Wiser’s Canadian Rye Whisky

40% alc./vol.

André 85%
Toute-épice, beaucoup de caramel, une touche poivrée. Goûté après le Knob Creek Rye, celui-ci est de beaucoup plus approchable, les notes vanillées et mielleuses aidant mais sans dénigrer le style. Belles nuances apportées pas le paradoxe des éléments épicés et sucrés. La bouche est douce et bien équilibrée, le sucre et le toffee un peu trop en avant-plan par contre, suivi d’une brève apparition de chêne toasté et caramélisé suivi de fruits secs, les raisins peut-être. Finale épicée et subtilement poivrée, les fruits encore et le sucre et le caramel brûlé. Un bon rye whisky, bien présenté et très approchable.

Patrick 82%
D’une belle complexité, mais manque un peu de finesse. Un bon whisky, mais qui pourrait probablement être facilement amélioré, connaissant le talent des gens chez Corby ! Nez : Épices, caramel, quelques notes de pommes et de vanille. Bouche : Sucré et épicé, avec de belles notes de pommes rouges, du chêne épicé et un sucre brun subtil. Finale : D’une longueur moyenne, avec un peu de sucre épicé.

Martin 83%
Grandes jambes goulues sur find un degré plus foncé que le deluxe. Nez: Fond de seigle, de menthe et de vanille. Sirop d’érable? Assez près de l’original, avec toutefois un petit kick qui le démarque un peu. Bouche: Caramel, épices du seigle, légère menthe. Plus ou moins aqueux, avec une pointe d’anis. Finale: Courte avec quelques épices sur un toast de pumpernickel beurré. Équilibre: Assez léger, mais rempli de promesses. Un pourcentage d’alcool supérieur n’aurait, comme dans bien des cas, été que bénéfique.

Canadian Club Reserve Triple Aged 9 ans

40% alc./vol.

André 84.5%
Haut pourcentage de rye dans ce mélange, le nez est vif et un peu agressif. Oranges en purée, chocolat et passablement de rye un peu vieillot. Mis à part le rye, le nez est relativement effacé et linéaire. La bouche est plus généreuse, le seigle est massif, à la limite imposant, les épices soutenues, ce qui à mon sens déséquilibre un peu l’ensemble en bouche, les notes de toffee et de chocolat étant reléguées en joueur de soutien presque impassible. Finale menée par le rye et les épices, un peu trop à mon goût personnel… encore une fois l’équilibre en souffre et cela ne laisse pas bien de places aux autres saveurs. Ce qui est bien dommage.

Patrick 81%
Un bon whisky, mais un peu rough pour un si vieux whisky, canadien de surcroît! Nez : Céréales sucrées, petits fruits des champs frais et un mix de cassonade et de caramel. Bouche : Superbe mélange de céréales sucrées et de chêne épicé. Finale : D’une belle longueur, marquée par les épices du bois.

Shelter Point Canadian Single Malt Whisky

63% alc./vol.
Work in progress de 2 ans d’âge. Échantillon obtenu de la distillerie.

André 90%
La distillerie Glenora pourra toujours se vanter d’avoir produit le premier single malt au Canada, mais là, j’espère qu’ils prennent finalement conscience que bien de nouvelles micro-distilleries sont en train de leur pousser au cul, pis qu’il serait temps qu’ils améliorent la qualité de leur production… Nez de vanille et de chocolat blanc, sorbet à la vanille, l’apport indéniable du fût. Balance superbe et un taux d’alcool dompté comme nulle part ailleurs. Les céréales aussi jouent un rôle prédominent au nez, on reconnait le ‘’small batch production’’. Nounours en gelée et un nez crémeux et doux, bien ficelé. En bouche, crème fouettée et vanille onctueuse, miel chaud, pis chocolat au lait, le caramel. Superbe… Finale où finalement l’alcool se fait plus présent, le crescendo des sensations est bien réglé, le caramel salé se fait plus enveloppant en même temps que l’alcool, espiègle, picotte la langue avec ferveur. Même si le produit n’est pas encore à point, on a ici un Sidney Crosby du domaine du whisky en devenir…

