Bruichladdich Octomore Edition 09.1 Dialogos 5 ans

59.1% alc./vol.
Distillé en 2012, maturation en Ex-American whiskey cask ; 51% Jim Beam, 26% Jack Daniels, 15% Clermont et 8% Old Grand Dad. Édition de 42,000 bouteilles. 156 ppm.

André 86.5%
Agrumes et citron, tourbe persistante bourrée d’herbe verte, terre mouillée après la pluie, ananas et vanille. La bouche est sur les céréales, le jus de citron et les fruits tropicaux. La tourbe est franche, puissante et herbacée, poivrée par moment et aussi sur le bois de chêne carbonisé, réglisse noire. La texture par contre est digne de mention, belle souplesse et onctuosité sont au rendez-vous. La finale est sur les fruits à chair au départ, avant d’être balayés par une vague de tourbe puissante, des notes phénolique, salées et de bois calciné. Rétro-olfaction de feu de bois sur la plage et de terre mouillée. Pas mauvais mais ça manque de hook et de raffinement en général.

Patrick 93%
Gros, intense, savoureux, bien construit. Yep, les Octomore se sont grandement améliorés dernièrement. J’adore! La tourbe a son meilleur!! Nez : De la fumée tourbe riche et envoûtante, du chêne, de la vanille, du caramel et des notes terreuses. Bouche : Oh que c’est bon. De la grosse tourbe fumée, du chêne, de la terre et un peu de caramel, le tout porté par une belle texture huileuse. Finale : D’une belle longueur, fumée et épicée.

Martin 88.5%
Nez: Coup de poing de tourbe en pleine tronche. Un peu de poire, de fruits tropicaux, vanille et citron. Le tout reste bien contrôlé malgré la sauvagerie de la tourbe. Bouche: Ananas, banane, crème, sucre d’orge, épices, bois. Feu du cask strength. Finale: Longue et franche, sur pas mal toutes les notes susmentionnées, Bois et touche de minéralité. Équilibre: Encore un beau coup sûr. Bémol, Octomore a une nature tellement puissante que les différents fût de bourbon sont presque impossibles à isoler.

Bruichladdich Port Charlotte MC:01 Marsala Casks 2009

56.3% alc./vol.
Produit à partir d’un mélange de 48% de whisky de 6 ans d’âge vieillis en French Oak Casks et 52% vieillis en fûts de American Whiskey Cask, ensuite affinés pendant plus de 2 ans en fut de Marsala. Une édition à 40ppm.

André 86%
Grosse tourbe grasse, sale et herbacée, chocolat noir amer, cendre de feu de foyer, caramel, vanille et fruits tropicaux. L’attaque de bouche est herbacée et poivrée, puis se stabilise dans des notes de fruits tropicaux (poires, oranges, bananes et mangue), pommes nappées de chocolat noir amer fondu, saupoudrés de sel marin et d’algues de mer séchées. Quelques accents de viande rouge aussi et de cuir mouillé. C’est puissant et musclé en bouche, le tout avec un taux d’alcool relevé et une sécheresse un peu mordante. Finale poivrée et fumée, sèche et épicée. J’aurais probablement aimé un eproportion moins importante de French Cask que j’aurais troqué pour du bourbon cask, question d’amadouer cette bête de tourbe un peu sauvage. Je ne sais pas si c’est ma mémoire qui me trouble mais cette édition manque de nuance et de raffinement. La tourbe est en coup de poing et la présentation est relativement uniforme. La majorité des fruits et des saveurs secondaires sont écrasées par la tourbe pas subtile en formule coup de poing. J’ai vu mieux comme édition Port Charlotte. Les amateurs hardcore de tourbe aimeront probablement mais l’amateur en quête de subtilité et de détails ne se laissera probablement pas berner de façon si facile. Et ce n’est pas parce que l’on présente de la tourbe puissante que l’on ne peut pas faire dans la complexité, pensez aux Édition Octomore…

Patrick 93%
Wow, ça c’est mon genre de whisky! J’adore, c’est tout ce qu’il faut à la bonne place. Nez : Oh wow. Mon mélange favori de fumée de tourbe et de fruits. Aussi des abricots, du caramel salé, de la vanille et… Du goudron! Bouche : Wow, de la tourbe, du goudron, des fruits mûrs, du caramel salé, de la vanille, du bois brûlé. Miam miam miam. Finale : D’une belle longueur, fruitée et légèrement fumée.

