Ardbeg Supernova 2014 Release

55% alc./vol.

André 94%
Bloc massif de tourbe médicinale, de charbon, cuir, feu de camp, un peu grassy (tourbe herbeuse ou herbe pognée sous la tondeuse), à la limite c’est presque un peu terreux, du café expresso ou du chocolat noir mais le taux d’alcool est inexistant au nez, ça passe comme du beurre dans la poêle… C’est riche et complet et d’une douceur inégalée. En bouche… wow… doux mais masculin, le tourbe très camphrée et médicinale, le charbon de bois, et l’asphalte chaude, avec un crescendo de saveurs de pantalons de cuir trainé dans l’herbe tout juste tondue, avant l’arrivée de céréales maltées, de miel de réglisse noire et de caramel au sel. Finale soutenue et douce, arômes et saveurs musclées et musquées, épices, tourbe, camphre. Texture crémeuse et feutrée mais combien punchée.

Patrick 88%
Un très bon whisky, extrêmement complexe, mais la texture en bouche ne me fait pas capoter.  Nez : Charbon, cuir, feu de camp, granite, sel, terre, café…  La tourbe est presque subtile!!!  Bouche : Épicé, poivré, salé, chocolat aux piments, cuir et créosote.  La tourbe est « relativement » subtile, du moins, autant subtile que le tourbe d’Ardbeg peut l’être.  Finale : Longue et savoureuse.  Le poivre et la tourbe s’étirent agréablement.

Martin 94%
Arbore une pâleur représentative de sa jeunesse et de son taux de phénol. Nez: Son côté de tourbe médicinale assez imposant pourrait aisément à l’aveugle nous aiguiller vers Laphroaig, mais nous ramène vite sur le citron, le foin, la vanille, le cuir, le chocolat, le miel, le fenouil et le nougat salé. Si c’était pas si « hipster » je dirais même que ça rappelle l’huile à barbe parfumée au cuir. Bouche: Très puissant et affirmé. Un peu crémeux et minéral. Noix salées, miel, poivre blanc concassé et chocolat noir. La tourbe demeure plus que présente, toutefois elle a la délicatesse de laisser les autres éléments briller. Finale: Plutôt minérale et presque métallique, ce qui me déplairait en temps normal, mais son poivre et ses épices viennent sauver la mise à temps. La tourbe infusée aux petits coeurs à la cannelle passe comme un raz-de-marée de plaisir gustatif. Équilibre: Encore un superbe embouteillage de Ardbeg. On apprécie son taux d’alcool élevé mais si doux. Un vrai dram de feu de camp. Ardbeg, pourquoi cette bouteille est si dispendieuse?

Bruichladdich Octomore Edition 06.2 Ochdamh-Mòr 5 ans

58.2% alc./vol.
 
André 91.5%
En vieillissant, les Octomore s’arrondissent tant au nez qu’en bouche. Couleur huile d’olive un peu verdâtre. La porte s’ouvre sur du peat très distingué et galbé,  elle demeure grasse et huileuse, odeur de suie de cheminée tout juste ramonée et brouillard sous-jacent d’un cask finish quelconque. Poires, fin sucré et fruits de la passion, pommes rouges. Bouche texturée, huileuse et crémeuse, portée sur les fruits et le sel, la tourbe (évidemment). Belle cohabitation de l’alcool robuste et des fruits, mélangés de sel et de tourbe. C’est fancy et complexe, raffiné. Finale longue et la fumée de tourbe est éternelle, le sel aussi. Intrigant de faire un whisky qui peut à la fois présenter des saveurs si fines et avoir un aftertaste et une pérennité en bouche si impressionnante. Rare sont les embouteillages Duty Free exclusive qui nous auront autant impressionné.

