Lark Port Cask 5 ans

43% alc./vol.
Avant que Bill Lark ne crée sa distillerie, cela faisait 153 ans que la ville d’Hobart, située en Tasmanie, n’en avait plus abrité. Des champs de tourbe, une eau d’une grande pureté, tout est réuni pour que l’on produise ici un très bon whisky. C’est au terme d’une partie de pêche à la truite particulièrement fructueuse que Bill Lark eut l’idée de fonder sa distillerie. Sa fille Kristy lui succède désormais à la direction de la distillerie. Un alambic wash still d’une capacité de 1 800 litres et un alambic spirit still d’une capacité de 500 litres ont donc été installés. Un single cask (LD39) vient dí’être élu meilleur whisky australien.

André 84%
Nez soyeux souligné d’une belle dose d’orange, de bonnes notes de céréales, de vanille et d’une pincée de chocolat. Très rond et clean au nez. L’affinage en port cask est très affirmé, boisé et épicé à souhait, relevé de toffee et d’un peu de fumée. Dommage pour la finale où un off-key vient gâcher l’ensemble, une fausse note qui détonne dans cette orchestration qui semblait bien se compléter mutuellement. Peut-être est-il encore un trop jeune poulain fougueux pour l’affinage en port cask? La richesse apportée par l’affinage versus ce whisky de si jeune âge, livre une contradiction dont il est difficile de se départir.

Patrick 81%
Épices de bourbon au nez, peut être un peu plus sucré/fruité par contre. En bouche, épices de bourbon, mais qui semble avoir été fini dans un fut de liqueur à la cerise. Boisé brûlé intense. Finale assez longue et poivrée. Bel équilibre, intéressant, mais un peu trop sucré à mon goût.

Redbreast 15 ans

46% alc./vol.
Fin 2005, pour les 50 ans de La Maison du Whisky, la distillerie Midleton avait embouteillé pour la première fois de son histoire une Redbreast de 15 ans d’âge. Cette édition limitée avait fait à l’époque grand bruit. Avec la création d’une appellation dédiée, Redbreast est devenu un Single Pot Still (tous les pure pot stills actuels proviennent d’une seule distillerie: on a donc décidé de mettre en valeur ce fait, de la même manière que les distilleries écossaises avec leurs les single malts et single grains).

André 88.5%
Nez huileux et un peu cireux. Au départ, les fruits rouges et la confiture de fruits, un brin de citron et de vanille. Bouche ample encore plus sur les fruits, la cannelle et le toffee. Les épices se présentent avec force en milieu de bouche et toujours les fruits rouges et la grappe de raisins murs. À certains égards, un whisky à mi-chemin entre certains rye-whiskies américains et certains sherry cask single malts. J’aime la finale sur le caramel et le toffee et l’ambigüité des styles. Un des rares irish whiskies à pouvoir prétendre pouvoir représenter (en bien) le style des whiskies irlandais.

Patrick 84%
Au nez, on croirait d’abord un bourbon, avec les épices et la cerise… Mais les notes d’huile de lin finissent par apparaître. En bouche, la texture de l’huile de lin ne nous étonne guère, le tout est très fruité et légèrement épicé. La finale s’étire sur une drõle de note de lin, de brûlé et de cerise. Mes attentes étaient très élevées… Alors je suis un peu déçu malgré qu’il s’agit tout de même d’un bon whisky.

Martin 89%
Ambre doré qui fait face au soleil bruni. Nez : toffee, caramel et fruits tropicaux. Chêne, miel et sucre brun. Dattes. Caramel chauffé. Bouche : fruits des champs, mûres, miel et vanille. Chêne et sucre d’orge. Finale : les fruits laissent place ici au bois et aux épices. Une belle progression des saveurs nous a emmenés jusqu’ici. Équilibre : bien que sa complexité soit fort plaisante, il arrive un peu en dessous de son jeune frère de 12 ans.

Kavalan Concertmaster Port Cask Finish

40% alc./vol.

André 85%
Nez très affirmé. Caramel, épices, jus de canneberges rouges. Bouche fortement caramélisée, avec un apport de cerises sur fond de benne de métal me rappelant les premiers embouteillages de Arran. La finale est un bon retour sur les épices et la menthe. Si on laisse le verre se reposer, le nez se développe sur le toffee, le brûlé et les notes vanillées.