Martin 88%
Nez: Hyper vineux et ultra fruité. La tourbe est très discrète et subtile, mais ô combien agréable. Fruits rouges et tourbe is the name of the game. Céréales voilées. Bouche: Chaud et salé, presque astringent. Texture légère, avec de fortes influences du fût de vin. Fruits des champs, cuir, tourbe verte, citron et sel. Finale: Bois, épices, citron et framboise. Tourbe et feu de camp. Équilibre: Un superbe whisky, mais on dirait que le fût de marsala sied moins à un malt particulier comme le Port Charlotte. -2 points pour Gryffondor…

Bruichladdich Port Charlotte 10 ans Heavily Peated

50% alc./vol.

André 90.5%
Pour amateur de tourbe avertis, ce whisky est un must! Tourbe agricole, ananas frais, purée de bananes, grosse gousse de vanille, jus de citron, minéral aussi genre galets avec du sel de mer séchés dessus au soleil, varech, sel de mer. J’aime beaucoup le fait que même si ce whisky est tourbé, celle-ci n’efface pas les odeurs plus discrètes et fines. Du beau travail au niveau équilibre général. Texture grasse en bouche, mouth coating, sur les saveurs de salade de fruits, d’ananas et de poires, jus de citron, oranges ou mandarines, fumée de tourbe maritime, algues et sel de mer. Finale camphrée, herbeuse et poivrée.

Patrick 90%
Tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un whisky d’Islay. De la tourbe, de la fumée et un ensemble de saveurs assemblées de manière magistrale. Nez : Belle grosse tourbe pas subtile pantoute, avec une touche herbeuse et crasseuse comme j’aime mes whiskys tourbés. Bouche : Belle tourbe fraîche, chêne brûlé deux fois plutôt qu’une, présentant globalement une saveur de feu de camp et de tourbe. Et une discrète note sucrée qui rends l’ensemble hyper agréable à boire. Pas subtil, mais très efficace. Finale : D’une belle longueur, marquée par la fumée de tourbe, le bois brûlé et une touche herbeuse.

Martin 91.5%
Nez: Superbe tourbe, végétale, agricole et feutrée à la fois. Herbe, citron et sucre en poudre. Vanille, agrumes, chêne et crème. Bouche: Miel et vanille, tourbe et fleur de sel. Caramel, fruits mijotés et malt grillé. Douces épices, fruits tropicaux accompagnés d’une juste minéralité. Finale: Longue et posée, sucre en poudre, chêne et poivre rose. Douce tourbe omniprésente. Équilibre: Exquis, avec Port Charlotte difficile de rater la cible.

Bruichladdich Black Art 26 ans 1990 Edition 06.1

46.9% alc./vol.
Cette 6ème édition de la série cryptique Black Art de Bruichladdich a été élaborée à partir d’une combinaison de fûts distillés en 1990 dont l’origine est confidentielle. Élevé pendant 26 ans et embouteillé à 46,9 degrés, ce single malt d’Islay est une édition limitée à 18 000 bouteilles, numérotées individuellement.

André 92%
Superbe nez; ananas, bananes, poires, miel, abricots, confiture de fruits rouges, raisins secs, dattes, prunes, pommes Granny Smith, chocolat noir. Onctuosité en bouche, très riche en saveur et texture; raisins secs, sherry, melon au miel, mangue, ananas, prunes, poires. Belles notes herbacées bien dosées et tourbe discrète avec un accents de wine cask intriguant. Légère touche de souffre très passagère à la première gorgée. Finale de tango endiablé de poivre, épices, de fruits et de saveurs maritimes. Un whisky à la fois délicat et affirmé sur ses origines. On reconnait bien l’enseignement du Maitre McEwan dans son jeune Padawan Harnett.

Patrick 92%
Un whisky d’une complexité que j’ai rarement vu, le tout magistralement balancé. Impressionnant. Nez : Parfum très fruité, avec des mûres, du caramel, du chocolat, du raisin. Alléchant ! Bouche : Très fruité et sucré, avec du chocolat et du caramel, un peu de bois brûlé. Aussi, du miel, de la vanille, du tabac, du gingembre… Wow, impressionnant ! Finale : D’une belle longueur, d’une complexité incomparable.