Martin 92%
Assez pâle, voire même prestone avec sa touche iridescente presque verdâtre. Nez: Bien qu’une tourbe grasse soit à l’accueil, un côté jeune et très herbeux a aussi été invité au cocktail. Une arrière-scène sucrée et fruitée chuchote au fond du verre. On fait fumer de l’herbe, lol. Bouche: Tourbe bien sûr, doublée de miel et de gazon, de fruits des champs et de poires, de sel et d’épices qui veulent mettre le feu au taux d’alcool. Définitivement over-proof, comme diraient les vieux pirates. Finale: Longue avec une fumée de tourbe qui s’étire proprement. De belles notes salées et fruitées nous attirent vers un vent de céréales qui étaient absentes jusqu’ici. Équilibre: Un dram étonnamment complexe pour son âge. Dommage que ce ne soit qu’une exclusivité du marché hors-taxes. On a eu l’impression que la gamme s’essoufflait depuis quelques moutures, mais cet embouteillage nous prouve hors de tout doute qu’Octomore is back!

SMWS 3.213 Bowmore 18 ans

56% alc./vol.
« Fresh, Inviting, Energetic »

André 88%
Sentir un Bowmore de cette façon c’est somme l’odeur de sa blonde quand on retourne dans le lit le soir, on est en terrain connu et on aime bien ça. Tourbe et sel de mer, pierre polie et poussière de pierre, tout ce qu’il y a de plus maritime. Bouche claire mais avec une belle poigne d’alcool, beaucoup d’influences du fût de bourbon (vanille, miel) étrangement bien mélangées de sel et d’embruns maritimes. La bouche manque un peu de nuances mais celles présentées sont bien définies. Le peat et le sherry en fin de finale, huileux et quelques notes d’agrumes.

Patrick 93%
Bowmore sous son meilleur jour!  Le type de dram parfait, quelque soit l’occasion.  Nez : On pourrait simplifier en écrivant simplement « Bowmore » : Sel, algues, pointe de fumée de tourbe huileuse et poussière de pierre.  Bouche : Un peu comme licher une pierre couverte d’eau de mer, à proximité d’un feu de tourbe allumé sur la plage.  Aussi, quelques notes d’agrume, de vanille et de miel.  Finale : Longue et savoureuse, comme on les aime!

Martin 92%
Nez: Incroyable. Malt séché et frais, Poussière de pierre, tourbe maritime, citron subtil et algue huileuse. complexe et exquis. Bouche: Tourbe salée et citronnée, pierre lavée, fumée de feu de camp. vanille et poivre rose. L’alcool mord, mais délicatement. Parfait. Finale: Tourbe cendrée, bois carbonisé, sel et vanille, poivre et vent de ressac. Équilibre: Toutes les plus belles qualités d’un Bowmore en fût de bourbon, avec la puissance qu’offre un single cask choisi par la SMWS. Un pur délice.

Laphroaig Cairdeas 2014

51.4% alc./vol.
Bourbon & amontillado.

André 92.5%
Full banane au nez ! … et encore de la banane et des poires au miel. Mais les atouts distinctifs de Laphroaig sont au rendez-vous. Nez mielleux, bananes et poires dans leur jus, fruité avec parcimonie et trempant dans un nuage de tourbe et de cendre de feu de foyer, d’agrumes et d’effluves de bord de mer salée. Lait de coco peut-être. La bouche est à l’image des Laphroaig habituels, saveurs de tourbe médicinale, d’asphalte, de feu de plage presque éteint, de vieux cuir et de sel marin. La texture est huileuse et le taux d’alcool complétement absent en sensation de bouche, sauf en toute finale… La belle texture huileuse se poursuit, beaucoup de notes douces, vanille et miel, quelques agrumes enroulés d’édredon de fumée de tourbe salée et poussiéreuse. Délicieux, savoureux, dangereux!

Patrick 90%
Laphroaig, comme on l’aime, c’est-à-dire bad ass, mais tout de même complexe et envoutant.  Nez : Tourbe et salade de fruits exotiques.  Doux et intense à la fois.  Bouche : Belle texture huileuse.  Au goût, suie, cendre, et fumée de tourbe.  Puis, épices à steak et goudron.  Le tout est complété par des notes de cuir et de sel.  Finale : En plus de la fumée de tourbe et des épices qui s’éternisent pour notre plus grand plaisir, on devine aussi quelques agrumes.

