un aux sols en bois, l’autre aux sols en béton. Un véritable condensé des variables techniques si souvent débattues par les connaisseurs !

André 93%
Nez d’une douceur feutrée , fruits rouges, oranges, cerises, un brin d’épices et du sucre brun. Le nez au départ pointu s’est adouci en respirant afin de nous faire découvrir la douceur maternelle du blé. En bouche, réglisses rouges ponctuées d’épices, fruits abondants, superbe et agréable. Finale bien balancée, par contre sans ajouts supplémentaires que ceux présentés précédemment au nez et en bouche. Un whisky qui saura étonner par sa longueur en bouche ainsi que par sa persistance surprenante. Rétro-olfaction épicée à la réglisse rouge.

RV 93%
Quelle insulte au niveau du nom. Pour un bourbon c’est assez gêné au nez, très égal, à la croisée de tous les grains. Arrivée juteuse, encore très traditionnelle avant la surprise en début de finale avec quelque chose du Willett mais en retenue. Loin d’être avant-gardiste, mais quelle sortie! Quelque chose du Woodstone et du Wild Turkey en prime, peut-être de la crème et de la vanille qui vient du chêne et de la pêche tant qu’à y être. Un projet, vraiment? Une réussite.

Patrick 86%
Nez de bonbon épicé-sucré (on devrait suggérer à parfum à Willy Wonka, le jour qu’il voudra faire des bonbons pour adultes). En bouche, un superbe mélange d’épices chaleureuses et sucrées, une touche de bois brûlé et de cerises. La finale est un peu courte, marquée par la cerise… Un bon whisky qui ne réinvente rien toutefois. Idéal pour le dimanche après-midi en écoutant le football, on pourrait même en abuser.

Gordon & MacPhail Linkwood 1991

53.4% alc./vol.

RV 83%
Une salade de beaux fruits affublé d’un bouillon un peu trop clair. Très fruité malgré le malt très présent et un petit sucre qui sort à la longue. Arrivée piquante sans être brutale puis très goûteuse de bleuets et de mûres, conclut pas un passage terreux et un aftertaste avec une belle rondeur mais un manque de longueur. De belle apparence (olfactive), un whisky un peu froid surtout lorsqu’on tient compte du taux d’alcool.

Glenrothes 27 ans 1979 The Centenary Distillation

56.6% alc./vol.
Single Cask #13459, bouteille 385 de 492.

André 92%
À cette couleur tellement foncée, pas de doute sur l’utilisation du fût de sherry que le nez confirmera avec force. Fruits séchés, pelures de dattes et de raisins, oranges très mûres. La bouche est douce mais puissante, saveur de cuir, de fruits et de vanille. Celle-ci est »bold », les fruits secs omniprésents, quelques épices éparses aussi, qui apparaitront progressivement en s’enroulant de toffee. La finale est longue et menée par le mélange fruité enrobés de toffee et soutenue par le taux d’alcool savamment dosé. Un superbe embouteillage, bien représentatif des éléments qui définissent bien la distillerie.

RV 91.5%
Vivre dans un château doit être merveilleux, une fois la facture acquittée et les corridors aérés. Au nez, il faut le laisser respirer un peu car à l’ouverture, la surpuissance du caramel brûlé a de quoi faire passablement peur. Après une bonne période d’oxygénation, les oranges sortent, encore couvertes de caramel brûlé. Sur la langue, enfin la marmelade d’orange explose, et le brûlé trop fort au nez est amadoué grandement par le chêne sec qui vient donner à l’exercice une splendide succession de saveurs d’orange et même de framboise d’automne (moins d’eau, plus de sucre) sur le bout de la langue. La finale, à la hauteur de l’âge, reste un peu trop sèche a mon gout, mais amène aussi des notes de cannelle. A 575$, c’est superbement meublé mais davantage une location qu’un achat, quoique par héritage…

Patrick 94%
Nez riche et suave faisant penser à une avalanche de fruits mûrs. Caramel, oranges , cigares, vanille… Un arôme quasi-tropical faisant penser à un vieux rhum! En bouche, une chaleur sublime, une sensation de pure jouissance! Les fruits se bousculent toujours pour notre attention, au travers des effluves de caramel chauffé, vanille orange et cigares! La finale s’étire looooongueeeemeeeeent pour notre plus grand plaisir. Quelle richesse, complexité… Définitivement un scotch tropical! Son coût plutôt salé le mettra probablement à l’écart de la plupart des bourses, et c’est bien dommage.