Martin 93.5%
Nez: Soyeux et fruité. Raisins et fruits rouges, tabac à pipe, musc, fruits des champs et chêne humide. Bouche: Compote de fruits rouges, bois, épices, pruneaux, dattes, cacao, muscade et cuir. Incroyable texture. Finale: Épices, longue descente toute en douceur. Cuir, tannins, raisin, planche poussiéreuse, réglisse noire. Équilibre: Équilibré, complexe, bonheur. Un grand malt avec comme pratiquement seule imperfection son prix.

Bruichladdich Single Cask Evolution Vintage 2006

64.3% alc./vol.
KWM bottling, Distilled 28-11-2006, Bottled 23-01-2018, from Riversaltes Cask #3307, 269 bottles. Distillé à partir d’orge Chalice, cultivée sur l’Ile d’Islay et vieilli en fût de vin Riversales.

André 89%
Le nez offre de solides notes de confiture de fruits, de fraises et framboises mais présenté en version très polie et arrondie. On détecte rapidement l’utilisation du wine cask qui apporte un rendu fruité bien différent de sherry ou porto. Donc, fruits; framboises et fraises, vin rouge, sensation un peu poreuse et ronde, miel et chocolat, un peu terreux aussi, genre terre mouillée. La bouche est fruitée et mielleuse, réglisse rouge, oranges et chocolat. Le wine cask a pleinement intégré les saveurs de céréales douces, tout comme les épices. La finale est longue et douce, sur les fruits rouges, les fruits sauvages nappés de miel. Une présentation unique comme Bruicladdich peut le faire, faut encore que cela tombe dans votre palette de goût.

Patrick 86%
Un gros whisky intense et pas très subtil. Mais ça reste quand même un whisky très le fun! Nez : Parfum très fruité, très vineux, avec quelques oranges et une note discrète de caramel et de chêne. Bouche : Intense à tous les points de vue : D’abord à cause de l’alcool, puis à cause du vin rouge et enfin à cause qu’il est très chaleureux. Aussi, une petite touche de caramel. Finale : Très longue, marquée par le vin rouge.

Martin 90%
Nez: Vin chaud, belle rondeur. Fruits mijotés, sel marin, chêne et cuir. Framboises et brin de scie. Bouche: Superbe texture, sirop de table, fruits rouges, miel et vanille. Épices, porto, sherry, bois et raisins. Sublime, mais avec un taux d’alcool qui n’est pas pour les néophytes. Finale: Longue, chaude et épicée. Encore les oranges, les raisins et le chêne sec. Équilibre: Excellent whisky, grande complexité, comme bien d’autres impossibles à retrouver…

Glenfiddich Winter Storm 2017 – Batch #1 – Experimental Straight from the Cask – Cask #7

51.4% alc./vol.
Glenfiddich de 21 ans d’âge affiné pendant 6 à 9 mois en fût de vin de glace Canadien. Cette version n’est pas distribuée sur le marché et est un échantillon tiré directement d’un des fûts.

André 92%
Très doux au nez, belle vanille crémeuse, céréales Sugar Crisp, bananes, ananas, savoureuses notes sucrées, salade de fruits tropicaux, oranges, poires, abricots, léger côté citronné et frais super agréable. Ce qui marque la bouche, c’est la texture huileuse et grasse, parfaite pour la dent sucrée; salade de fruits tropicaux, poires, ananas, oranges, raisins verts, wine gums. Very sticky… Finale un peu courte, mais compensée par l’hyper générosité des saveurs couvrant une vaste étendue de la palette des fruits, bonne envolée d’épices et de poivre aussi. J’aime beaucoup l’accent légèrement licoreux qui demeure en bouche après chaque gorgée et la sensation générale rafraichissante laissée par la finale. La douceur du spirit de Glenfiddich s’est très bien prêté au jeu du cask finish. Définitivement, j’aurais embouteillé à 51% plutôt que comme la version grand marché à 43%.

Patrick 91%
Un beau gros whisky intense, avec un beau mélange d’épices et de sucre. Nez : J’aime l’image d’André des céréales Sugar Crisp! Sucré, fruité, des pommes rouges mûres, une touche d’agrumes. Bouche : Oh, du caramel, du miel, du chocolat au lait, des épices, des pommes rouges, de la vanille et des raisins verts. Finale : D’une belle longueur, des épices et un peu de sucre.

