Mackmyra Special #05 Happy Hunting

47.2% alc./vol.

André 83%
Mackmyra aura su trouver sa niche en nous présentant un nez si unique qu’on saurait le repérer d’entre tous. Au nez, du miel, des petits fruits sauvages, du sucre et cette odeur habituelle tirée des fûts de chêne Suédois. Ce même nez, très doux, qui tranchera avec la bouche, plus ferme et sèche à saveur de sève et de chlorophylle, d’herbe et de brin de scie puis montée en alcool s’asséchant progressivement. La finale quant à elle présente des saveurs de bonbons Certs et de menthe poivrée, plutôt astrigeante puis un retour sur le miel en toute finale. Pas mon Mackmyra préféré…(2013-09-23)

RV 91%
Parfum à la fraise fraisinette qui me rappelle mes ptites blondes de l’alcool primaire… belle nostalgie. Au gout on passe secondaire, CEGEP et Laval; on est dans la cour des grands barils merveilleusement bizarre de la Suède ainsi que ses cloudberry. La finale est plutot sèche et légèrement sexe. Une autre bombe scandinave, difficile d’y trouver quoique ce soit de mauvais.

Patrick 84%
Nez: Agrumes et céréales mouillées. Petite touche fruitée. Très frais. Bouche: Très fraîche, fruitée, offrant une certaine complexité. Finale: Trop courte. Petite touche métallique un peu poche. Balance: Belle complexité, mais finale poche.

LB Distillers Single Malt Whisky – Work in progress

63% alc./vol.
Fait à 100% d’orge maltée, échantillon de la distillerie âgé de 15 mois.

André 87.5%
Nez puissant d’où pointe l’alcool et les céréales sucrées. L’Indéniable marque de l’ex-bourbon cask est très prononcé. L’évaporation graduelle de l’alcool libèrera le tsunami de vanille à saveur de sucre en dés. En bouche, la meringue et l’ananas, les céréales Sugar Crisp et le toasted caramel. Le haut taux d’alcool demeure tout de même très approchable tout en sachant qu’on a pas affaire à un taux d’alcool de 40%. La finale est relativement courte pour un whisky si alcoolisé. Les saveurs sucrées y sont probablement pour quelque chose, ces mêmes saveurs trouvées en bouche s’étirant jusqu’en finale en s’accompagnant d’un zeste de citron très agréable. Je suis très impressionné par le potentiel de ce futur whisky.

RV 81%
Un whisky qui soit a besoin de quelques années de plus, soit de plus de contrôle sur les niveaux d’enzymes et d’esthers. De très bizarres notes de carottes et de maïs qui essaie de contrôler les saveurs de distilleries artisanales de carton humide, sans total succès. La piqure est aigüe sur le bout de la langue, et un puissant goût de chêne sort de chaque papille. La finale est dominée, fouet et menottes, par la fibre de carton, un peu semblable à de la moulée à chevaux. Le nez est un bon bloc de départ mais on va devoir travailler sur le départ pour finir avec un whisky plus savoureux.

LB Distillers Rye Whisky Bourbon Cask Matured – Work in progress

63% alc./vol.
Fait de 67% de seigle malté et de 33% d’orge maltée, Échantillon de la distillerie âgé de 11 mois. Ce futur whisky sera un double vieillissement dont la seconde partie se fera en fûts de chêne français.

André 86%
Rye bien parfumé aux épices et au poivre. L’alcool taquinera le nez mais pas la bouche où il se montrera bien sage et calme. En bouche, les épices et le rye calineront le seigle dans un tango de céréales poivrées assez singulier. En finale, le rye se dénudera et offrira des saveurs de zeste d’orange et quelques soupirs poivrés. Le seigle demeurera tout de même discret même si on ne peut douter de sa participation à cette aventure épicée-poivrée.

RV 89%
Une très bonne expression, certainement plus originale que l’orge de la distillerie, qui prouve bien que le seigle est plus canadien que l’orge. Vraiment intéressant, pas outrageusement épicé mais davantage sur une note sucrée, dans le genre d’un délicieux poulet tandoori lentement rôti. L’histoire est différente sur la langue avec de douces épices qui piquent sans faire mal dans ce meilleur whisky de cette distillerie naissante. La finale est remplie de joyeux seigle, avec un poivre qui peut indiquer le haut taux d’alcool et une longueur qui ne peut expliquer le court 11 mois en baril.

Patrick 80%
Nez : Odeur de vieille robine avec un soupçon de fruits. Bouche : Le new make n’est pas loin, le goût de céréales étant très marqué et très bien défini.  Finale : Courte et sucrée.  Balance : Un bon rye jeune.