RV 83%
Ça sonne faux quelque part. Caramel aux cerises trop sucrées. Sirop de maïs. Sur la langue le sirop de maïs se mélange à de l’orge sucré, et peut-être même un peu tourbé? La finale est toute aussi sucré et accompagné de feuilles. Le tout se termine néanmoins par un désagréable plafond de tôle d’étable avec une finale un peu trop courte et une texture qui n’est pas à mon goût.

Patrick 89%
Nez: Fruits tropicaux sucrés, vanille et touche vineuse. Bouche : Très sucré et fruité. Le vin, les fruits tropicaux, la vanille ainsi qu’une touche de noix de coco. Finale : D’une longueur moyenne et marqué par un sucre fruité et chaleureux. Balance : J’aime. Un bon whisky simple ou complexe, selon l’attention qu’on a lui donner. Bref, il saura en satisfaire plusieurs. Les Écossais doivent croiser les doigts pour que ce whisky demeure relativement rare et dispendieux… Car le jour que les gens de King Car Food décideront d’utiliser une politique de grand volume et de bas prix (comme c’est le cas pour tant de produits en provenance de Chine), l’industrie du scotch subira le même sort que la plupart des industries lourdes en Occident.

Martin 82.5%
Rouille foncé, terre de sienne, témoignage de sa finition. Nez: Bien sûr, porto tirant sur le sherry dès qu’on met notre odorat au travail. Baies foncées avec des touches de fruit de la passion et de menthe. Légèrement vanillé et terreux. Bouche: Caramel fruité et punch au raisin, accentué d’un goût métallique pas mal moins l’fun. Finale: Plutôt courte et marquée par l’impression de mâcher de la gomme balloune tout en léchant un tuyau de cuivre. Équilibre: Effort honnête de la jeune distillerie taïwanaise. Ils n’ont qu’à perdre le petit goût de cuivre et crinquer le taux d’alcool un peu, et ils seront en mesure de réaliser de grandes choses.

Kavalan Whisky

40% alc./vol.
Kavalan est un whisky single malt produit par la Société King Car en Taiwan. King Car a été créé en 1979 et est maintenant le plus gros fabricant de boissons et de produits alimentaires de Taiwan. Cette nouvelle distillerie est l’une des plus techniquement avancées au monde et est située dans la ville de Yuanshan. Ses alambics en cuivre qui ont été construites en Écosse et donnent à la distillerie une capacité de production annuelle d’environ six millions de bouteilles. Kavalan est le seul whisky Taiwanais à ce jour.

André 89%
Poires trempées dans le chocolat, fumée, cassonade, vanille, essence de raisins. Il est plus épicé en bouche particulièrement à l’arrivée mais s’atténue rapidement afin de laisser les fruits faire leur spectacle (melon au miel et kiwi, s’étirant sur le citron). La finale est volatile, mis à part les fruits disparaissant dans une fine brume au léger acidulé. Un beau mariage de fruits et de sucre. Me rappelle les anciennes versions du Bruichladdich 10YO.

RV 88.5%
Il n’y a pas juste les femmes taïwanaises qui sont très cutes. Sel et fond de tourbe du Laphroaig en version domestiqués et amadoués et un pied dans le potager avec un petit aspect de légumes. En bouche, le goudron est moins subtil mais tout de même sucré, puis la tourbe est préambule à la finale bien équilibrée malgré un bizarre crochet en milieu de parcours. On retrouve la même balance en aftertaste avec un retour sur le sel et algues, terminant ainsi une belle bouteille conçue à la manière Islay.

Patrick 88%
Au nez, jus de tomate et terre noire. Touche de fruits tropicaux fumés enveloppés par un exquis malt épicé. Soupçon de miel et de vanille. Vraiment unique. La finale est moyennement longue et permet à la fumée de se démarquer légèrement. Une agréable surprise.

Karuizawa 1992

62.8% alc./vol.
Distillé en 1992, embouteillé le 20 février 2007, fût #6978. Un nouveau venu dans notre collection de whiskies japonais, un single malt millésimé 1992 embouteillé au degré naturel en provenance de la distillerie indépendante Karuizawa.

André 85%
Salé avec un brin de fumée, très typique et alcool très senti. Cendre de foyer avec agrumes, principalement orange et citron. Très soyeux en bouche, oranges confites et rappel heubeux à la Bunnahabhain, légèrement tourbé comme nous retrouvions dans certaines anciennes versions de Bruichladdich. Finale interminable et très soutenue où les fruits jouent agréablement leur rôle d’agent adoucissant face au fort taux l’alcool.