Revue Québec Whisky 2018

André:


2018…Chère année 2018.
Année charnière, pour le 10eme anniversaire de fondation du Club, le tout premier au Québec. Il y a près de 20 ans, lorsque nous avons débuté la découverte du monde de ce spiritueux savoureux, nous n’étions pas légende dans le milieu, surtout au Québec. Le catalogue de notre monopole d’état préféré n’était pas aussi bien garni qu’il ne l’est aujourd’hui.

Dix années plus tard, nous avons créé un ‘’monstre’’ qu’il faut nourrir journalièrement car vous en redemandez. Ce qui nous servait comme base de données et compilation de notes de dégustations personnelles est maintenant une (la) référence indépendante dans le domaine. Merci à vous chers lecteurs. Merci aussi à tous les gens de l’industrie qui ont cru en nous. Je les passerai sous silence car de un, il y en a trop et de deux, les personnes concernées se reconnaitront.

3500 whiskies plus tard, je m’étonne de toujours être agréablement surpris par de savoureuses découvertes. Par contre, tout comme les couches de la société, on assiste à une brisure au niveau whisky; des whiskies bas de gamme, une zone intermédiaire qui est de plus en plus désertée au niveau des parutions et du haut de gamme hors de prix, qui ne cesse d’être de plus en plus haut de gamme. La tendance se dessine même du côté des whiskies Américains avec des bourbons sans mention d’âge à 150$ la bouteille… La demande est tellement forte que cela donne lieu à des aberrations ahurissantes. On est loin des années 2000 où l’on devait pousser la machine à marketing afin de vendre ses produits. Maintenant, tout peut se vendre, peu importe le prix, raison de plus pour vous cher consommateur d’avoir de bonnes références avant d’acheter. Notre site web Quebecwhisky.com trouve encore plus sa vocation.

Fascinant aussi de voir la vague sur laquelle surfe une quantité phénoménale de nouveaux adeptes (et parfois des prédicateurs improvisés spécialiste du whisky), cette même vague que nous avons eu la chance de voir éclore voilà environ 10 ans du côté sud de notre poreuse frontière. Côté production, toujours est-il qu’il se trouve des entrepreneurs visionnaires et persistants qui désirent produire des alcools de niche et du terroir Québécois, le tout en ayant à se taper les dédales sans fin de la législation Québécoise. Chapeau les gars (filles).

Cette année au niveau whisky, a été une des meilleures années à vie. J’ai eu la chance d’évaluer des éditions d’exceptions qui, même si elles ne trônent pas au haut du palmarès des meilleurs whisky 2018, sont au top de mes expériences de dégustation. Je repense au whisky McClelland distillé en 1878, Glen Grant 1966, Linkwood 1956, une dizaine de mythique Port Ellen, Ardbeg 21 et 23 ans, Lagavulin 37 ans, et j’en passe. Même si bien de ces whiskies ne sont pas accessible pour la plupart des communs mortels (comme moi d’ailleurs car je n’ai pas le budget pour me payer ces bouteilles), il devient de plus en plus facile de les évaluer car étant détaché de la notion de prix ou de rareté car souvent ce sont des échantillons que j’ai eu via des contacts. Il y a pire comme passe-temps me direz-vous… La passion n’est peut-être pas sous la même forme qu’elle ne l’était à mes débuts, mais un feu intérieur m’anime toujours lorsque je parle de cette boisson emblématique.

Pour terminer j’aimerais remercier des gens qui me sont chers et qui participent, parfois involontairement, à cette folie dont je suis épris; ma femme qui me laisse la priver de précieux temps avec elle lorsque j’évalues ou donne des formations, tout comme mes enfants qui sont témoin de ma passion, des amis passionnés tout comme moi avec qui je partage cette passion et beaucoup d’échantillons, les membres du C.A. du club qui prennent sur leurs épaules de grandes responsabilités et portent avec nous le flambeau de ce beau club qu’est devenu QuebecWhisky. Finalement, mon comparse Patrick, pour l’ensemble de l’œuvre!

N’oubliez pas que le plaisir ultime réside dans la découverte et l’expérience générale que vous tirerez de vos dégustations.
Créez des occasions de partage, et contaminez vos amis avec votre passion, le whisky est une religion contagieuse.