LB Distillers White Dog – Work in progress

45% alc./vol.
Fait de 100% d’orge maltée, sans mention d’âge.

André 80%
Nez étrangement posé pour un new make, même dilué à 45% d’alcool. Fortement imprégné de céréales macérées auquel s’ajoute une pointe florale. Il y a un petit quelque chose qui m’accroche au nez mais je n’arrive pas à en expliquer la provenance. Les céréales me rappellent plus le pop corn au beurre que le malted barley. La bouche est douce, rectiligne sur les saveurs de céréales avec une finale citron-agrume effervescente. Rétro-olfaction sur l’alcool à saveur d’orange et de chlorophylle. Difficile de juger un new make spirit surtout lorsque l’on dit qu’environ 75% d’un des saveurs d’un whisky proviennent de son vieillissement en fût.

RV 80%
Davantage sur un bon chemin que parvenu à destination. Nez dissipé qui semble indiqué un white dog beaucoup trop dilué. Bonne sensation en bouche pour laquelle du vieillissement supplémentaire ne semblerait pas nécessaire, mais pour ce qui du goût on a l’impression d’être du côté moins creux de la piscine des whiskies non vieillis. L’aftertaste contient un léger film d’amoniac (pensez un spray de Windex dans une pièce voisine), heureusement pas trop dérangeant. Très peu de finale (c’est un white dog quand même) mais une bonne chaleur.

Patrick 45%
Nez: Yeark! Sent un mélange de céréales pourries et de flatulences. Bouche : Goûte les flatulences fruitées. Finale : Pas assez courte. Balance : A éviter.

Bruichladdich Black Art III 22 ans 1989 – Edition 03.1

48.7% alc./vol.

André 89%
Marmelade de fruits, raisins mauves, dattes, gâteau aux fruits, chocolat noir, un filin de sel et de tourbe en toile de fond. Il fallait bien le savoir-faire de McEwan pour nous tricoter un amalgame fait de patchwork d’arômes qui pourraient paraitre au départ si disparates mais qu’au final se complètent si bien. L’arrivée en bouche s’est soudainement asséchée de façon imprévue et bouscule après le nez si amadoué, mais le cask finish reprend vie et remet son bol de fruits sur la table; fruits style sherry, pâte de fruits, raisins, dattes, et des épices en finale de bouche. Cet assèchement en bouche le dépouillera de quelques précieux points car il ampute la finale d’une pérennité apportée par le taux d’alcool et sa texture bien soyeuse. Le sel reprend de la force en toute finale donnant une ambiguïté intéressante en se mélangeant aux fruits et au sherry au style un peu vieillot.

RV 90.5%
Tout est une question de goûts. Personnels et gustatifs. Vraiment étonnant pour un Islay, l’odeur est davantage apparentée au fruit du Ben Nevis. Avec une grosse part de textures et de nuances, les puissants et doux fruits (bleuets, prunes et pêches) font de ce mélange tout un festin fruitier. La finale est un peu son point faible, plus traditionnellement de grains construite avec un passage à sec que j’aurais aimé aussi fruité que la bouche et le nez. Quel beau tour de manège même si l’on a gardé les meilleures manœuvres pour l’ouverture, et ce à prix respectable pour la hauteur de l’âge.

Patrick 94%
Nez: Fruits mûrs et sucrés, chocolat noirs et touche de sel subtile. Bouche : Wow! Les fruits mûrs explosent puis nous laissent une sensation salée en bouche. Le tout évolue finalement vers le chocolat noir aux raisins. Finale : Chocolat aux fruits, le tout étant chaleureux et looooooong. Balance : J’adore. As god as it gets.

Balblair 2000

43% alc./vol.

André 82%
Très doux et épars au nez, notes de vanille, de fruits tropicaux et de fleurs séchées. Passablement épicé en bouche (gingembre), céréales de malt. Frais et volatile, tout comme le souvenir que l’on en gardera.

RV 78%
“Poisson pas frais”. Sans le poisson d’Ordralphabétix. Encore un Balblair avec un désagréable nez, pas frais, à la limite du dégueux. L’arrivée de foin épicé est poisseuse, heureusement suivie d’un bel élan d’épices en aftertaste, quoique trop tard après le nez désastreux. Je ne sais s’il s’agit des alambics, des entrepôts ou de l’air de la région, mais hormis leur 32 ans cette distillerie commence à me faire douter de leur capacité à faire ne serait-ce qu’un bon whisky d’âge normal.

