Highland Park Ice 17 ans

53.9% alc./vol.
30,000 bouteilles

André 82%
Vous connaissez mon amour pour Highland Park, alors ça n’a pas été facile de reviewer ce whisky après avoir lu les notes de Patrick. Faut croire que l’équipe de marketing travaille plus fort que les master blender chez Highland Park ces temps-ci. Quelle présentation, mais quel prix exorbitant, pour une édition ‘’limitée’’ de 30000 bouteilles. On a la notion du mot limitée pas mal large dans le cas présent. Au nez, l’ananas, la vanille, d’abondantes notes d’agrumes et de morceaux de pommes vertes. C’est intéressant de voir les saveurs de tourbe se mélanger avec les fruits tropicaux plutôt que les habituelles notes de sherry. La texture en bouche est soyeuse en approche puis se mute en vague épicée avec des notes de gingembre et de poivre, la sensation en bouche est franche avec ses saveurs sèches tirées du bois de chêne, un changement de cap qui déboussole un peu l’expérience de dégustation. La finale est poivrée, sèche et astringente malgré les saveurs de vanille crémeuse et de salade de fruits exotiques. À l’image de sa présentation, je trouve ce Highland Park froid et chirurgical, tout le contraire de ce que j’aime des éditions régulières de cette distillerie. J’vais passer mon tour sur l’achat.

Patrick 84%
J’avais peur qu’il ne s’agisse que d’un « trip » marketing, mais c’est réellement un bon whisky. Mais bon, à moins d’utiliser la bouteille vide comme bibelot pour compléter votre décoration aux couleurs de la Floride, le prix est ridiculement trop élevé. A boycotter, par principe. Nez : Parfum appétissant et frais : Ananas et sorbet à la mangue. Le tout est complété par une touche de fumée et de gingembre. Bouche : Fumée de tourbe tempérée par la vanille, des fleurs, des épices et une touche de bois. Finale : Longue et savoureuse. Des épices, de la fumée et du bois brûlé.

Martin 84%
Jaune neutre et classique. Nez: Orge et fleurs. Bruyère à peine présent. Vanille, bois et épices. Le caractère auquel on s’attend est inexistant. Un peu austère et aseptisé. Bouche: Fruits rouges et miel, vanille et épices. On aime bien le cask strength, mais c’est un de ses seuls attraits. Finale: Longue et épicée, sur des touches de menthe et de bois. Équilibre: Highland Park produit un malt qui se prête parfois difficilement à une maturation exclusive en fûts de bourbon. Le prix prohibitif de cette expression n’aide définitivement pas les choses.

Silo Bourbon Whiskey

45% alc./vol.

André 77%
Bourbon oui, mais très jeune et influencé par les notes de bois sec. L’esprit du style est respecté ; beaucoup de vanille, bon pourcentage d’épices provenant du rye, bois de chêne sec, toffee et caramel brûlé, bananes. En bouche, on ressent que le whisky est jeune, car le bois prédomine. Équilibre agréable entre la douceur du maïs et les épices du rye, sensation un peu terreuse en fond de bouche. Donc en général, un peu débalancé. Finale poivrée, fruits rouges, tout épices, bois de chêne séché, vanille et beaucoup de caramel.

Patrick 80%
Un whisky jeune, très fruité et sucré, qui gagnera certainement à demeurer quelques années de plus en fûts. Nez : Parfum très fruité et sucré pour un bourbon. Le tout camoufle presque les épices et le bois brûlé traditionnels du bourbon. Bouche : En bouche, toujours les fruits, brûlants et épicés, suivis après quelques secondes par une vague de sucre. L’ensemble manque toutefois de profondeur, ce qui semble m’indiquer un whisky un peu trop jeune. Finale : Courte et sucrée.

Martin 80%
Nez: Cerises et colle à timbre, alcool bien présent. Vanille, chêne, maïs et seigle. Touche de caramel. Bouche: Fruité et épicé à souhait. Texture agréable qui laisse couler les saveurs. Cannelle, poivre et bois. Cerise de terre. Finale: Longue et chaude, les épices du seigle portent bien les saveurs sur la planche de chêne, le maïs et la vanille. Équilibre: Bien plaisant. Sans être un bourbon de grande innovation, il coche toutes les cases d’un bon drink de semaine. Donnons-lui encore un peu de temps.

Noah’s Mill Small Batch Bourbon

57.15% alc./vol.
Batch QBC #15-92. Assemblage sélectionné parmi une vingtaine de fûts (small batch) qui ont vieillis entre 4 et 20 ans provenant de diverses petites distilleries artisanales. Il est embouteillé par la distillerie Willett à Bardstown (Kentucky Bourbon Distillers).