Bonnes découvertes les amis.
André

Meilleur Single Malt… une année fertile avec 7 embouteillages notés 95%
Gordon & Macphail Glen Grant 47 ans 1966
Gordon & Macphail Linkwood 60 ans 1956
Port Ellen 25 ans 1978 4th Release & 24 ans 2nd Release
Bunnahabhain Moine Mhor Brandy
Brora 35 ans 13th release
Ardbeg committee 2006 Uigeadail

Blended Whisky
Collectivum XXVIII Edition 2017

American Whisky
Knob Creek 25th Anniversary, mention spéciale au Old Grand Dad 114 proof à 25$us

Canadian Whisky
Lot 40 Cask Strength 11 ans et Two Brewers Yukon Release 07

Irish Whisky
Teeling 24 ans Sauternes Batch 08/2016


Patrick


2018 fut une année mémorable car il s’agissait du 10ème anniversaire de Québec Whisky, le tout premier club de dégustation de whisky au Québec. Il y a 10 ans, en 2008, nous avions presque l’air d’extra-terrestres avec l’idée de lancer un club de dégustation de whisky ! Moi le premier, j’avais bien de la misère à imaginer pourquoi quelqu’un voudrait bien se joindre à nous ! Aujourd’hui, toutes les grandes villes du Québec (et même certaines moins populeuses, tel que New Richmond et ses 3706 habitants !) ont leur Club. Et que dire de notre présence virtuelle ? Au début, note site web ne servait qu’à conserver nos évaluations de whisky pour notre usage personnel. Aujourd’hui, nous avons près de 600,000 visiteurs par année, notre page Facebook est suivie par plus de 6500 personnes. En fait, il y a tellement de pages web et Facebook sur le whisky au Québec que je n’ai pas le temps d’en suivre la moitié.

Pour la petite histoire, tout a commencé en fait environ 5 ans plus tôt… Une passion partagée par trois amis (André, David et moi) qui ont rapidement fait le tour de ce que notre monopole d’état avait à fournir comme bouteilles et comme informations. Pour remédier à la situation, nous avons commencé à donner des formations pour la SAQ ( !) et surtout, nous avons voyagé. Nous avons vite découvert un foisonnement de festivals et de club de whisky : Il y en avait partout, sauf au Québec ! En particulier, le Festival du Nouveau-Brunswick, à Fredericton, nous a particulièrement impressionné. Nous nous sommes rapidement mis en tête de recréer un tel festival à Québec… Mais par où commencer ? Nous avons demandé conseil, en particulier à Marc Laverdière, ambassadeur pour Highland Park et Macallan, ainsi qu’à Frank Scott, le président du Festival et du club de whisky de Fredericton. Ceux-ci nous ont recommandé, avant de tenter de lancer un festival, de créer un club de whisky : Nous aurions ainsi des participants potentiels, voir des bénévoles pour notre évènement !

Ceux qui nous connaissent savent toutefois que nous avons une grosse tendance à tout faire à notre tête en ignorant la plupart des conseils. Bref, oui pour un club de whisky (ça semblait plus simple à organiser qu’un festival !), mais pas question d’en faire un regroupement de « vieux pêteux » comme nous avions vu ailleurs. Nous voulions un club dynamique, démocratique, sans but lucratif, en fait plutôt une association de tripeux, de geeks de whisky. Je me souviens encore de la première activité du Club où plusieurs personnes s’attendaient définitivement à autre chose : D’ailleurs, à la fin de notre première année d’opération, je prédisais que le nombre de membres de la 2ème année serait inférieur à celui de la première ! Aujourd’hui, nous avons une liste d’attente pour se joindre au Club qui compte plusieurs centaines de personnes… Faut croire que nous avons visé juste finalement !

Bref, après 10 ans, nous avons organisé des centaines d’activités diverses. Au travers de celles-ci, le Club a accueilli des invités provenant des quatre coins du monde représentant plus de 50 distilleries différentes, dont Jim McEwan, Master Distiller de Bruichladdich, Anthony Wills, fondateur de Kilchoman, John K Hall, fondateur de Forty Creek, Angela D’Orazio, Master Blender de Mackmyra et bien d’autres. Nous sommes devenu une source d’inspiration (et d’envie !) pour tous les autres clubs au Canada !