Martin 89%
Couleur d’un maïs jaune doré qui trahit sa jouvence. Nez: Bien que l’alcool soit encore omniprésent, si on en fait abstraction, une vague de vanille et de gâteau des anges nous remercie sur un fond de timide céréale. Même si l’influence du tonneau est son cheval de bataille, plus il respire, plus l’orge ressort. Bouche: Miel et caramel salé en puissance, quel délice! Feu de prairie de douces épices. Il faut comme dans tout bon cask strength faire preuve de vitesse pour assembler le puzzle avant que l’alcool ne nous embrase. Finale: Chaleureuse et interminable sur des notes de cannelle et de gingembre confit. De subtils parfums d’anis et de tire à la mélasse restent dans le câdre de porte. Équilibre: Excellent départ pour Shelter Point. Au moins une à deux années de maturation de plus ne lui ferait toutefois pas de tort. Ce faisant, ils pourraient aisément se débarasser de quelques mauvais plis de jeunesse et peut-être tenter de baisser le taux d’alcool entre 48 et 50%. S’il y a un whisky qui personnifie le mot “potentiel”, c’est bien celui-ci.

Royal Reserve 1975

40% alc./vol.

Patrick 70%
Un whisky qui manque définitivement de finition et de balance.  Doit être potable lorsque servi avec beaucoup de Coke et de glace.  Nez : Alcool de grain rappelant presque une vodka.  Touche de panier de fruits, mais faut vraiment la chercher!  Bouche : D’abord l’alcool, puis les herbes mais ensuite ça se bouscule : Orge, caramel, chêne, vanille et quelques fruits.  Finale : Assez courte, portée sur l’alcool.

Martin 69%
Coloris à mi-chemin entre le doré et le roux clair. On ne peut s’empêcher de penser au Crown Royal. Quelques particules en suspension nous font penser à un Raw Cask, mais il serait fort mal avisé dans ce cas-ci de se faire de faux espoirs. Les canadiens sont là après tout. Nez: On commence avec l’alcool qui nous foudroie d’un uppercut sans crier gare. Si on ose baisser sa garde un peu, on peut déceler un petit côté fruité noyé dans la térébenthine. Un vent de cerise transporte des notes de bois et de vanille avant de les larguer dans une bassine de solvant à peinture. Touche de poivre et de jus de raisin Welch’s. Bouche: Arrivée en bouche plus mielleuse que prévu. Je suis même agréablement surpris de me faire servir un peu de caramel et de fruits des champs mêlés aux épices du seigle. Finale: Retour du solvant, avec épices, toffee et bois. Heureusement, la finale est très courte. Seul le poivre blanc demeure longtemps en bouche. Équilibre: Ce n’est quand même pas un désastre sur toute la ligne. C’est juste que dans la vie, il y a des choses qui ne changeront jamais, et le Royal Reserve en fait malheureusement partie. Comme chanterait si haut et fort ma petite Simone : “La peinture à l’huile c’est bien difficile, mais le Royal Reserve c’est pour laver mes pinceaux…”

BenRiach 1996 édition Whisky Live Spa Belgium

50% alc./vol.
Fût #2787, bouteille 313 de 333, embouteillé en janvier 2013.

André 83%
Très soft, l’effet du fût de premier remplissage est bien ressenti; pommes vanillées, franc et quand même soyeux. Au départ, très puissant mais s’arrondissant passablement rapidement pour devenir très crémeux, principalement la vanille et un feeling de yaourt. Ce qui déçoit, c’est les arômes rectilignes et le manque de variété. Un exercice sur le bois et ses dérivés. La finale est bien soutenue, relativement sucrée avec une ambivalence sèche. Un whisky rempli de paradoxe et jouant sur une certaine ambiguïté. Au final, je reste sur ma faim pour ne pas dire sur une certaine déception.

Pears & Almonds 1982 – Wemyss Malts (Inchgower)

46% alc./vol.
bouteille #1 de 202.

André 89%
Frais et coastal, avec ces accents de sel de mer et une dualité sucrée pas désagréable du tout. Il est indiqué sur l’étiquette ” c’est comme marcher sur la plage ” et c’est vraiment ça. Des embruns maritimes, du sel, de la fraîcheur du bord de mer, un feu de camp sur la plage. Rien de bien compliqué mais un whisky qui fera défiler un film dans votre tête en le savourant. Très inspirant et contextuel.