André 94%
Some kind of monster… Fruits secs, caramel collant, toffee. Le nez est liquoreux et hyper fruité, quelques épices bien douces. Pâte de fruits, coffee beans dans le chocolat noir. La texture en bouche est hallucinante, c’est goulu, rond, amoureux, compact, entier. Les saveurs en bouche sont les même qu’au nez mais le miel, la réglisse et le sucre brun s’additionnent à l’ensemble. Encore une fois, la texture est juste …wow.. Gâtea aux fruits, poivre, bananes, réglisse, chocolat noir sur une sensation légèrement astringente et une texture cireuse. La finale est moyennement longue, fruitée, oranges, sensation cireuse et sucrée à la vanille, au miel. J’adore!

Patrick 91%
Tout comme pour la bouffe de la belle-mère, la meilleure preuve qu’on aime un whisky est d’en réclamer une seconde portion sitôt la première finie! Si j’en veux encore, belle-maman? Laissez-moi la bouteille ici à côté de moi, ça va être plus simple! Nez : Succulent parfum d’épices fruités, chaleureux, légèrement sucrés et vanillés. Après quelques minutes à respirer, on sent aussi le bois brûlé. Bouche : Wow! Pour ceux qui aiment les desserts épicés : Sucre brûlant, épices BBQ, fruits chaleureux et bois brûlé. Bref, tout ce que j’attends d’un whiskey américain! Finale : Longue, chaleureuse, épicée et marquée par le bois brûlé.

Templeton Rye Small Batch

40% alc./vol.
Mashbill: 95% rye 5% barley. Fabriqué selon la recette utilisée pendant la prohibition, ce rye est une légende. Whiskey préféré d’Al Capone, on raconte que des bouteilles ont été retrouvés dans la prison d’Alcatraz. En fait, ce whisky est une réplique sans fondement, la recette est inventée, le liquide est distillé par MGP, embouteillé en Iowa et aromatisé avec de la saveur artificielle. Templeton Rye Spirits a même perdu un recours collectif mettant en doute le labeling douteux et la publicité mensongère entourant son produit.

André 81%
Nez attrayant, typique et sans trop de fla-fla. Pommes rouges, cannelle, un peu d’épices du rye cireuses, oranges, réglisse rouge, clou de girofle. En bouche, l’approche du whisky est douce et cireuse, très rye whisky dans le style et la livraison. Avec les gorgées, les épices du rye (clou de girofle, cannelle) gagnent en importance et combattent avec de fortes nuées d’oranges mûres et de réglisse rouge. Jusqu’ici, le whisky est agréable et facile à apprécier mais aucunement innovateur ou singulier. La finale est douce, poivrée, la cannelle et le clou de girofle poursuivent leur signature. Petite sensation cireuse et poreuse en finale de bouche, encore la réglisse rouge et la pomme vendue à Expo-Québec et dans les fêtes foraines. Malgré la polémique entourant le produit, force d’avouer que ce whisky est simple et se savoure sans prétention.

Patrick 87%
Un whisky complexe et bien balancé qui saura réjouir l’amateur de rye. Assez surprenant aussi, présentant un nez plutôt frais, contrastant avec un goût des plus chaleureux. Nez : Parfum floral avec des notes de céréales et de sciure de bois. L’ensemble est frais et légèrement sucré. Bouche : Sève de bois, jus de fleurs et chêne brûlé, l’ensemble étant très chaleureux. Aussi, quelques agrumes et une touche de fruits rouges subtils. Finale : D’une longueur moyenne et complexe.

Booker’s « Booker’s Bluegrass » Batch #2016-01E

63.85% alc./vol.

André 87.5%
Effectivement pas le meilleur Booker’s de la série mais encore une fois cet embouteillage démontre comment ce bourbon déclasse la plupart de ses colistiers. Le nez est fruité et épicé mais avec beaucoup d’influences du fût carbonisé, la réglisse rouge et noire, poivre et toute-épice. La bouche est musclée, gomme Dentyne, fruits sauvages, éclisses de bois, poivre moulu et toute-épice. Après 10 minutes passées dans le verre à s’aérer, sensation cireuse au nez, ça me rappelle la texture des enrobages rouges de fromages Babybel, puis montée du caramel brûlé et de la vanille et du sucre tiré du maïs. La finale est longue mais tranchante, épicée et poivrée. Un Booker’s un peu trop porté sur le bois mais agréable à savourer.

Patrick 89%
Super bourbon, complexe et intense comme on aime nos Booker’s! J’ai toutefois déjà vu mieux comme balance pour un Booker’s, mais ça demeure tout de même largement au dessus de la moyenne des bourbons. Bref, je suis bien content de l’avoir acheté, il va être parfait sur le patio durant les chaudes soirées d’été. Nez : Parfum des plus sucrés, jus de fruits, un peu de bois brûlé et épices. Bouche : Bois brûlé, épices intenses, cerise brûlante, poivre et surtout, encore le bois brûlé. Finale : Longue et savoureuse, bois brûlé et touche de poivre.