Martin 83%
D’une couleur or pâle, maïs même. Sa jeunesse trahie par sa robe. Nez: Doux et sucré. Poire, pomme, ananas. Cantaloup plutôt. Miel et abricots. Timide et frivole mais intéressant. Bouche: Miel et pêches rapidement étouffés par du gros gingembre mariné. De l’orge juteuse précède un faible vent de cuir fumé. Finale: Chaude et raisonnablement longue avec nes notes de gingembre, de chocolat noir et de noix de coco. Équilibre: Plus jeune, mais je le préfère au 1989. Ce doit être l’absence de banane.

Bunnahabhain 25 ans

46.3% alc./vol.
Au nord d’Islay, en bordure de mer, Bunnahabhain se prononce “bouna’hav’n et siginifie, en gaélique, “bouche de la crique”. Sur son étiquette figure un farouche capitaine écossais barrant son navire tout en regardant on ne sait quelle lointaine destination…

André 90%
Un pur sang nourri au sherry. Le nez est une bombe de sherry un peu poudreux, saupoudré de gingembre et d’épices. Le sherry est boisé, oaky, très bold and thick, massif, à la limite rustique et un peu austère. Ça sent aussi le bois mouillé, le sous-bois une journée d’automne pluvieuse. La bouche est plus ronde et amicale, abondante et fruitée, un brin chocolatée, les épices et les cerises prédominent, avec un twist poussiéreux et vieillot en prime. Cela me rappelle certaines versions de vieux Glendronach. La finale livre quand à elle des embruns de sels et des notes maritimes qui surprennent dans cet amalgame fruité plutôt champêtre. Il gardera tout de même sa ligne directrice de sherry vieillot poussiéreux, auquel s’ajouteront le miel et le caramel salé dans un style mi-maritime, mi-champêtre.

Patrick 83%
Nez: Léger xérès et beaux fruits. Pointe de fruits trop mûrs. Bouche: Fruité, caramélisé. Finale: Une belle longueur, chaleureuse, envoûtante même! Balance: Bien, sans plus.

Martin 89%
Orangé-roux presque rubis. Petite pluie de jambes grassouillettes. Nez: Vénérable ancêtre de xérès. Chêne poussiéreux gorgé de raisin et de cuir. Feuille de tabac, caramel salé et poignée de dattes. Une impression de maturité qui ne ment pas. Lointaine feuille de menthe. Bouche: On nous prend par la main et on nous dépose doucement sur un lit de fruits rouges épicés, de chêne et de cuir bien tanné. Finale: Moins longue que je ne l’aurais souhaité, mais ces solides notes de vieux fût de xérès nous offrent un discours on ne peut plus clair. Équilibre: Toujours un grand 25 and, et loin de moi l’idée de me plaindre, mais on retrouve un rapport qualité/prix plus équilibré avec le 18 ans.

RV 88.5%
En Gucci, Prada et Versace elle est vraiment sexy, mais ne dépasse pas vraiment l’attirance que j’ai pour la petite Bunna en habits normaux de l’édition standard. Sherry aux allures salé vraiment exacerbé au travers de l’aspect huileux des whiskies de la souvent-négligé d’Islay. L’alcool est surprenamment piquant sur la langue, mais le malt s’installe confortablement dans un petit nid de poivre et sel. La finale est toute une aventure, d’abord du beau grain puis l’inéluctable sherry monte de la gorge dans une longueur qui ne fait de doute sur les 25 ans passé en baril. Un excellent whisky certes mais au prix que commande ce type d’excellence le nouveau 12 ans demeure un meilleur achat.

Balblair 1989

43% alc./vol.

Martin 81.5%
Coloration jaune dorée, on dirait pratiquement un sauternes. Nez: Légèrement boisé, cerise de terre, zeste d’agrume, banane, un peu terreux. Goutte de vanille. Bouche: Quand même doux, raisins, faible impression de sherry. Se termine sur de la fumée et un peu de cuir terreux. Finale: Caoutchouc cuireux, fumée, restant de banane et de cardamome. Dommage que je déteste la banane. Équilibre: Pas déplaisant, mais la bouteille n’en vaut pas le coup, ni le coût.

RV 80.1%
Pas encore à destination. Ou de loin rendue trop loin. Olfactivement, encore Balblair, encore weirdo, avec du compost de cerise de terre et de plants de tomates. En bouchant, tellement acqueux qu’on aurait tendance à croire qu’il n’a pas 2 ans, encore moins 20. Au-delà de ce manque de goût, on peut y sentir du grain, mais vraiment, vraiment ordinaire qui se poursuit dans la finale, presque moisie. Le point fort de l’expérience vient en aftertaste où le tout est beaucoup mieux équilibré, avec un grain malté appréciable (et encore faut-il le laisser vieillir en verre pour cela). N’eusse été du rapport qualité-prix, il n’aurait sû passer la barre des 80, mais ce whisky qui n’était pas fort à 18 ans ne semble pas prêt, ou ne l’est plus.

