Ledaig 10 ans

46.3% alc./vol.
Édition 2011. En 1798, un négociant de l’île demanda aux autorités la permission de construire une distillerie ; celle-ci lui fut refusée (pour quelles raisons ?) cette année-là…mais accordée la suivante ! Ce fut donc en 1798 que John Sinclair put construire la distillerie qui ne fut complètement opérationnelle qu’à partir de 1823. Rachetée en 1890 par John Hopkins & Co., puis par Distillers Company Ltd. en 1916, la distillerie fut fermée en 1930. La réouverture n’intervint qu’en 1972 sous le nom de Ledaig. Acquise en 1978 par Kirkleavington Property Co., la distillerie appartient désormais à Burn Stewart qui y a opéré de gros investissements. Le whisky élaboré ici ne vieillit d’ailleurs pas sur l’île, mais dans une autre distillerie du groupe, Deanston dans les Highlands.

André 78%
Nez désagréable de pourri, herbe baignant dans de l’eau de pluie, un peu marin au nez également. Light en bouche, progressant sur la tourbe assez prononcée. Finale s’accrochant sur la vanille où l’herbe pourrie est disparue mais remplacée par le terreau d’empotage pour le bénéfice de l’ensemble.

Patrick 90%
Nez de tourbe jaune, avec une pointe de sel, un peu de caoutchouc brûlé et une pincée de foin. En bouche, la tourbe montre sa pleine richesse. La pointe de sel est toujours présente, ainsi que le foin et un côté malpropre. La finale est marquée par le sel, avec un peu de céréales. Bien équilibré, une belle richesse de saveur, juste assez unique pour donner le goût d’en prendre un autre verre.

Martin 86%
Couleur d’un jaune pâlotte qui crie la tourbe. Nez: Une traînée de fumée de tourbe et de phénol surplombe une trop petite communauté de citron, de cuir, de pin, de noix et d’huile d’olive de façon savoureusement sinistre. Bouche: Surprenant, huileux et épicé en bouche. Des notes de miel et de citron, agrémentées d’herbe et de noix salées, sont au rendez-vous. Finale: On laisse de côté les fruits et le sucre pour tomber ici dans la boucane de tourbe, le cuir et les feuilles de tabac à pipe. Poivre et médicaments s’étirent un peu et finissent par se chicaner à mon grand dam. Équilibre: On reste tout de même loin des monstres tourbés de l’Islay, mais cette expression de Mull digne de mention reste toutefois solide. Je pourrais recommander sans honte cette expression, accompagnée du Tobermory 10 ans, pour quelqu’un qui souhaite avoir une idée de ce qui se fait dans les îles moins connues de l’Écosse.

RV 77.5%
Sans même prendre de chances, ce whiskey réussit à décevoir en chutant en milieu de parcours . L’expérience débute par une déconcertante odeur de préparation chimique, à la limite un mauvais gâteau dans lequel on aurait inversé les proportions de poudre à pâte et de farine. Avec le temps, on migre vers la tourbe et le foin pourri, qui se poursuit en finale. Heureusement, en bouche le nez se corrige – un peu – mais pas la bouche. Quand c’est le dégoût plutôt que l’anticipation qui me fait avaler un whiskey…

Highland Park 10 ans

40% alc./vol.

André 82%
Étonnant un Highland Park si fruité et tourbé, une tourbe florale et parfumée au miel de bruyère. En bouche, les oranges et les poires, le sel en acteur de soutien, le taux d’alcool est bien effacé pour moi et la texture en bouche en souffrira. L’apport de la vanille et des amandes est intéressant mais l’ensemble est trop doux. Finale mielleuse avec rappel maritime, touche de citron. Un whisky entre le 12 ans et le 15 ans actuel, à mi-chemin entre le cozy 12 ans et l’estival 15 ans. Mais pour 10$ de moins que l’édition phare de la distillerie de 12 ans, je n’hésite même pas une seconde. À souhaiter que Highland Park nous fasse pas le coup des no age statement tout comme Macallan.

