Cragganmore 12 ans

40% alc./vol.
Speyside, 1870. Cragganmore, dont le nom vient des collines situées non loin de là, fut la première distillerie implantée de manière à tirer partie du chemin de fer nouvellement construit dans la vallée de la Spey (et démantelé depuis). John Smith, qui passait pour être le plus grand distillateur de son temps, avait travaillé notamment chez Macallan et Glenlivet. Il décida de bâtir une nouvelle distillerie et ce fut en 1869 que Cragganmore vit le jour. John Smith décéda en 1886, laissant sa distillerie à son fils Gordon qui la reconstruisit en grande partie en 1901. En 1923, la distillerie devint « Cragganmore Distillery Co. Ltd. », une branche de « White Horse distillers Ltd. » ; elle fut agrandie en 1964. La majeure partie de la production de Cragganmore est réservée à la vente sous la forme de single malt, le reste sert dans la fabrication d’assemblages (blended) comme ceux de White Horse.

André 89%
Floral à souhait, vanille & fruité. Un superbe Speysider vraiment méconnu et sous-estimé. Structuré et complexe. Digne représentant des anciennes versions des Classic Malts of Scotland. Un incontournable.

Patrick 87%
D’une complexité époustouflante.  Facile de comprendre pourquoi de dram fut choisi par Diageo pour faire partie des six Classic Malts.  En fait, ce whisky serait presque parfait avec quelques % d’alcool de plus.  Nez : Fruits mûrs, bouquet de fleurs dans un écrin de bois brûlé.   Bouche : Impressionnant mélange de fruits au caramel, d’orge, de fleurs et d’une subtile touche de fumée.  Finale : Longueur moyenne et dominée par les épices du bois.

Speyburn 10 ans (embouteillage US)

43% alc./vol.
Embouteillage exclusif au marché américain.

Martin 81%
Nez: Sa couleur jus de pomme dorée s’accorde avec son âge. Ça sent définitivement les pommes. Avec un peu de tire. En le laissant s’ouvrir un peu on se voit gratifié de toffee, de caramel et d’agrumes. J’en ai quand même senti de meilleurs. Bouche: Vanille, épices, un peu de tourbe pour couronner le tout. Un petit côté acide accompagne le retour des pommes à la fin. J’en ai quand même goûté de meilleurs. Finale: Finale sèche et épicée surplombée par un brin de toffee. Un goût étrange de racinette me reste sur le palais. J’en ai quand même fini de meilleurs. Équilibre: Tout ceci ne nous empêche pas toutefois d’apprécier ce scotch, il est quand même agréable, bien qu’il y en ait de meilleurs.

Connoisseurs Choice Gordon & MacPhail Craiggelachie 1991

43% alc./vol.
Distillé en novembre 1991 et embouteillé en décembre 2010.

Andre 79%
Ok, rien à se tirer par terre… vanille, crème fouettée, sucre. en bouche, un peu plus fruité avec un kick de bonbon mentholé. Finale fondue et uniforme de vanille et de sucre.

RV 68%
Beefeater s’il faut: après ce whisky, n’importe quoi d’autre dans le bar. Au nez, Speyside anonyme, en bouche, Mr. Muffler version whisky. Finale franchement dégueulasse avec du miel passé date dans de la lavande moisie. Pourri au propre et au figuré, le petit côté magiquement vicié des mauvais Penderyn et tout ce que ça prend pour me pousser à me lever du sofa pour me servir n’importe quoi d’autres.

Patrick 67%
Parfum légèrement mentholé rappelant plus un gin cheap qu’un scotch. En bouche, on croirait faire affaire à un scotch fait dans un alambic ayant servi auparavant à faire du gin et qui aurait été mal nettoyé. Puis, nous arrivons à la finale, plutôt marquée par le purin. Eurk. Dans l’évier.

Hart Brothers Craigellachie 15 ans

57.2% alc./vol.
La distillerie originelle fut construite en 1888 par une association de négociants en alcool, mais elle fut rapidement modifiée et agrandie par le célèbre designer Charles Doig en 1891. En 1919, la société passa entre les mains de Mackie & Co. Ltd., propriétaire de la marque White Horse. Rachetée plusieurs fois encore, la distillerie fut reconstruite en 1965 ; la plupart des bâtiments actuels datent d’ailleurs de cette époque sauf l’aire de maltage surmontée d’un toit en pagode qui est d’origine. En 1998, la distillerie fut encore vendue à John Dewar & Sons. Craigallachie entre dans la composition du blend « White Horse ». Distillé en 1983.

André 81%
Vif et franc. Grist accompagné d’un duo orange-agrume. Aucun soutenu et s’effondre rapidement en bouche et sans parler de la finale qui est pratiquement inexistante. Les saveurs d’agrumes sont bien mais c’est tout ce qui constitue la substance de ce single malt anonyme et qui le restera. Gardera peut-être son surnom de « Craigallashit ».