Martin 92.5%
Jaune doré comme la couleur de son tube, ce dernier étant inhabituel pour la distillerie. Nez: Fortement marqué par la tourbe et la cendre. Chêne fumé, brin de scie et une céréale assez mielleuse complémentent superbement son caractère musclé. Bouche: Tourbe, évidemment, suivie de belles épices, de miel, de cantaloup et de vanille. Poivre citronné. Un soupçon de raisin et d’iode nous mène vers la finale. Finale: Le poivre et le zeste de citron nous laissent longuement sur une latte de chêne ultra-sèche, tout en baignant dans la tourbe médicinale signature de Laphroaig. Équilibre: Malgré les choix insolites, quoique réussis, des fûts de cette édition, le malt inimitable de Laphroaig ne laisse personne indifférent.

Laphroaig Select

40% alc./vol.
Le Laphroaig Select est un assemblage des versions Quarter Cask, PX Cask et Triple Wood pour ensuite être vieilli pendant les 6 mois les plus chauds de l’année en fût neuf de chêne américain.

André 79%
Mon Laphroaig, mais qu’Est-ce qu’ils t’ont fait ??? Nez typique de la distillerie, quelle balance, quelles superbes arômes… Notes médicinales habituelles, tourbe un peu sale et crasseuse, vagues fruits tropicaux, poires mûres, citrussy/citron, chocolat noir et retour sur le TCP. On sent les saveurs amadouées et latentes, un peu de pastilles Fisherman’s friend aussi. La bouche est malheureusement molle et sans vie, la texture épouvantable, même si les saveurs sont superbes. Le nez lui aussi évolue et les arômes gagnent en force et la balance s’arrondit encore plus. On retrouve en bouche les mêmes saveurs que les arômes du nez, mais le canevas est déficient et la texture… disons-le, est à chier… Sursaut de fruits confits en finale de bouche, c’est agréable et inattendu, et beau mélange de feu de plage, de tourbe et de saveurs médicinales nappées de jus de citron. Le camphre s’allonge en bouche et procure un feeling de menthol style pastille pour la grippe assez singulier. Dommage d’avoir gâché un si beau Laphroaig en le présentant à 40% d’alcool… A++ pour les arômes et saveurs, C- pour la texture en bouche et le taux d’alcool inadéquat.

Patrick 82%
Pourrait être un excellent whisky, mais il est tellement dilué que ça en est presque désagréable. Ramenez-le à au moins 46%, il mériterait 10 points de plus! Dommage d’avoir gaspillé ainsi un si bon whisky. Rapport qualité/prix insultant, compte tenu de la quantité d’eau qu’on nous vends à prix d’or. Nez : Orge fumée et tourbée à plein nez, l’ensemble étant dominé par une belle note de cendre et de bois brûlé. Bouche : Sensation en bouche trèèèèès aqueuse. Cendre, bois brûlé et tourbe. Finale : Un peu courte et portée sur le bois brûlé.

Martin 83%
Beau doré neutre rempli d’espoir pour un malt si tourbé. Ses jambes rapides trahissent son taux d’alcool faiblard. Merde. Nez: La tourbe crasseuse traditionnelle à Laphroaig saute au nez, mais semble cette fois-ci empreinte d’une certaine douceur. Ensuite miel, orge et caramel se laissent lentement découvrir. L’iode est là mais se fait plus discrète au profit de la vanille, des épices et d’une pointe de poire. Prometteur est un mot faible. Bouche: Une douce tourbe a la politesse de laisser s’exprimer du caramel et des noix grillées, ainsi que du chêne gorgé de miel. Malheureusement sa texture quasi-inexistante en fait un pétard vachement mouillé. Finale: Longueur risible dûe à son taux d’alcool complètement à côté de la plaque. De faibles notes de vanille et de tourbe peinent sans succès à rattraper ce gâchis. Équilibre: Certaines distilleries ont les burnes qu’il faut pour sortir des expressions NAS à tout casser. Laphroaig, bien que vous faites habituellement partie de ce lot, cette fois-ci retournez faire vos devoirs.

Bowmore 10 ans The Devil’s Casks • Batch 1

56.9% alc./vol.