Patrick 88%
Nez : Tourbe florale et mielleuse, le tout étant délicat et robuste à la fois. Bouche : Une belle tourbe fumée, mielleuse et florale. Pointe de citrons. Finale : Assez longue pour un 40%, fumée, épicée et avec une touche de poussière. Balance : Ne serait-ce de la finale un peu poussiéreuse, il s’agirait de l’un des meilleurs rapports qualité/prix sur le marché. L’ensemble demeure tout de même un excellent dram de tous les jours, le dram parfait à servir à la visite qui ne connait pas vraiment le whisky, mais à qui on veut servir quelque chose de différent sans se ruiner. Je recommande.

Martin 83%
Le verre affiche une pâleur digne d’un chardonnay plus que typique. Nez: Un fond timide d’agrumes et de miel est discernable, mais ce qui frappe le plus reste un vent de gras de fondue au fromage, de religieuse collée au fond du caquelon, bordé de notes de fumée et de gazon. Bouche: Douceur et équilibre emblématiques de la distillerie. Amalgame envoutant de céréales sucrées sirupeuses et de rayon de miel avec un fond de bruyère et de tourbe. Finale: On flotte doucement sur un franc et langoureux vent de tourbe citronnée et gazonnée. Équilibre: Une expression de départ pas assez solide à mon goût pour la renommée et l’héritage de Highland Park. Dans mon livre à moi, le 12 ans reste une base plus équilibrée, et pour dix dollars de plus avec un voyage en Ontario en moins, la question ne se pose même pas. Ça reste tout de même une belle occasion pour initier un néophyte aux scotchs des Orcades.

Connoisseurs Choice Gordon & MacPhail Dailuaine 15 ans 1995

43% alc./vol.
Distillé en septembre 1995 et embouteillé en juillet 2011.

André 82%
Très crémeux avec de beaux atours fruités principalement poires et pêches. Arrivée citronnée, poudre de malt, sherry. Très vivifiant et désaltérant. Finale qui s’éteint par contre trop rapidement.

Patrick 82%
Un whisky relativement original, mais j’Aurais préféré y goûter à taux d’alcool plus respectable.  Dommage, une belle occasion manquée.  Nez : Parfum plutôt frais : Céréales, agrumes et fruits exotiques.   Bouche : Toujours les agrumes, quelques épices, mais pour reprendre les mots de Martin, l’ensemble est dominé par une sensation de pneus neufs.  Finale : D’une longueur moyenne et poussiéreuse.

RV 87.5%
Toujours agréable de découvrir une petite boulangère rétrograde pourvue de bonnes intentions. Bananes, pain aux bananes, bref un nez et une bouche doucement fruitée. Toutefois, la finale est très conventionnelle, avec du malt, du grain et une touche de miel; il faut quand même rester sucré après un pareil nez. Enfin, en aftertaste, les épices laisse un souvenir un peu différent, et avec une touche de muscade l’ensemble est bien ensaché, vraiment prêt à la consommation. Et 63$ pour découvrir une nouvelle place, un bon petit prix pour un bon petit whisky.

Martin 82%
Il arbore des reflets d’un ambre pâle et la belle clarté d’une paille riche. Nez: La céréale jeune et les cours d’eau du Speyside nous sautent tout de suite au nez, suivis d’une vague sucrée et fruitée qui se termine sur des notes de kiwi et de lychee poivrées de citron. On sent vraiment la jeunesse de ce malt au nez, et malheureusement ça ne lui fait pas. Bouche: Réchauffe la bouche avec du miel et du citron sur des accents de céréales légères très sucrées. Le fait qu’on soit ici à plus de 40% d’alcool est un trait un tantinet rédempteur. Si j’étais enrhumé et qu’un gros Saint-Bernard m’en apportait dans son petit tonnelet accroché au cou comme dans la pub de Neo-Citran, je suis certain que je serais pas mal plus prestement remis sur pied. Finale: Moyennement longue et baignant dans une salade de fruits dans son sirop, accompagnée d’un vent de parfum cheap de directrice d’école à saveur de pneu neuf. Équilibre: C’est un embouteillage honnête dans son ensemble, mais qui ne vaut certainement pas le voyage en Europe. C’est un vieillissement en fûts de xérès de deuxième remplissage, c’est-à-dire qu’un autre whisky y est déjà passé avant, et on dirait que ce Dailuaine y a laissé un petit peu de son âme…

Bowmore 100 Degrees Proof Small Batch

57.1% alc./vol.