Old Overholt 4 ans Straight Rye Whiskey

40% alc./vol.
Rye whiskey produit à Jim Beam Distillery, Clermont, Kentucky

André 82%
Gingembre, cannelle et clou de girofle au nez, fruits rouges et odeurs typiques du rye. Belle douceur apportée par le taux d’alcool à 40% et probablement une bonne part de maïs. Le nez demande un peu de temps pour s’ouvrir et celui-ci est plutôt neutre en approche. La bouche est un peu diffuse (je suis un peu déçu) mais les saveurs sont au rendez-vous ; ça goûte les petits bonbons rouges en forme de cœur, poivré savamment, épices diverses, pommes rouges, un brin de vanille et brûlé. La texture est vraiment pauvre et laisse pratiquement aucune longueur en bouche. C’est dommage car les belles saveurs auraient mérité un canevas de meilleure qualité. C’est comme si on avait peint un tableau de Salvador Dali sur une boite en carton. En respirant, le whisky offre par contre de superbes saveurs de chocolat poivré. Finale courte et astringente, un peu sèche, poivrée et épicée. Pour 13$us, ça meuble bien une soirée.

Patrick 78%
Décevant, un whiskey beaucoup trop dilué qui semblait toutefois bien prometteur au nez. A boire uniquement s’il n’y a pas d’autre choix. Nez : Panier de fruits (avec vraiment plein de fruits différents), épices et vanille. Bouche : Autant le nez me semblait riche, qu’en bouche on retrouve en fait un whiskey malheureusement beaucoup trop dilué. Dommage. Bref, eau, épices, eau, chêne, eau, un peu de fruits et eau. Finale : Courte, eau, épices et eau.

Martin 82.5%
Nez: Beau vent reconnaissable de rye whisky. Vanille, fruits rouges, avec une touche d’aneth ou de fenouil. Bouche: Texture lourde et aqueuse à la fois. Légères épices du seigle, sucre et cannelle. Vanille et réglisse noire. Finale: Rye et réglisse, épices et vanille. Pas extraordinaire, un peu maladroit sans être trop déplaisant. Équilibre: Rudimentaire, mais si j’habitais aux States, pour le prix, je tomberais en bas de ma chaise.

El Dorado 8 ans

40% alc./vol.
Demerara Distillers, Guyane

Patrick 90%
Un raport qualité/prix exceptionnel, un rhum suave et complexe, balancé avec brio. Nez : Parfum suave de fruits mûrs trempant dans le caramel avec une touche subtile d’épices. Bouche : Les épices du bois, du caramel brûlé, de chaleureux fruits mûrs et une bonne dose de vanille. Finale : D’une belle longueur, s’allonge sur les épices du bois brûlé et la vanille.

Mortlach 75 ans 1939

44.4% alc./vol.
Je dois dire que je me sens très privilégié de pouvoir savourer et analyser ce whisky. À 50,000$ la bouteille, ce n’est pas le genre de bouteille que je peux seulement même penser me payer. En tant qu’évaluateur, j’ai accès à nombre d’échantillons provenant de contacts et de passionnés qui, tout comme moi, partagent et échangent des samples de ce précieux alcool. J’ai en plus ici la conjonction de deux passions ; celles du whisky et de l’histoire, la 2eme guerre mondiale plus particulièrement. D’avoir à évaluer un whisky distillé au début de qui serait un des plus grands conflits du XXeme siècle est un événement en soi, surtout quand on sait que la quasi-totalité de la production de whisky Écossais serait stoppée afin d’aider à l’effort de guerre. Je me lance donc dans l’évaluation de ce whisky emblématique avec une grosse part d’admiration, de respect mais aussi un fond de peur. Avec un échantillon de 15ml, je n’ai pas droit à un deuxième essai… Alors d’avoir ce whisky dans mon verre, de penser qu’il y a des gens qui l’on distillé en 1939 en Écosse et que moi, aujourd’hui, je suis à évaluer ce whisky par une chaude journée d’été frôlant les 30 degrés bien assis sous la pergola de ma maison de Québec, me tire presque quelques larmes.