André 88%
Gâteau de Noël aux fruits, nappé de chocolat noir, beaucoup d’épices bien vivantes au nez. Je m’attendais à du sel et d’évidentes flaveurs maritimes mais je dois avouer qu’elles sont bien cachées mis à part la tourbe relativement discrète. On pourrait deviner sa provenance au travers son côté planant et aérien, un peu frais même. La bouche est musclée et épicee, tout en crescendo. C’est plutôt fin, à la limite doux en arrivée de bouche avant la marée de fruits rouges épicés, de saveur de canne de Noël, de réglisse noire et de fruits rouges. La fumée noire tourbée se développe lentement en bouche, pour devenir bien présente après 10-15 minutes. La finale offre aussi cet effet de pierre à savon ou de galet vêtu de sel de mer séché au soleil distinctif de Bowmore. Les épices sont encore là, très puissantes et un peu sèches, offrant un sac de réglisse noire fraiches en addition. Dans l’ensemble, un Bowmore de bonne qualité mais sans « wow factor ».

Patrick 95%
Bowmore à son meilleur. En fait, le scotch à son meilleur, avec un ensemble de saveurs parfaites assemblées de main de maître. Nez : Parfum très marqué par le vin, fruits mûrs, chocolat noir, belle fumée et succulent sel. Bouche : Très vineux, chocolat noir, chêne brûlé et gros sel pas subtil pantoute, comme on l’aime. Finale : Longue, savoureuse, mélangé de sel, de fumée et surtout de fruits mûrs.

Martin 88%
Cuivre riche et profondément sinistre, peut-être même plus que le Darkest et le Laimrig. Nez: Même si on s’attendait à autre chose en premier, c’est le xérès et toute sa gang qui nous accueille d’entrée de jeu. Fruits rouges très épicés, cannelle, muscade, cuir et chocolat noir. La tourbe et les éléments maritimes habituels de la distillerie se dissimulent ici peut-être un peu trop habilement. Caramel brûlé et jambon fumé ferment le cercle. Bouche: Assez huileux au niveau de la texture, d’une amplitude je dirais attendue. Tellement fruité et sucré qu’on pourrait croire à un fort brandy. Les signes du sherry sont pourtant inéluctablement présents. Raisin, bois, muscade, retour du cuir et bon vieux tabac à pipe. Peu ou pas d’influence de la tourbe encore à ce stade-ci. Finale: Son beau taux d’alcool contribue à ce que fumée et bonbons genre Smarties s’étirent longuement sur une feuille de tabac. Équilibre: Pour cet embouteillage, les attentes ou le hype étaient peut-être un peu surévalués. Ça reste quand même un Islay Sherry Cask vachement solide, ne serait-ce que sur la foi de sa teneur en alcool.

Bruichladdich Octomore Edition 06.1 Ochdamh-Mòr Scottish Barley

57% alc./vol.

André 85%
Hormis les prévisibles vagues de tourbe et de sel de mer, cette version affiche un superbe nez très sucré et céréalé, vanille et chocolat blanc, puis huile en spray. Le bourbon cask est omniprésent, crémeux et doux. Texture huileuse mais bien épicée en bouche, le gingembre, le poivre noir,  même si vanillé, est puissant et je dois dire que ça limite le développement de certaines autres saveurs. L’effet du bourbon cask est indéniable mais les saveurs sont relativement limitées. Finale sur les poires fumées, un peu salées et la tourbe. Pas le meilleur Octomore mais une qualité que bien des distilleries ne font juste espérer pour un de leurs embouteillages. Balancé et équilibré tant au nez qu’en bouche, la tourbe salée et terreuse, influencé par les saveurs maritimes, air salin de la mer, agrumes et citron confit. La tourbe est plus domestiquée que l’on aurait pu le croire même si la ligne directrice est définie et affirmée. En bouche, grosse sécheresse inattendue, le whisky est musclé, un peu trop à mon goût… les notes de poires et de vanille sont presque terrassées par les notes d’épices et de bois sec. La finale est épicée et pointue, la conjonction épices et alcool rend le whisky très masculin, maritime et perd de son charme, les nuances du whisky sont un peu trop aplanies. Cette édition n’a pas le charme des éditions précédentes et manque de nuance et de tonalités.

Patrick 85%
Super ensemble de saveurs bien équilibrées. Par contre, la texture lui fait perdre de nombreux points, celle-ci trahissant son jeune âge et faisant en sorte que le prix demandé est du pur vol. Nez: Tourbe terreuse et poivrée. Petit fond fruité. Bouche : Très épicé et poivré. Chêne brûlé qui dégage toujours une forte fumée. Toutefois, à ma grande surprise, la texture est plutôt aqueuse. Finale : Longue, fumée et épicée.