André 90%
Toffee-caramel salé, belle tourbe maritime, alcool retranché et relativement calme, les céréales sucrées-fumées, genre Sugar Crisp chauffées et caramélisées. La bouche est puissante tout en étant équilibrée, le sel est considérable, avant de migrer sur un amalgame de tourbe sucrée et fumée. L’alcool entrera progressivement dans la langue en une parcelle de petites aiguilles et nous anesthésiera celle-ci avec des salves de sel maritime. On retrouve aussi le bon vieux feeling de pierre à savon des vieilles éditions. Finale très longue – merci au pourcentage d’alcool – ou la tourbe quittera en coup de vent laissant libre court au sel qui s’accrochera inlassablement partout en bouche et sur les lèvres. Une belle découverte pour les nouveaux adaptes de la distillerie et un retour aux sources pour ceux de l’ancienne garde.

Patrick 90%
Nez: Parfum réchauffé, avec de belles notées boisées et maritimes. Bouche: D’abord un sucre, puis le sel de la mer, le tout baignant dans un doux caramel. Finale: Très salée, comme on aime notre Bowmore. Balance: Une autre réussite de Bowmore.

Martin 90%
Belle coloration d’un miel doré qui n’est pas sans sous-entendre un fût de bourbon à quelque part là-dedans. Nez: Tourbe légère devant un rayon de miel. Vanille, malt, fleur de sel, cuir et chêne se bagarrent ensuite pour une place sous le soleil. Bouche: Fruits juteux soulignés par le taux d’alcool. Ample et mielleux avec encore du sel de mer, du caramel salé et du citron. Le goût n’est pas sans rappeler certaines moutures du Tempest. Finale: Épicée et sucrée, une légère tourbe nous transporte sur une longue période pour nous laisser sur une note de puissance sans réserve. Vitesse lumière. Équilibre: Une fois de plus, Bowmore m’emmène à des endroits moins familiers, et j’en redemande…

Macallan 1824 Collection Estate Reserve

54.7% alc./vol.
Édition réservée au marché asiatique.

André 77%
La première snif du nez est très désagréable, bois pourrissant dans une forêt, du gros cuir naturel poli, toffee, du gingembre. La bouche livrera les habituelles notes de Macallan, de gâteau aux épices, de sherry goulu et de fruits sec mais il n’arrive pas à se débarrasser de ces flaveurs de bois pourri ou de fût de mauvaise qualité, je ne sais trop… La plus belle transition sont les notes de toffee et de caramel se mariant aux cosses d’oranges qui s’arrondissent avec le temps et qui tentent de sauver la mise. Finale relevée par les épices, le taux d’alcool est agréable ce qui aidera à digérer la déception. Après avoir goûté au Select Oak payé 60$ pour un litre… ouch !

Patrick 84%
Nez: Caramel à la confiture. Bouche: Le xérès de Macallan noyé dans le caramel. Finale: Courte et sucrée. Balance: Pas la complexité habituelle de Macallan. A ce prix-là, c’est simplement du vol. Allez porter la bouteille à la police et portez plainte.

Martin 79%
Son beau coloris orange profond nous crie sherry en pleine face. Nez: Une combinaison alléchante de cèdre, gingembre et fruits séchés, bardée d’un peu de chocolat à l’orange. Comme je le répète encore et encore, le xérès à fond la caisse, tel qu’attendu d’un Macallan, mais malheureusement terni par un côté cuivré métallique, comme si on donnait un bon coup de torchon sur le côté de l’alambic. Bouche: On y découvre zeste d’orange, épices, raisins secs, pruneaux, enveloppés d’une infime fumée de bois. irrévocablement meilleur qu’au nez. Finale: Durable avec des effluves d’épices et de dattes, mais encore une fois ternie par le cuivre, voire même de l’huile à trompette. Équilibre: Malencontreusement beaucoup trop cher pour un Macallan qui, blasphème, me semble inférieur. La marque nous a habitués à nous attendre à un produit définitivement exceptionnel. Ça ne vaut pas le voyage à Hong Kong. En lieu et place de cela, prenez donc votre 250 balles et passez en SAQ pour un excellent Macallan 18 ans.