RV 85%
Excellent whisky mal exécuté ou mauvaise recette superbement rendue. Bas sales et fond de chapeau de feutre, avant de le boire impossible de savoir si je vais lui donner une note de 62 ou de 92. Très drôle d’effet en bouche, avec une arrivée très fruitée suivie de l’alcool, puis plus rien pendant 15 secondes avant une finale peut-être tourbée mais bien racée.

Patrick 84%
Maritime, sel, algues, fumée, difficile à cerner. Toutefois, en bouche, les arômes se précisent : Sel, touche de tourbe, poires(!), algues… Semble plus jeune que son âge… Avant d’arriver à la finale, il y a une chute au niveau de l’intensité des saveurs (causée par l’évaporation de l’alcool) suivi d’une tourbe intense. Des saveurs intéressantes, avec un problème au niveau de l’équilibre. Un whisky tout de même très intéressant, celui qui a créé les discussions les plus intenses ce soir!

Karuizawa Pure Malt 8 ans House of McCallum

40% alc./vol.
D’une cinquantaine d’années, cette distillerie japonaise était à l’origine un vignoble, dont les entrepôts sont toujours couverts de lierre.

André
Wow, un filet de tourbe et d’arômes maritimes au nez, bien fruité au goût de raisins secs et de pruneaux. Langoureux et cochon, envoûtant. Mais malheur, l’arrivée en bouche est fade et sans couleur, texture évasive et sucres de fruits. Feeling un peu poreux, craie sèche mais quel nez, wow ! Finale précipitée, avec un retour sur les fruits présentés au nez.

RV 85%
Whisky organique et agraire, japonaise sans artifice au beau visage rond, mais très simplement sympathique. Fruité, avec fond de vinaigre balsamique avec un peu de tourbe jaune et d’écorce d’érable, et enfin un peu de vanille; un beau blend odoriférant. Sur la langue, crescendo d’épices, qui migrent vers les feuilles mortes, puis moisissent en finale, qui est plutôt terreuse.

English Whisky Co. Chapter 6

46% alc./vol.
Batch #3 non-tourbée, distillé en février 2007, embouteillé en février 2010 à partir des fûts #001-011.

André 83%
Nez franc, direct et sans équivoque; un jeune whisky un peu fougueux. Je l’ai versé dans mon verre et j’ai attendu un bon 10 minutes avant d’y revenir. Je croyais avoir à faire à un autre single malt… Les fruits ont explosé, la vanille du fût s’est manifesté, les amandes et un fond de céréales, de bois et d’herbe verte. Unidimensionnel en bouche, la vanille est puissante, les fruits divers aussi (banane et poires), sans se départir d’un accent un peu herbeux et vert. La texture est un peu claire mais les saveurs sont soutenues et d’un bel amalgame. Finale de bois sec jumelée d’un soupçon d’épices. Un whisky qui n’est certainement pas à maturité mais qui offre un beau challenge de dégustation.

Patrick 87%
Nez : Yummy!! Doux sucre fruité avec une petite pointe d’orge. Vraiment appétissant. Bouche : Toujours les doux fruits sucrés, avec la pointe d’orge, mais aussi des notes d’orge qui viennent offrir une belle complexité à l’ensemble. Finale : D’une belle longueur, mais plutôt marquée par l’alcool. Balance : Me fait penser à un jeune Glenmorangie, ce qui est définitivement un compliment dans mon cas. Encore un autre whisky que j’ai hâte de revoir dans une dizaine d’années.

Martin 83.5%
Très jeune et on ne peut plus pâle. Nez: On se fait aspirer au départ sans surprise dans la jeune mélasse, mais le malt nous ramène aisément sous des auspices de vanille et de fruits. Passé un léger fond de cuir, on peut sans crainte lui laisser un peu de temps pour s’ouvrir afin qu’un joli malt grillé se manifeste. Bouche: Toujours léger, mais les fruits et la vanille forment une fondation solide et sucrée sur laquelle l’influence du fût peut construire. Le new make s’estompe pour laisser une belle place aux céréales grillées et aux amandes. Finale: D’une bonne longueur, des épices se fondent dans un retour du new make. Équilibre: Encore une fois un manque de finesse et d’expérience, mais un bel effort qui promet!

Belgian Owl 53 mois

74.2% alc./vol.
Fût #427-29-86.