Martin 86%
Assez pâlotte, ce à quoi on est en droit de s’attendre de la part d’un jeune tourbé comme celui-là. Nez: Tourbe herbeuse et florale entrelacées avec de belles céréales sucrées-salées ainsi qu’une légère pâte d’amande. Bois brûlé. Bouche: Texture assez huileuse sur des notes principales de poivre et de vanille. Un peu de chêne, de pommes et de noix se développent tranquillement ensuite sur une douce vague épicée. Finale: Encore un peu de chêne fumé et de vanille poivrée. C’est agréable et raisonnablement long, mais ça reste limité au niveau de la complexité et de l’éventail des saveurs. Équilibre: Manque malheureusement de profondeur. Est-ce dû à son taux d’alcool? À son jeune âge? À son fût de bourbon? Qui sait? Difficile d’y cerner autre chose. Le contenu est aussi opaque que sa bouteille.

Bowmore 10 ans Tempest Batch #5

55.9% alc./vol.

André 87%
On peut difficilement faire plus Bowmore au nez… Pastilles Fisherman’s Friend, notes coastal, le sel de mer, les agrumes, beaucoup de vanille, les oranges. La bouche est huileuse et franchement sexy en approche de bouche, puis un bon déferlement d’oranges, de nectarine, de sel de mer et de tourbe camphrée qui demeure d’une belle douceur malgré la force de l’alcool. En s’aérant, belles vagues d’amandes salées et de nectarines, caramel. Le tout remonte en finale et s’accentue avec quelques notes d’épices (clou de girofle, réglisse noire) pour ensuite redescendre en pentes douce vanillées, d’agrumes et d’orange fumées. Moins punché que les 3 premières éditions, mais représentatif et nuancé.

Patrick 90%
Une autre preuve qu’à la question « quelle est la meilleure distillerie au monde », Bowmore fait définitivement partie des plus sérieuses candidates. Un autre excellent whisky. Nez : Air salin et agrumes. Huileux, vanillé et fumé. Bouche : Très huileuse, salée et fumée. Puis, les agrumes, le caramel, le bois brûlé et quelques noix. Finale : Longue, savoureuse et marquée par le sel, la fumée et les épices.

Martin 89%
Beau coloris d’un ambre riche qui transcende sa futaille de bourbon. Nez: La familiarité de la distillerie nous saute au nez. La fumée laisse rapidement place à l’air salin et au citron, des arômes bien de Bowmore, et pourtant un vent de renouveau tente de s’installer sur vanille et mûres. Bouche: Texture soyeuse mais assumée, sur d’agréables notes d’iode, de vanille, d’agrumes et de miel, pour boucler le voyage sur un retour inattendu d’une tourbe qui s’était faite trop discrète jusqu’ici. Finale: Ici se présente un beau vent d’eucalyptus et de diachylon qui m’avait mis sur le cul quand j’ai goûté il y a des lustres à mon premier Bowmore 12. On s’étend ensuite tout en douceur sur un peu d’épices et de noix. Équilibre: Objectivement, un sacré bon whisky. Subjectivement, dû à la mémoire olfactive et à la nature humaine, cette expression me relance dans la nostalgie de mes débuts dans le monde du whisky, et juste ça, ça vaut un point de plus.

Kim 94%
Une tempête sur l’île d’Islay, c’est ce que nous promet le nez de ce whisky : sel marin des vagues qui viennent lécher le quai de Bowmore, fumée tourbée des cheminées du village, algues qui roulent sur la plage. En bouche on assiste à la tempête, mais de l’intérieur du pub. L’air salin et la fumée sont toujours présents, mais enrobés de la chaleur du bois et de caramel épicé. Les effluves typiques d’Islay, qui peuvent rebuter certains, se trouvent adoucies, créant un délicieux équilibre.

SMWS 127.38 Port Charlotte 10 ans

66.3% alc./vol.
« Enticing fume of a peat reek » – Distillé le 20 août 2003, 618 bouteilles.