Cragganmore 21 ans

56% alc./vol.

André 89%
Voici un whisky qui récompensera les plus patients, ceux qui prendront le temps à laisser le whisky respirer et s’installer confortablement. Nez de poires au miel et à la vanille, assez rond malgré le taux d’alcool et les rares épices, le gingembre en particulier. La bouche soulignera fortement l’utilisation du fût de chêne américain, cette sécheresse épicée en avant-plan, la cannelle et la pomme-poire que saura effacer le taux d’alcool relativement élevé. Je trouve que la douceur des saveurs et des arômes auraient peut-être bénéficié d’un taux d’alcool légèrement plus bas. Avec l’évaporation de l’alcool, un bon fruité tirera quand même son aiguille du jeu, mais je cherche encore les bonnes vieilles saveurs florales (fleurs blanches vanillées) de Cragganmore. La vanille épicée mettra la table à la finale de très bonne longueur, dans un Tango de fruits épicés langoureux et bien crémeux.

Patrick 85%
Nez : Céréales et touche boisée. Soupçon fruité très subtil. Bouche : Pomme et herbes juteuses. Finale : Agrumes. Balance : Un bon whisky, avec toutes les qualités qu’il faut, sauf le prix!

Glenfarclas Family Casks 1990 Release VIII

56.9% alc./vol.
Embouteillé le 14 octobre 2011, fût #5099, 615 bouteilles.

André 92%
On fait encore dans le fût de sherry avec ce nez puissant et imposant, avec sa couleur très foncée. À l’image du nez, plein et rond, un peu austère même, les notes de fruits secs trempés dans le chocolat noir, les raisins secs, le toffee. La texture est sirupeuse en arrivée, huileuse en début de bouche, le sherry est excessif mais le fruité est bien équilibré avant l’apparition d’un mélange de chocolat noir et de tabac inattendu, rappelant à la limite un vieux rhum. Les épices sont bien discrètes mais présentes. La finale est interminable mais offre bien peu de surprises avec encore ces fruits secs et le chocolat noir, le sherry et le tabac. N’eut été de son prix, j’en aurait une bouteille à la maison.

Patrick 90%
Nez : Quelle profondeur! Quelle richesse! Parfum suave de fruits murs, de xérès et de chêne brûlé. Bouche : Attaque de xérès épicé et fruité. Chêne. puissant et bien charpenté. Finale : Le chêne et le fruit de battent pour avoir le dernier mot, à notre plus plaisir. Qui gagne? On s’en fout! Balance : Un beau scotch chaleureux et superbement équilibré.

Abhainn Dearg Spirit of Lewis

46% alc./vol.
Le “Spirit of Lewis” est un single malt produit à la distillerie Abhainn Dearg située sur Isle of Lewis et est âgé de mois de 3 ans et pour cette raison ne peut pas porter l’appellation officielle de “whisky”.

RV 91%
L’automne, le ciel du crépuscule, le petit chemin de terre et les récoltes de fruits et de grain. Nez de bois concentré, à un tel point que j’ai peur qu’il soit trop fort en bouche. En même temps, du bleuet et du blé, pas désagréable du tout. Éclos de manière tranquille sur la langue avec le bleuet devenu confiture, et le bois qui se maintient bien au travers du grain. Très belle finale toujours en grain, saupoudré de cassonade et une ou deux gouttes de bière à base de gruau, dans une longueur étonnante (bon, dépendant de l’âge). Avec le côté fruité de HP Ambassador Cask et le côté grain de certains Tuthilltown, levures un peu bizarre en moins, c’est un très bon whisky plus agricole qu’industriel.

Patrick 80%
Nez: Sardines pas fraiches et touche de malt. Bouche: Toujours les sardines, avec une pointe de malt sabloneuse. Finale: Le sable, sur lequel un poisson très salé repose depuis quelques jours. Balance: Bien balancé, mais c’est vraiment n’importe quoi. J’hésite entre une note de 70% et 90%… On va couper la poire en deux, coudonc.