Patrick 86%
Nez de chêne, de vanille et d’agrumes. Au goût, la vanille et les agrumes (oranges?) explosent. Le tout évolue vers une saveur plus fruitée. La finale est courte et légèrement épicée. Très doux en terme de saveurs, mais tellement intense grâce au taux d’alcool. Rien de nouveau, mais quand même un whisky d’une très belle qualité et très bien équilibré.

Martin 80.5%
Nez: Fraîcheur immédiate, herbe, fleurs, citron et crème. Bois, vanille et sucre à glacer. Voyons où ça nous mène. Bouche: Sucre, citron, herbe et poivre de cayenne. On n’y trouve pas vraiment de texture à laquelle les saveurs peuvent s’accrocher. Finale: Uniquement longue dû à son degré d’alcool. Derrière le poivre et le chêne on parvient toutefois à aller chercher un peu de sucre, de tourbe et de cuir. On aimerait plus de dimensions. Équilibre: Le taux d’alcool ici nuit à l’expérience globale de la dégustation. Peut-être avec une touche d’eau…

RV 82.5%
Quand un whisky n’est principalement typée que par son taux d’alcool… Beurre à la Glen Garioch suivi de seigle. En bouche, ça se veut un peu plus vineux, accompagné de tomates vertes et d’épices qui un peu trop le reste malgré le malt qui pousse à travers. Finale courte, mielleuse, vanillée, ennuyante, mais pas mauvaise.

Clynelish 10 ans 1990 Millenium Edition

Distillé le 30 janvier 1990 et embouteillé le 16 octobre 2000 à partir des fûts #938 et 942. Bouteille #772 de 1665.

André 90%
Pomme verte avec la cire protectrice dessus que tu croque avec du sel, jus de raisins en poudre vendu en sac, vanille. Tubes en cire rempli de jus qui est vendu comme bonbon aux enfants. La “wave” est superbe et est manquée par le sel et une finale d’une belle longueur. Impossible de trouver un Clynelish lorsque dégusté à l’aveugle.

RV 90%
Raisin blanc à la Forty Creek Double Barrel, avec un soupçon de poussière. Texture glissante en bouche, alors qu’attaque la cerise, la tourbe salée et le sel, pour finir par se répandre sur une écorce concave de cèdre avec de la sève d’érable concentrée par osmose inversée. Pas ce que je m’attendais de cette distillerie, qui parfois me surprend mais aussi me déçoit. Cette fois, toute une réussite.

Patrick 91%
Poudre de Jello aux cerises au nez. En bouche, on vient d’ajouter l’eau chaude au Jello et on en prend directement une gorgée, pour se rendre compte qu’un « mononcle » facétieux a ajouté un trait de brandy au mélange. En finale, une touche de vanille s’ajoute subtilement au mélange. Facile à boire, très agréable, vite un autre verre!

MacKillop’s Choice Clynelish Single Cask 16 ans 1989

57.3% alc./vol.
Fût #903, bouteille #33.

André 69%
Une déception sur toute la ligne. Je n’ai jamais pu passer outre le haut taux d’alcool de cette version. Je l’ai utilisé afin de dépanner lors des soirées et l’ai servi aux personnes qui s’intéressaient à avoir une boisson à haut taux d’alcool mais que ce soit ce type de boisson ou un autre, ça leur était égal. J’avais juste hâte d’avoir une place de libre dans ma cave à scotch. Une vraie merde.

Clynelish Distiller’s Edition 1992-2008

46% alc./vol.
Fûts de sherry oloroso de second remplissage.

André 84%
Nez intriguant, vif et salé, plat et maigre n’eut été de la forte présence du fût d’Oloroso d’où réussissent à se tirer avec peine la cassonade et le rhum brun. L’alcool ouvre la marche en bouche et est passablement adouci par le sucre. Belle finale, à la fois trop sucrée mais aussi épicée (piment rouge). La rétro livre un bel amalgame d’oranges et de nectarines. Un single malt agréable dénaturé par l’affinage.

RV 90.5%
Tourbe d’Islay et caramel un peu grossier qui ne fait pas dans la subtilité au début mais qui devient plus salé et sucré, naturel avec des touches d’agrumes qui apparaissent en respirant. Le goût se poursuit sur la même lancée toute à fait fruité, à l’image de ce que la distillerie m’avait habitué. La finale est quant à elle plus épicée et boisée avec une belle surprise de chêne. Le séjour en baril de sherry ne se sent pas beaucoup, mais quand le résultat final est tel, je m’en fous beaucoup. Un peu cher, mais enfin un Distillers Edition qui bat définitivement la version originale.

Patrick 90%
Nez marqué par le sherry, mais aussi par les algues ou plutôt la mer dans son ensemble! Une touche de chêne vanillée vient bien compléter l’ensemble. Au goût, le sel, des fruits rouge mûrs avec un soupçon de vanille. La finale est très saline et assez longue. La finition additionnelle offre à ce scotch une exquise dimension supplémentaire.