Malheureusement, seule la SAQ nous ignore encore ostensiblement (l’organisation nous ignore, mais pas leurs employés « de terrain », pour la plupart des gens d’une grande compétence et d’une grande passion envers leur travail, que je salue bien bas), et les lois québécoises concernant l’alcool qui sont toujours aussi arriérées, n’ayant subi que quelques changements cosmétiques dans les dernières années – L’ensemble de la loi date d’il y a plus de 100 ans et n’a plus comme raison d’être que de protéger des « planqués » à la RACJ et au siège social de la SAQ. Et, à mon grand étonnement, de nombreux amateurs de whisky semblent s’accommoder très bien de cette situation. Il leur semble naturel d’obtenir un permis gouvernemental de la RACJ pour une réunion de famille, il leur semble naturel que le gouvernement, via la SAQ, décide de ce qu’ils peuvent boire – j’aime bien l’image des couches de bébé : Compte tenu de l’importance de celles-ci pour la santé de nos bébés, pourquoi celles-ci ne sont-elles pas vendues par un monopole d’état, qui pourrait s’assurer de la qualité du produit, et de collecter le 15% de TPS/TVQ ? Ou encore, la nourriture en général ? Les autos ? Si vous commencez à trouver que ça ressemble à un régime communiste, ben la SAQ, c’est ça.

Pour ce qui est de l’industrie en général, je pourrais presque répéter mot pour mot ce que j’ai écrit l’an dernier : Il y a de plus en plus de diversité, mais en termes de volumes, le scotch domine encore et toujours. Où j’ai constaté un peu de changement, c’est au niveau de l’apparition de nouvelles mention d’âge en remplacement les fameux « NAS » (No Age Statement). Le meilleur exemple étant Macallan, qui commence à remplacer son « strippers range » (Gold, Amber, Sienna et Ruby…) par ses nouveaux 12 ans Double Cask et Triple Cask. Je crois qu’il s’agit d’un premier signe que le prix des bouteilles « moyen de gamme » commence enfin à plafonner. Tout le contraire toutefois du prix des bouteilles « haut de gamme » qui continueront à augmenter tant qu’il y aura quelqu’un prêt à payer !

Enfin, quels sont les whiskys qui m’ont marqué l’an dernier ? Certains sont des nouveautés, d’autres non, mais c’était la première fois que je pouvais y goûter !

Meilleur whisky toute catégorie :
Douglas Laing Glenrothes 25 ans Sherry Cask (toujours disponible à la SAQ!)

Meilleurs single malt scotch (à part les 2 gagnants « toute catégorie ») :
Ex-aequo :
Lagavulin Distillers Edition 2001-2017
Kilchoman 10 ans Single Cask Release pour le 10ème anniversaire de Québec Whisky
Ardbeg 23 ans Twenty Something

Blended Scotch :
Collectivum XXVIII (toujours disponible à la SAQ!)

Whiskey Américain :
Triple Eight Distillery – The Notch 12 ans (cherchez pas, la SAQ est convaincue que personne n’aime le whisky américain)

Canadian Whisky :
Lot 40 Cask Strength 11 ans (toujours disponible à la SAQ!)

Autres pays :
Ex-aequo :
Teeling 24 ans – Batch 08/2016
Midleton Dair Ghaelach – Virgin Irish Oak Collection – Bluebell Forest (toujours disponible à la SAQ!)
Bon, la majorité de ces whiskys peuvent vous sembler inatteignables, mais j’ai goûté à la plupart soit grâce aux activités du Club (4 sur 9), ou encore grâce aux activités et kiosque de dégustation à la SAQ Signature (3 sur 9, l’équipe de la SAQ Signature à Québec fait un travail incroyable !)

Sur ce, je vous souhaite une superbe année 2019 remplie de découvertes !

Patrick

Glenfiddich Experimental Series #03 Winter Storm 21 ans

43% alc./vol.
Glenfiddich de 21 ans d’âge affiné pendant quelques mois en fût de vin de glace Canadien.

André 82%
Attentes et déceptions, surtout après avoir goûté à la version directement du fût version cask strength. Nez fruité, les fruits tropicaux, frais et presque effectivement hivernal, rafraichissant plutôt, oranges sanguines, raisins verts, gros manteau sucré. Bouche douce et sucrée; poires, vin effervescent, raisins verts, sucre à glacer, légère touche citronnée et beaucoup de fruits tropicaux. Dommage pour la texture et la dilution qui affaibli la toile de saveurs. Courte finale sucrée.