André 94%
Pour un whisky, de passer 75 ans dans un fût sans se faire assimiler par les saveurs du fût lui-même, c’est comme un vieux couple qui après 50 ans de mariage n’ont seulement tirés le meilleur de leurs partenaires sans chacun perdre sa personnalité. Nez délicat mais avec passablement de caractère, les notes de sherry sont sans ambiguïté ; raisins secs, gâteau aux fruits, prunes, confiture de fruits. Bonnes effluves boisées, mais le sherry domine le bois et je dois avouer que j’avais quelques craintes sur l’équilibre général après 75 ans dans le fût. Oranges sanguines, épices douces, un peu comme les bâtons d’ensens qui brûlent dans les vieilles églises. En bouche, l’approche est fruitée sur le xérès, encore ce mélange de fruits secs, de prunes, gâteau aux fruits, pâte de fruits séchés, vieille ceinture de cuir mouillée. Le whisky change passablement en bouche après 5-10 minutes après l’avoir avalé, il laisse une sensation sèche, poussiéreuse, on dirait du sherry en poudre. La finale est hyper longue et fruitée avec passion, les épices rehaussent un peu la tranquillité noble du whisky. Avoir été dégusté à l’aveugle je n’aurais probablement pas donné la même note à ce whisky. Mais comme déguster un whisky est étroitement lié avec l’expérience que l’on en retient, je ne peux pas m’empêcher d’y ajouter quelques points supplémentaires pour le souvenir que j’en garderai. Merci Johanne pour l’échantillon.

Jefferson’s Reserve Groth Reserve Cask Finish

45.1% alc./vol.
Affiné en fût de chêne Français ayant préalablement servi au vieillissement de vin Cabarnet Sauvignon Groth de la vallée de Napa.

André 88.5%
Nez singulier, hyper challengeant. Douceur du blé, sucré du maïs, fruité du Carbarnet, épices du chêne… c’est la totale. Belle gamme de nuances de caramel, de toffee. La bouche elle aussi étonne aussi et nous amène dans des sentier méconnus. Texture vraiment moelleuse et douce, l’épine dorsale de Jefferson’s est bien là, puis les épices et les fruits rouges, les cerises, la sauce à fondue bourguignonne, le chêne, s’installent progressivement. Les saveurs les plus douces servent d’édredon aux épices du fût et du rye qui sont plus relevées. J’adore l’intégration du cask finish avec les saveurs moelleuses qui me rappellent le blé, surtout le fait que la cask finish ne masque pas trop les autres saveurs. Mélange de cannelle, gingembre, sucre, vanille et caramel-toffee avec une finale ou le rye et la cannelle sont plus puissants. J’adore le mélange de saveurs et la singularité de l’ensemble. Belle présentation, soucis du détails et présentation inusuelle. Bon voyage au pays des saveurs!

Patrick 79%
J’adore le cabernet sauvignon, mais on y a été un peu fort ici. Le vin camoufle en effet la complexité du whisky et en vient presque à nous lever le cœur par son intensité. Dommage, c’était prometteur comme concept. La prochaine batch sera peut être mieux? Faites-moi signe si c’est le cas! Nez : Pas de surprise, le nez est marqué par un vin chaleureux et épicé. Quelques clous de girofle, du chêne brûlé, de la vanille et une note de feuillue viennent compléter le tout. Bouche : L’arrivée en bouche nous fait presque penser à un brandy! Ensuite, les épices et le chêne brûlé nous rappellent qu’il s’agit tout de même d’un whisky américain. Finale : Longue et chaleureuse, marquée par les notes du vin.

Martin 89%
Nez: Vanille, maïs de Neuville sucré, vin rouge et ses tannins. Chêne, fruits rouges, caramel, raisins secs et épices. Un amalgame auquel on est plus ou moins habitués, mais un hyper nuancé et vraiment séduisant. Bouche: Cerises, fraises et framboises, épices, vanille, caramel, cannelle, maïs et bois carbonisé. Une bonne douche poivrée s’abat sur le tout. Finale: Caramel, seigle frais, crème, bois et épices pour nous faire un beau portrait. Les tannins du Cab-Sauv nous bouclent le tout. Équilibre: Un beau whiskey bien construit, le caractère parfois austère du bourbon adouci par le profil suave et affirmé à la fois du cépage de ce Groth. Je suis converti.

BenRiach 16 ans 1992-2008 Pedro Ximenez Single Cask

53.9% alc./vol.
Hogshead Cask #5612, Bottled 08/2012, bottle 113 of 287

André 93.5%
Gâteau forêt noire… c’est ça… ce mélange de gâteau au chocolat, de cerises noires, de chocolat noir, la confiture de fruits rouges, raisins rouges séchés. On ressent rapidement au nez l’onctuosité de liquide, presque sirupeux et collant, l’opulence des arômes est désarmante, on fait dans le kitch raffiné pas subtil niveau intensité. Wowwwwwwwwww…. Quelle texture… Unique, vraiment. Sirupeux et hyper collant sur les parois de la bouche. Saveurs de cannelle, de gingembre, de poivre, les cerises noires, raisins séchés, chocolat noir, confiture de fruits. Finale lente et goulue, très texturée, beaucoup de fruits rouges, poivre, cannelle. Superbe!.