Whyte & Mackay 30 ans

40% alc./vol.

André 87%
Sherry pétillant et pelures de raisins mauves, prunes, très fruité, avec beaucoup de caractère mais très friendly. Texture agréable, bien fluide avec quelques soupirs de chocolat aux fruits, de sherry, pâte de fruits. Le nez devient de plus en plus soyeux avec le temps et adoucit les quelques accrocs de l’alcool. Finale en pente douce, fruitée sans plus de variantes apportées par le nez et la bouche. Gâteau aux fruits ou Plum Pudding servi avec coulis aux fruits. Un blend de belle conception où on aura troqué l’originalité pour la justesse d’exécution.

Patrick 88%
Nez : Après avoir longuement respiré, je détecte des notes de figues, de raisin et de malt.  Bouche : Malt, figues et caramel.  Très intense au niveau des fruits mûrs et du xérès.  Quelques notes d’agrumes.  Finale : Relativement longue et savoureuse.  Balance : Très savoureux et complexe qui répond aux attentes qu’on peut avoir d’un blend de cet âge.  Il n’y a que le rapport qualité/prix qui soit décevant.

Martin 89.5%
D’un cuivre bruni très proche d’un authentique oloroso. Nez: Impossible ici de passer sous silence l’influence du sherry, qui se hume aisément juste en levant le verre pour en admirer la robe. Xérès, marmelade, cuir, figues, malt, gâteau aux fruits, frangipane. On se ferme les yeux et on est dans la whisky room de Paterson. Bouche: Malt grillé, caramel, amandes, raisins, pruneaux, épices, chêne, sherry, l’ensemble d’une douceur à couper le souffle. Manque légèrement de fougue, mais à cet âge difficile de lui en vouloir. Finale: On reste longuement sur une impression de chocolat noir amer, d’anis, de chêne et de caramel. Équilibre: On pourrait peut-être lui reprocher un tout petit manque d’originalité ou d’individualité, mais dans le genre, cette gestation de Paterson est sans faille. 46% ABV, quelqu’un?

Tomatin Legacy

43% alc./vol.

Patrick 81%
Nez : Guimauves, gâteau blanc et touche d’agrumes.  Bouche : Agrumes et pin.  Notes de pommes vertes et de chêne sucré.  A la 3ème gorgée, il finit toutefois par s’ouvrir et nous offrir une certaine profondeur…  Pas un p’tit facile ce whisky!  Finale : Assez longue et marquée par des notes de céréales pas fraîches.  Balance : Le fait que ce whisky porte la mention « scotch » indique qu’il a passé au moins 3 ans en fût.  Pourtant, il se compare plutôt bien à des whiskys de moins d’un an.

Martin 82%
Assez pâle, sans toutefois annoncer trop de déception. Nez: L’orge domine un tableau de fruits tropicaux. Poires, bananes, pêches et mangues. Au fond du panier se cachent un peu de chêne et de vanille. Bouche: Texture aqueuse sur des notes de céréales séchées et de vanille. Un peu de caramel, de pommes et d’épices, le tout sur un fond de boîte de carton humide. Finale: De longueur moyenne, on y discerne un peu de chêne, mais trop peu trop tard. Équilibre: Plutôt décevant, mais pas sans espoir. C’est tout de même un flagrant exemple que les critiques de whisky, incluant celle-ci, tiennent du subjectif. D’un autre côté, avec 94.5% on se demande ce qu’ils fument ceux qui écrivent la Bible du Whisky…

SMWS 4.181 Highland Park 16 ans

51.4% alc./vol.
” A muscle man from Orkney “

Patrick 80%
Nez : !!!!!!!!! Si riche, si chaleureux, si suave, si enveloppant!  Très puissant xérès, avec des notes sucrées/salées des plus prometteuses.  Au nez, on jurerait qu’il s’agit en fait d’un vieux Bowmore.  Bouche : Crap.  C’était si bien parti.  Mais le si beau xérès dont on a senti le parfum goûte plutôt le cr…  Enfin…  Xérès passé date, chêne brûlé intense, caramel carbonisé.  Finale : Longue et très intense.  Balance : Dommage, ça s’annonçait plutôt bien.  Enfin, la texture est plutôt bien aussi.