Patrick 83%
Avec un whisky fait en quelque sorte en mon honneur, mes attentes étaient élevées (sans jokes, je suis le canadien qui a inspiré le produit en étant prisonnier de la distillerie pendant trois jours à cause de la pire tempête de neige en 60 ans!). Et je suis plutôt déçu. 21 ans pour ça, bof. Nez : Parfum léger, fruité et légèrement sucré. Bouche : Sucré, très épicé, des pommes cramées et boisé…. Je m’attendais toutefois à un produit mieux balancé. Finale : D’une belle longueur, marquée par le bois brûlé.

Bruichladdich Port Charlotte Islay Barley 2011

50% alc./vol.
Port Charlotte réinvente sa gamme et son packaging en 2018. Toujours fabriqué à partir de 100% d’orge venant de 3 fermes (Dunlossit, Kilchiaran et Sunderland) et d’eau de source provenant d’Islay, cette édition justement nommée « Islay Barley » est un single malt ultra tourbé (40 ppm). Distillé en 2011 à partir d’orge récolté en 2010, il est ensuite vieilli sur Islay à 75% dans des fûts de whiskey américain de premier remplissage et à 25% en fûts de merlot et de syrah de second remplissage.

André 88%
Le nez est jeune et vif même s’il y a beaucoup de délicatesse sous ce 2×4 clouté de tourbe. Tourbe terreuse puissante remplie d’enbruns salés, herbe verte mouillée, citron et agrumes, fruits tropicaux, grains de céréales au miel, grosse vanille pulpeuse… mais faut passer au travers du filtre de tourbe assez opaque. La bouche est puissante et huileuse, tourbée et fumée, un peu crasseuse, morceaux d’ananas, de fruits tropicaux, agrumes, oranges et citron, une pincée de sel de mer, poignée d’amandes, céréales maltées. Notes médicinales impressionnantes, camphre et feu de bois encore mouillé. Ensemble un peu agricole dans la présentation. Finale sur le charcoal et le poivre broyé, terre mouillée, fumée sale et souvenirs maritimes, chocolat noir amer. Une belle édition, à mi-chemin entre les Octomore et les Laphroaig.

Patrick 93%
Que c’est bon. Menoum, wow, miam miam miam. T’aime la tourbe? Poses-toi pas de questions, tu vas adorer. Genre, les Laphroaig d’il y a 15 ans rencontrent les Bowmore de la même époque! Et en plus, beau bonus, on ne ressent pas du tout la force de l’alcool. Nez : Oh la belle fumée toi! Fumée de tourbe fraîche, gazon jauni, avec une subtile touche maritime. Bouche : De la fumée de tourbe subtilement sucrée, du créosote et un peu de poivre et pas mal de sel. Oh que c’est bon ça! Finale : D’une belle longueur, fumée, sucrée et avec du bois très brûlé.

Martin 91%
Nez: La tourbe y est bel et bien, mais est masquée par la délicatesse des fruits présents. Algue et sel de mer viennent accompagner le tout, suivi de chêne mouillé et de miel, sucre en poudre et vanille. Bouche: Superbe texture, la tourbe est terreuse, mais elle sait bien s’éclipser pour montrer le miel, les fruits, le bois et la vanille. Finale: Poivre, cacao, bois et cendre. Tout en douceur comme retombée. Équilibre: Un grand scotch tourbé. Degré d’alcool à point, saveurs bien cernées et équilibrées, un dram qui nous garantit une belle soirée.

Bastille 1789 Single Malt

43% alc./vol.

Patrick 80%
Ouin… Pas évident de donner une note à ce whisky. C’est bon, mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas envie de m’en servir un autre verre. Probablement trop sucré. Nez : Parfum de jeune whisky de malt sucré et marqué par les céréales et par des fruits délicieusement sucrés. Bouche : Oh…. Meilleur que ce que je m’attendais! Du sucre très chaleureux, du chêne, quelques épices et un beau mix de fruits sucrés venant des différentes finitions en fûts. Finale :D’une belle longueur, fruitée et sucrée.