André 90%
Pourquoi perdre du temps à parler et négocier quand on peut crisser un coup de pelle ronde en pleine face ? Fuck la subtilité (à prime abord) allons directement au but… comme on dit «le chemin le plus court est celui en ligne droite ». Nez fumé, avide et bestial adouci par le sherry cask. Bûches de bois mouillé en train de brûler, tourbe, céréales au miel, étrangement des notes d’agrumes et d’oranges aussi. Texture huileuse en bouche se transformant en suie de cheminée et de tourbe verte terreuse médicinale et salée. Finale longue assaisonnée au sherry, maelstrom de tourbe verte, fumée de feu de camp, sel, vanille et miel.

Patrick 90%
Superbe whisky, d’une intensité et d’une complexité incroyable. J’en veux plus. Nez: Bacon brûlé et fumé, sauce soya et touche de champignons. Bouche : Tourbe brûlée, voire carbonisée. Herbe et pointe d’algues qui viennent donner une touche juteuse au scotch. Finale : Longue, dominée par la cendre.

Martin 91%
Ambre cuivré lacé d’indices évidents de son fût de xérès. Nez: Quand il respire un peu, on parvient à passer au-delà d’un vent de vernis à ongles pour enfin se prélasser sur de douces céréales mielleuses et fumées au chêne mouillé. Un peu de sel et d’orange viennent supporter le reste de l’ensemble. Bouche: Tourbe salée, mais qui se métamorphose rapidement en salade de fruits juteuse, en miel et en côtes levées BBQ. On boucle l’expérience tel l’Ouroboros avec une pelletée de tourbe médicamenteuse en pleine tronche. Finale: Cuir brûlé qui résonne sur des notes d’épices et de xérès qui n’en finissent plus. Équilibre: Plus ou moins subtil, mais au moins ce whisky a le mérite de ne pas tourner autour du pot. Il y a bien des fromages qui mériteraient un mariage avec celui-là.

SMWS 3.210 Bowmore 17 ans

58.9% alc./vol.
« Sooty and Sweet » – Distillé le 7 mai 1996, 224 bouteilles.

André 91.5%
Maritime à souhait. Épices à steak, bord de mer et embruns salés, eucalyptus, pastilles pour la toux, fumée de tourbe humidifiée, asphalte. Superbe, bien équilibré et dosé avec finesse. En bouche, c’est plutôt puissant, l’alcool transporte sur son dos tous les signes distinctifs de l’île, c’est maritime avec tout ce que ça peut représenter (sel, algues, poisson) avec en plus la tourbe d’eucalyptus et médicinale de la distillerie. La force du whisky s’essouffle un peu en finale mais ce n’est que pour en libérer avec plus de générosité les arômes et saveurs. Superbe, distinctif, satisfaisant.

Patrick 94%
Bowmore et la SMWS à leur meilleur.  Sans joke, être riche, je prendrais mon bain là-dedans.  Nez: La plage, les algues, le sel et…  le bacon!  Tellement maritime, ça ne peut être qu’on bon vieux Bowmore!  Bouche : Sel, fumé, algues et toujours un peu de bacon.  De plus, quelques herbes s’ajoutent au mélange.  L’impression générale est d’être en train licher une planche de bois brûlé qui flottait auparavant à la surface de la mer.  Finale : Longue, très longue et salée.  Une petite pointe de lime, me rappelant vaguement un Corona fait surface dans les derniers instants.

Martin 93%
Plus que pâle, peu de Bowmores sont aussi peu colorés. Ne jugeons pas trop hâtivement. Nez: Vachement Islay. Citron salé intense derrière un beau voile de tourbe et de fleur de sel. Algues humides et infime goudron, tellement que je pourrais confondre avec un Laphroaig! Marmelade à l’orange, un nez à se perdre dedans… Bouche: Citron sucré sur poisson salé, lardons, sel de mer, boucane, pierre lavée, avec une touche iodée qui cimente le tout. Débile. Finale: Épices fumées et citronnées qui doucement relâchent des notes de bois humide, de sel et de belle grosse tourbe. Une pointe d’acidité au terminus est des plus bienvenues. Équilibre: Vraiment du grand Bowmore. La SMWS a su choisir ici un fût d’exception. J’ai peine à lui trouver des grands défauts, si ce n’est que sa rareté.