Glenmorangie Lasanta

46% alc./vol.
Lasanta veut dire “chaleur et passion” en gaélique. Glenmorangie The Lasanta a été vieilli d’abord en fût de bourbons puis en fûts de Sherry Oloroso.

André 82%
Wine finish power avec une couleur cuivrée et rosée. Nez vineux avec une pointe salée. Vraiment ordinaire, mérite d’aller me faire remboursée ma bouteille que j’avais en attente.

Patrick 87%
Au nez, raisins enrobés de chocolat, miel et caramel mou. Notes de citron et de caramel croquant rappelant la crème brûlée. Crème glacée au rhum et raisin. Au goût, xérès avec notes de raisins, d’écorces d’orange, de noix et caramel au beurre. Goût de noisette enrobée de chocolat, notes épicées, et un peu de cuir. Finale longue à l’orange épicée et noisettes enrobées de chocolat. Superbe whisky. Se marie admirablement bien avec un fromage québécois “Cheddar Perron Doyen 4 ans”, de renommée internationale.

Martin 87.5%
Le soleil couchant de Californie le fait paraître d’un cuivre bruni déscendant jusqu’à un xérès doré. Nez: Vague de raisin, avec un bon accompagnement de citron sûrette et de sel. Un fond de cuir, de mélasse et de rhum tente de faire surface sans jamais tout à fait s’affirmer proprement. Une touche de sherry est tout de même présente, surtout au deuxième nez, bien qu’étouffée par le miel signature de Glenmorangie. 2e dégustation, malt classique de la distillerie dans toute sa splendeur, rehaussé par des notes de céréales, de raisin et du plus infime des cuirs. Bouche: Sherry, raisin, bourbon, beurre salé et cassonade. Vague de chaleur mielleuse qui n’est pas sans rappeler l’expression originale de la distillerie. 2e visite, l’influence du xérès semble beaucoup plus marquée. Le taux d’alcool explose agréablement en bouche. Finale: Courte mais réconfortante, avec des notes de sherry. On la sent déscendre dans une ondée chaude et épicée. Équilibre: On dirait ici que Glenmorangie essaie d’imiter les Fine Oak de Macallan, mais malheureusement son autrement excellent malt de base ne s’y prête guère. Qu’ils s’en tiennent aux autres affinages qui, aussi saugrenus soient t-ils, ne cesseront d’agréablement nous surprendre. Après tout, on ne peut pas gagner toutes les batailles. 2e évaluation, je ne sais pas s’ils ont modifié la recette, chose possible avec les expressions de base des grandes distilleries, mais cet embouteillage est clairement supérieur à celui qui m’a servi pour la première critique. Le sherry vole la vedette. Si vous avez les reins (ou le foie) assez solides pour les expressions à finition de Glenmorangie, qui malgré leur taux d’alcool raisonnable semblent exploser, c’est un embouteillage à garder presque en tout temps dans votre armoire à scotch.

RV 76%
Pauvre au niveau de l’imagination. Salé a la Bunnahabhain, feuilles séchées et gros raisins rouges. L’arrivée est toute aussi rouge mais le vin est trop fort en début de finale, ce qui brise tout l’ensemble. Dépassant la finition, on dirait une infusion au vin.

Glenfiddich 18 ans (embouteillage US)

43% alc./vol.
Version embouteillée pour les États-Unis à 43% d’alcool, le reste de la planète devant se satisfaire de 40%, à l’instar du Macallan 12 ans.

Martin 91.5%
Couleur brun sherry, comme la bouteille. Nez: De la vanille boisée saute au nez en partant. À peine salé, un curieux mais séduisant mélange de sucre caramélisé, de toffee, d’orange sanguine, de mélasse et de pétrole. Bouche: Orge et dattes trahissent tout de suite le fût de sherry, mais ce n’est pas long avant que le fût de bourbon se montre le bout du nez par le biais de cassonade, marmelade et Golden Grahams. Extrêmement doux. Finale: Fumée de charbon. Pruneaux et poires. Moelleuse et savoureuse. C’est comme les matins d’hiver où l’on est si bien au chaud dans son lit et que juste l’idée d’en sortir est épouvantable. Équilibre: Remarquable. Supérieur à ses petits frères. Très abordable pour un malt de 18 ans. Définitivement à mettre sur ma liste d’épicerie de la SAQ.