Bowmore 26 ans 1985

52.3% alc./vol.
Édition limitée à 750 bouteilles.

André 95%
Pas de doute, Islay… La tourbe envoûtante vous caresse le nez dès le départ et les fruits du fût de sherry – enrobé de chocolat noir – tendrons rapidement la main aux notes maritimes afin d’entamer ce long slow cochon. Les embruns salés applaudiront la réunion de ces éléments réunis avec un équilibre incroyable. La texture en bouche est crémeuse et soyeuse, l’alcool espionne dans un coin discrètement, d’autres couples se joindront à la danse; oranges et chocolat, fruits rouges et sherry, sel et tourbe, mélange de miel et de toffee chauffé également. La finale est en tout en développement, l’alcool prendra un peu de vigueur, le sel gagnera en importance avant le retour des fruits rouges et des cerises marasquin. L’équilibre parfait de tout les éléments… Simplement inoubliable.

Patrick 95%
Nez: Plus tourbé que la plupart des Bowmore. Notes vineuse se mélangeant à la fumée. Bouche: Wow!! Extraordinaire mélange de fumée, de sel, de tourbe et de vin. Des pointes de chêne et d’épices viennent ajouter un beau niveau de complexité. Finale: Longue, fumée et sublime. Balance: Parfaite! Ça faisait longtemps qu’un scotch ne m’avait pas fait littéralement saliver comme celui-ci! Bon, je vais aller dévaliser une banque maintenant pour être en mesure de me la payer!

Martin 92.5%
Nom de Zeus! Robe d’un beau orange profond, bruni près du marron. Un signe de caractère. Nez: Table de bois massif, petits fruits et léger cuir avec une fumée de tourbe pas trop envahissante, transportant avec elle l’air salin de la mer. Fond de crème et de chocolat. Bouche: Une touche de vanille se dépose sur le bout de la langue, pour ensuite évoluer vers un genre de punch aux fruits au pamplemousse et à l’orange. On termine pertinemment sur des notes de miel et de jujubes aux framboises à 1¢ du dépanneur chez Perrette en 1985. Finale: Les fruits sucrés continuent la danse avec le vent de la mer, pendant qu’une goutte de colle à timbre postal accentue le tout. Équilibre: Un Bowmore pas comme les autres, je dirais même comme il ne s’en fait plus. Dommage qu’il ne soit pas plus abordable.

Balvenie 16 ans Triple Cask

40% alc./vol.

André 88%
Tout à fait Balvenie avec les habituelles de miel, de vanille et d’amande. Bien rond et féminin. Les bananes apparaitront peu à peu et prendront une place de plus en plus importante. Il y a encore un fond fruité orange-mandarine vraiment agréable en background. Un peu sec en bouche, le chêne se démarque au départ, avant d’être balancé par les fruits secs et la vanille. Je n’aimes pas particulièrement le côté astringent en finale – la conjonction chêne sec et épices – qui tranchent abruptement avec l’aspect crémeux du whisky dans son ensemble. Néanmoins, le fait de ressentir l’effet de chacun des types de fûts ayant contribué à la conception de ce whisky est en soi un bel accomplissement.

Patrick 84%
Nez: Pointe de fruits et d’oranges, le tout servi sur une planche de bois. Bouche: Bois sec et vin. Finale: Courte, marquée par le bois et le vin. Balance: Vraiment trop dilué. Dommage.

Martin 88%
Le verre arbore un ambre léger qui nous amène presque à douter des ses multiples futailles. Nez: Un vent d’épices et de fruits secs évoquant le sherry entame la danse. Ça tombe bien, c’est un de ses trois fûts. Un peu de zeste d’orange vient compléter le tout. Bouche: Un raz-de-marée de céréales, de miel et d’amandes. Plus particulièrement l’orge juteuse baignant dans le xérès. Un brin de fumée tente un échappé, mais tombe un peu à plat. Manque un tantinet de mordant. Finale: Les épices astringentes du sherry font leur effet, mais en moins long que je l’avais escompté. Le sherry prend tellement de place que j’ai de la difficulté à percevoir les deux autres affinages. Équilibre: “Mais” est le mot d’ordre ici. Il y a toujours quelque chose qui met une ombre au tableau à chaque fois que j’y retrouve un aspect plaisant. Bel exemple de triple vieillissement, mais il manque de poigne au niveau de l’alcool. Bien que j’affirme que son degré d’alcool quelconque est un handicap, d’autres diront qu’il laisse place à une découverte plus aisée des trois différents fûts qui entrent dans sa composition. À vous de voir…