Clynelish 14 ans The Coastal

46% alc./vol.
Northern Highlands, 1968. La distillerie fut construite en 1819 par le duc de Stafford afin de favoriser la relance de l’économie locale. Changeant plusieurs fois de propriétaires au cours du XIXème siècle, la distillerie fut reconstruite en 1896. John Walker prit des parts dans la société mais cela n’empêcha pas la fermeture temporaire de Clynelish de 1931 à 1939. Dans les années 60, la demande de whisky fut telle qu’une nouvelle distillerie plus importante fut construite à proximité de l’entreprise originelle. Les nouveaux alambics, au nombre de 6, furent dessinés aussi fidèlement que possible à leurs aînés, afin que le caractère du whisky reste inchangé.

André 89.5%
Définitivement maritime mais des Highlands également. Le meilleur des deux mondes. Aérien et très plein-air comme whisky, fraicheur des agrumes (les oranges particulièrement), bol de fruits frais avec une léger embrun de sel de mer flottant dans l’air. Belles vagues de vanille crémeuse aussi. Simplicité et efficacité. La bouche est douce et texturée, moelleuse, mélanges de fruits dans de la vanille, cosses de nectarines, pincée de sel de mer, touche d’épices au bois de chêne. Avec un peu d’attention on détecte aussi une fine pointe de tourbe mielleuse très discrète en finale de bouche. La finale est fruitée, salée et un peu tourbée. Si vraiment comme si le whisky nous présentait sa provenance des Highlands maritimes au travers ses saveurs. Un superbe whisky, trop peu rare sur les tablettes, de la qualité à un prix fort raisonnable.

Patrick 91%
Riche, caramel, légères algues. Au goût, le caramel révèle une complexité étonnante, qui baigne dans le sel, de légères algues et un doux fruité. Peut être une touche de vanille? Un succulent mélange de saveurs qui prends tout son temps pour disparaître en nous révélant toute sa richesse. J’ai attendu quelques années avant d’ouvrir cette bouteille, mais je l’ai terminée en quelques semaines. Encore!

RV 87%
Herbe terreuse mouillée et un peu de blé vert. Arrivée dans la grosse cire de bougie blanche de messe de minuit, qui finit dans des rideaux de soie un peu défraîchis mais avec un beau petit piquant qui reste longtemps sur le dessus de la langue.

Chieftain’s Cigar Malt 13 ans

54.4% alc./vol.
Distillé en avril 1994 et embouteillé en septembre 2007, fûts #90931-90932, 618 bouteilles.

André 83%
Bouquet d’épices, très expressif et assez relevé mais malheureusement manquant de diversité. Étrangement effacé en bouche malgré une bonne fraicheur. Cerises noires, un peu cireux et épicé. Finale rectiligne èa saveur de cerises et de fruits.

RV 84.5%
Tourbe tranquille jaune à la “je t’ai deja senti toi” un brin maritime. Rien de menaçant, de déplacé ou de désagréable, si ce n’est qu’un peu ennuyant. L’arrivée est surprenante, presque cendreuse et l’alcool se fait sentir de manière disproportionnée au nez. La finale continue dans le fond du cendrier en verre poli ou repose de la terre de sous-bois de conifère. En aftertaste toutefois, on retrouve un petit côte herbeux acerbe, entre le foin dépasse la période optimale de coupe et la sève du chêne fraichement coupé. Davantage une expérience qu’un bon dram de tous les jours.

Connoisseurs Choice Gordon & MacPhail Caperdonich 1998

46% alc./vol.
Distillé en septembre 1998 et embouteillé en août 2011 à partir de hogheads de sherry.

André 78%
Nez délicat et anodin, herbeux et sucré. Bouche fade et sans trop d’expression, sans trop d’arômes. Herbeux et léger mentholé, un peu de céréales sèches également. Finale plus pointue probablement dû au 46% d’alcool. Un whisky qui ne nous fera pas regretter la fermeture de la distillerie et qui se perdra dans l’océan de distilleries du Speyside anonyme et sans distinction.

RV 84%
Avec un certain panache, peut-être gagne-t-il à être connu. Nez hétéroclite avec du malt mais aussi duparfum à l’eau de rose. En bouche l’originalité est laissée de côté mais l’alcool est marquée, spécialement pour un 46%. En seconde gorgée, un peu de cendre me confirme que cette bouteille dépasse du bout de la tête (ou surtout de son nez) la moyenne de ses concitoyennes du Speyside.

Patrick 80%
Ces dernières années, j’ai été habitué de me poser des questions à savoir si les gens de l’industrie étaient saint d’esprit, à voir les distilleries qui étaient fermées. Pensons à Port Ellen, Brora et autres… Toutefois, ici, je crois que je peux comprendre. Le parfum est plutôt insipide, un mélange d’eau et de céréales. En bouche, heureusement que le taux d’alcool est à 46%, ce qui laisse deviner une touche d’herbes derrière l’orge qui est légèrement sucrée. La finale, marquée aussi par l’orge, est relativement courte. Il ne s’agit pas d’un mauvais whisky, mais d’un whisky très ordinaire. Cool à ajouter à sa collection compte tenu que la distillerie est fermée.