André
Nez de crème brûlée, de caramel poussé par un raz-de-marée d’alcool parfumé. Avec un peu d’eau, nous serons à même d’apprécier la douceur de la vanille apportée par le fût, les céréales. L’influence du fût est notoire. Les raisins apparaissent en bouche, jumelé au toffee et de la crème brûlée. Belle présence fruitée de nectarines et de tangerines. Finale étonnamment boisée avec un retour sur les noisettes. Il vous faut absolument faire l’expérience de le prendre au départ sans l’ajout d’eau, question de profiter de l’expérience. Rarement nous aurons eu l’occasion de prendre un whisky à ce pourcentage d’alcool et l’expérience est assez unique. Après avoir pris une petite pause (pour vous remettre de votre choc), je vous recommande de le diluer légèrement afin d’en abaisser le niveau d’alcool, ce qui en libèrera les arômes et rendra l’ensemble plus « approchable ».

Armorik Classic

46% alc./vol.
Dernier né de la gamme Armorik, Classic est une version de plus de 5 ans non filtrée à froid mise en bouteille à 46% issue d’un vieillissement en fûts de bourbon et de sherry.

André 79%
Nez très doux de miel et de vanille sur une courtepointe fruitée discrète qu’accompagnent quelques pointes épicées. Quelques odeurs d’agrumes un peu citronnées également. Présentation un peu dépouillée, axée sur le fût de bourbon et les céréales. En bouche, mélange de fruits rouges défraichis, de miel et d’épices. Texture intéressante et huileuse, raisins verts et poudre de céréales. Finale éphémère, bien sucrée avec quelques parcelles d’épices. Un whisky beaucoup trop rectiligne et aux saveurs limitées mais une des plus belles parutions de la distillerie.

Patrick 83%
Un beau whisky tout en retenue et bien balancé. Nez : Parfum de céréales et de vanille, avec une touche très discrète de petits fruits. Bouche : Du bois brûlé, un peu de fruits mûrs, des céréales et une touche de vanille. Finale : D’une belle longueur, marquée par le bois brûlé.

Martin 82%
Nez: Poignée de céréales, avec vanille, miel, citron, orange, salade de fruits. Touche de caramel. Quand même très bien. Bouche: Sucre en poudre, orge, fruits rouges, cacao et vanille. Cannelle et poivre blanc. Raisins blancs. Finale: Assez épicée, elle nous présente des notes de poivre, de bois, de vanille et de chêne sur une bonne étendue. Pourrait se permettre une douceur supplémentaire. Équilibre: Quoique pas trop mal, certaines notes seraient à ajuster. Mais à ma grande surprise, je ne déteste pas du tout.

The Wild Geese Irish Soldiers & Heroes

43% alc./vol.

André 87%
Beau nez de beurre baraté, de poires au miel et de fumée bizarre au caramel se balançant sur de savoureuses vagues pâtisseries sucrées, presque du Sauternes. Le nez est attrayant et accrocheur, très sucré et fruité, notes d’agrumes et d’ananas également. La bouche est plus épicée et tranche un peu trop avec la quiétude salvatrice du nez. La bouche est parfumée, zeste d’agrumes, miel, fond d’épices qui apporte de belles nuances aux saveurs de mêmes types. La finale est épicée et poivrée, bien soutenue, belle pérennité en bouche. Un bon whisky Irlandais, bon rapport qualité-prix, saveurs intéressante et progression d’arômes pas trop prévisibles. On a vu pas mal pire provenant de l’Irlande.

Patrick 84%
Très doux nez sucré et beurré, typique pour un Irish. En bouche, les céréales, l’huile de lin, le beurre ,le tout en douceur… La finale est courte et huileuse. L’ensemble est bien équilibré. Bref, un bon Irlandais pour ceux qui aiment le style.

Martin 85%
Nez: Sucré et salé à la fois. Crème et chêne, vanille et touche de fruits. Ananas et caramel. Assez bizarre et attirant à la fois. Bouche: Miel, tourbe discrète, agrumes, poivre noir et chêne. Fruits rouges et cire d’abeille. Finale: Fruitée et sucrée, mais définie pas mal plus par les épices et la fumée que le reste. Équilibre: Un beau dram, assez solide pour se tenir par lui-même, mais qui garde certaines facettes dans la douceur sucrée Irlandaise.

RV 72%
Mon image politically-incorrect des Irlandais: de joyeux lurons, qui aiment autant la bagarre que la boisson. La bonne boisson? Pas dans cette bouteille. Débute par des effluves d’orge sucrée mais aussi verte; le départ n’est pas mauvais mais pour un whisky à allusions de soldats et de héros, c’est très peu courageux. Gros malt en triple distillation et en goût triplement endormant, la finale de miel et d’herbes est beaucoup trop prévisible. Une mauvaise attaque, ce whisky semble vouloir faire mourir l’ennemi d’ennui.