Balvenie 17 ans Madeira Cask Finish

43% alc./vol.
Le Balvenie Madeira Cask a vieilli exclusivement dans des fûts traditionnels en chêne américain avant d’être transféré dans des fûts initialement utilisées pour la production du vin de Madère. Première édition, embouteillée en 2009.

André 92.5%
Nez mielleux de douces céréales finement épicées au gingembre et cintrées de noix. Le nez est enrobant et rond, offre de belles notes d’orange, de tarte aux pommes (pâtisseries) de toffee et de caramel. Arrivée en bouche sirupeuse et huileuse, noisettes enrobées de miel, nectarines, certaines notes, en s’évaporant libèreront des nuages de toffee et de miel fort agréables. La finale est un peu sèche, parcimonieusement épicée et agrémentée de quelques fruit exotiques en finale de bouche. Encore une fois, j’adore Balvenie, une qualité d’exécution indéniable.

Patrick 89%
Nez: Parfum vineux et très boisé. Bouche: Très vineux, fruité, touche terreuse et boisée, avec une pointe de fumée. Finale: Le bois brûlé, mais surtout toujours le raisin du vin. Balance: Très bien, une complexité qui donne soif!

Martin 89.5%
On lève et on tourne le verre devant le sapin pour révéler une robe d’un orangé profond tirant sur un ambre résolument neutre. Nez: Une curieuse fumée s’efface doucement devant une poignée de fruits des champs et de miel. La fumée réapparaît ensuite, escortée de cuir, pour revenir sur des notes d’orge et encore de miel. Un nez qui tourne en boucle. Le whisky favori de l’Ouroboros. On laisse reposer un peu le verre pour débloquer un voile de Map-O-Spread. Achievment Unlocked! Bouche: Éruption d’un amalgame de céréales, de miel et d’amandes, chapeautée par une mince volute de douce boucane. Le taux d’alcool est pas mal sur la coche, juste assez pour donner un peu de torque, mais pas trop pour précipiter hâtivement les saveurs. Finale: Cuir, épices et fumée sont au rendez-vous, et s’en vont sans outrepasser la durée raisonnable de notre hospitalité. Équilibre: Ça donne le goût d’un verre de madère. Ce fût de finition est un excellent choix qui bonifie un malt qui est déjà tout aussi excellent en partant.

Laphroaig Cairdeas 2013 Portwood Finish

51.3% alc./vol.

André 86%
Quelle chance de goûter à cette édition en primeur avant sa sortie officielle en compagnie de John Campbell, le distillery manager de la distillerie. Impressionnante couleur cuivrée saumon, presque rosée. C’est bizarre comme ensemble, déstabilisant en tout cas venant de Laphroaig. Je suis peut-être puriste mais, un Laphroaig transgenre de ce style, me fait un peu grincer des dents… Nez floral mélangé de tourbe bizarre, de fruits et d’oranges sanguines, de marmelade de framboises médicinale, des prunes peut-être aussi. La bouche est médicinale et tourbée en sous-entendu, les saveurs de prunes et de petits fruits sauvages rouges en avant scène, un accord qui me laissera perplexe du début à la fin, tout comme la finale sèche et fumée de ce whisky rempli de paradoxes. Texture poreuse, style roches ou galets de plage me rappelant certains embouteillages de Bowmore. Une note de 86% n’est pas une mauvaise note en soi, mais pour un Laphroaig, oui c’est le cas… J’ai toujours dit que de réinventer un classique tel que Laphroaig n’était pas une mince affaire et pour moi cet embouteillage en est encore la preuve. Je suis tout de même convaincu que cet accord unusuel plaira à certains fans de la distillerie mais moi j’ai décroché à partir du nez.