Martin 80%
Un homme est plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit. Quand même foncé, oscillant entre un vrai marron et une table de salon acajou. Nez: Une grosse effluve de mélasse ouvre e bal et cache bien un caractère puissant et racé des xérès les plus foncés. Raisins, dattes, épices et tout le bataclan sont non seulement au rendez-vous, mais à la ligne de front en criant freedom! Bouche: Assez ample et chaud, agréable au début, mais les notes de sherry viennent prendre une place immense, trop même, pour ne laisser que le bois brûlé et le toffee échappé et oublié trop longtemps dans le grille-pain. Finale: Longue et violente avec des pointes trop acérées de raisin toasté et de bois carbonisé. Quand notre bonne vieille feuille de tabac du sherry cask devient un vieux mégot de cigarette. Équilibre: Une des pentes descendantes les plus abruptes que j’ai vu à date. Nez superbe, bouche trop déchaînée et finale lancinante. Le parfait exemple d’un malt qui aurait dû être dilué sous la barre des 50% d’alcool. Beaucoup trop chest-bras.

Bruichladdich 21 ans Cuvée 640 Eroica

46% alc./vol.
Finition en fût de Limousin de l’Aquitaine.

André 81%
Nez très fruité, purée de poires, un filet d’épices… Aromatique mais offrant un éventail limité au nez. Je ne suis pas impressionné du tout. L’affinage est perceptible mais pas nécessairement évident. En bouche, les oranges sortent avec surprise d’un peu nulle part, les poires poursuivent leur vole plus discrètement, la texture est un peu grasse et ce n’est pas désagréable. La fin de bouche est plus pointue, les épices ont maintenant pris leur place et on retrouve aussi une légère sensation sèche et astringente assez prononcée qui, une fois jumelée au sel, coupera la finale brusquement. Je lui trouve aussi des saveurs apparentées à la banane et à la vanille. Un whisky dont le scénario est bien choisi, mais où les acteurs ne savent pas lui rendre justice.

Patrick 92%
Nez : Dès la première inspiration, on sait qu’on a affaire à une réussite de Bruichladdich. Les arômes sont un mélange complexe de fleurs, de fraises, de chocolat noir, de sel de mer et d’oranges. Bouche : Sublime : Le sel de mer et le chêne en premier lieu, mais rapidement rejoint par la fraise et les fleurs, puis par le chocolat noir… Wow! Finale : Longue, complexe et savoureuse. Balance : Si complexe, si bien balancé. Dommage qu’il soit si cher, ce qu’il lui fait perdre quelques points. (pour ceux qui trouvent dommage que le facteur prix influence mes notes, je suis ouvert aux contributions en argent ou en liquide!)

Martin 90%
Jaune doré aux accents prismatiques. Nez: Orge, caramel, et herbe. Fleurs, orange et poudre de cacao. Assez complexe et insolite à la fois. Notes de biscuits petit-beurre. Bouche: On débute sur du bois et de l’orge salée, pour ensuite passer par du beurre, juste pour finir se sucrer le bec dans un mélange de fraises et de miel, de vanille et de chocolat blanc. Magique. Finale: Sèche et boisée, avec d’agréables accents de fumée, de vanille et d’épices astringentes, mais qui ne dure malheureusement pas assez longtemps. Équilibre: Un solide et étonnant Bruichladdich, qui sait nous surprendre nous faire plaisir, mais à qui il ne manque qu’un peu de torque en finale pour cogner un coup de circuit.

RV 82%
Bon sentiment mais whisky d’ambiance plus que de suspense. Sucre indéfini et très plat au nez avec du crème soda et du bois de baril de vin. La bouche est toutefois une belle suite d’idées en bouche mais il y a un manque de réalisation, tout comme la finale de pain sucré qui tombe. Un peu de levain et d’aromate ne feraient pas de tort à ce whisky…