Patrick 90%
Nez: Porto intense, masquant à grand peine le sel et la tourbe de la bête. Bouche : Porto, sel, tourbe et poivre. Trèèèèès intense. Finale : Interminable, longue, très salée, fruitée et intense. Balance : Une grande réussite, je suis heureux de découvrir ce nouveau côté de cette distillerie. Bon, je préfère l’original, mais ça reste tout de même très intéressant.

Martin 85%
Rosé et cuivré. Bien que l’influence du porto soit évidente, reste plus pâle qu’un Glenmo Quinta Ruban. Nez: On débute au sein d’un voile de tourbe typiquement Laphroaig bien présent mais facile à percer. Une fois cette besogne accomplie, orange, pamplemousse et épices sont au rendez-vous. Bouche: Plutôt poivré, avec fruits des champs et surtout un toast à la marmelade. On doit cependant faire vite car son taux d’alcool de l’ordre de plus de 51% nous colle au cul. Finale: Sèche et fruitée, accompagnée de belles notes de tourbe. Équilibre: Une belle expérience pour la distillerie, bien qu’on soit à l’autre bout du spectre de ce qu’on s’attend normalement de Laphroaig. Reste que ça vaut la peine de l’essayer si jamais vous en avez l’occasion.

RV 83%
Belle petite comptine. Lichen et sel du Bowmore, dès l’olfactive on sent un whisky un peu pré-maternelle. Heureusement, une fois en bouche, le whisky est plein d’assurance, mais le combat liquide papille est un peu court avant que la finale de baril et d’herbe termine l’expérience un peu puérile.

Johnnie Walker Green Label 15 ans

43% alc./vol.
Un vatted issu d’une quinzaine de single malts de 15 ans dont on reconnait entre autre le Talisker, le Cragganmore, le Linkwood et le Caol Ila.

André 82%
Nez riche et quand même plus attirant que ses consœurs; tabac, chocolat, épices, miel que l’on retrouve aussi en bouche malheureusement de façon trop éphémère pour moi, cédant la place à l’orge. Cette belle orchestration tombe à plat trop rapidement, même si l’orge déserte assez rapidement pour laisser le retour au chocolat, au miel et à la fumée pour la finale. Un patchwork d’arômes, livrés avec humilité mais ne comblant pas le vide laissé par le manque de texture en bouche et par l’attente inassouvi présentée au nez.

RV 75%
Agace. D’abord avec un manque de direction olfactive, une fois qu’il a respirer il est plus concerté, et m’étonne un peu avec de la pierre de lichen. Il y a plus de profondeur en arrivée avec un caramel fumé, mais la finale d’oignons sales, terreux et rances font dérailler le train.

Patrick 84%
Nez suave de lichen épicé et de caramel. Au goût, les épices, les fruits mûrs, le sel, la fumée et un léger caramel sont bien assemblés. En finale, le sel est omniprésent et les algues font surface. L’ensemble est bien équilibré, mais manque de l’effet « wow » que je me souviens d’avoir déjà vu dans cette bouteille.

Martin 87.5%
Le verre montre une belle robe d’un cuivre riche près de la châtaigne ou du marron. Non Steve, pas la couleur. En fait oui je parle de la couleur, mais celle du whisky, pas du marron. Nez: Tout-de-go, impression surette avec un côté sec. Un air de citron, lime et pamplemousse à l’avant-plan, supporté par des effluves de feuilles de tabac et de terre humide. En-dessous de tout cela, on croit percevoir d’infinitésimales traces d’amande et de vanille. Bouche: Riche et onctueux. De jolies notes de citron s’effacent derrière un mur de crème glacée à la pistache. Le fait que cette expression titre à 43%, et non pas 40% comme bien d’autres blends, aide particulièrement à lui fournir un corps qu’elle n’aurait pas eu en d’autres circonstances. Finale: Retour de la vanille et du citron, enrobés d’une belle mais pas trop affirmée dose de fumée de tourbe. Équilibre: Éblouissante complexité pour un blend. Ses quinze ans lui vont à merveille. J’adorerais pouvoir trouver cette expression en sol québécois…