Gordon & MacPhail Bunnahabhain 1997

43% alc./vol.

RV 82%
De retour au Bunnahabhain d’antan. Je préfère les télés ACL à télécommande aux TVs à roulette. Très doux, du sherry s’annonce au nez, avant de laisser la place au foin et à la tourbe on-ne-peut-plus discrète. La finale, trop courte, est couronnée par une fumée éparse, qui tente de soutirer à ce whisky quelques points de plus. Tout va bien, mais il est loin d’être supérieur à la nouvelle version à 46%, et du style à être oublié rapidement.

Gordon & MacPhail Bunnahabain 14 ans 1991-2005

43% alc./vol.

André 82.5%
Herbeux et timidement maritime, se développant ensuite sur des notes de sel marin et une fraicheur surprenante, allié d’un cendreux et d’une fine tourbe parfumée à l’eucalyptus. Pas très représentatif des malts costaux d’Islay, mais a trouvé sa niche dans sa différence.

RV 87%
Plus vert que le Bunnahabhain normal, il ne faut vraiment pas se fier au nez très ordinaire pour retrouver de la tourbe très très verte au gout. Le finale aussi tire sur le grain vert, style pousse verte de samare d’érable trempé dans la cendre. Une édition de revendeur qui botte franchement le cul de la version propre de la distillerie.

Patrick 80%
Beurré, légèrement épicé. Huileux. Léger métal. Fruité au goût. Assez riche, mais semble manquer un peu d’équilibre.

Dun Bheagan Bunnahabhain 13 ans 1994-2008

46% alc./vol.
Version single barrel limitée à 1360 bouteilles.

André 87%
Tourbe claire et liquide/diluée, souffre d’allumette et douce fumée sucrée. La bouche est changeante et passe sur le menthol et des saveurs de bonbons Certs et le tout se termine sur une belle pente cendreuse. Encore une fois très peu représentatif des malts habituels d’Islay et en tant que Bunnababhain, tout à fait singulier.

RV 86.5%
Champêtre, version métissée Québec/Écosse de la campagne salée. Tourbe surpassée par du persil poivré et du fromage fumé (calumet de Bergeron), plus proche de Skye que d’Islay. En bouche, des agrumes sont ajoutés au mélange toujours poivré, mais la texture huileuse traditionnelle du Bunna est toujours aussi glissante sur les joues. L’aftertaste tire sur la tourbe un peu brûlée, alors que la bouche fait sentir la touche du 46%. Encore une fois, un Bunnahabhain de revendeur supérieur à l’original.

Patrick 85%
Au nez, frais et vivifiant. Cache un petit coté poivré presque caché par les céréales. Au goût, me fait penser à une salade verte dont la vinaigrette balsamique est sur les stéroïdes et où on a râpé un peu de parmesan. La touche poivrée revient en finale. Très bien équilibré, idéal lorsqu’on veut se convertir au végétarisme.

Bunnahabhain Darach Ur Batch #1

46.3% alc./vol.

André 81%
Un « tricky whisky » pour le nez… wow, c’est bizarre ça… Croquant, bonbons sucrés passés date – les bonbons peppermint vert? – Céréales sèches et les bonbons qui sentent maintenant plus les herbes. Très bizarre ce single malt et vraiment évolutif et changeant. Maintenant plus épicé, biscuits au gingembre et arômes habituels liés au vieillissement en fût de chêne; la vanille, présence du bois et un soupçon de fruits. Il s’adoucit passablement en bouche sans se départir de son côté herbeux et c’est quelque chose que je n’apprécie pas particulièrement. La finale est un assemblage de fine tourbe sucrée, un peu mielleuse et épicée au gingembre. Pas de doutes qu’on fait dans l’inusité mais ne plaira certainement pas à tous.

RV 84%
Loin de l’île, l’étrangère a toute de même son charme. Gingembre au caramel, qui devient trop puissant en bouche, malgré une belle douceur et rondeur. Son point fort réside en début de finale qui se révèle assez boisée, avec de l’épinette juteuse. Loin d’Islay, c’est davantage l’image d’un Canadian Club qui gouterait bon.

Patrick 84%
Xérès, épices, genièvre et épices à poisson. En bouche, arrivée sucrée, fruitée (fraises), épicée, onctueuse et complexe. Évolution intéressante des saveurs en bouche. Par contre, la finale a une touche de métal qui lui fait perdre quelques points. L’ensemble demeure intéressant, en particulier à cause de la richesse et de l’évolution des saveurs.

Bunnahabhain 12 ans (nouvel embouteillage)

46.3% alc./vol.

André 83.5%
Les fruits s’accrochent au nez, c’est dense et compact comme présentation. Gâteau au fruits qui s’accompagne des accents relatifs que l’on retrouve dans les bourbons; cerises et fruits des champs, bois, vanille et miel. Arrivée un peu fade, relevée – heureusement – par le taux d’alcool, bien fruité avec une petite pointe salée. Finale finement tourbée avec un twist herbeux et maritime.

Patrick 90%
Nez : Fruits mûrs, pomme verte, chêne et vanille. Subtile touche maritime. Bouche : Arrivée en bouche très chaleureuse, marquée par les fruits mûrs, le chêne et la vanille. La petite touche maritime en fait un dram tout de même unique et très agréable. Finale : Longue et chaleureuse, marquée par les fruits et le sel. Balance : Quelle amélioration depuis l’ancienne édition! Les compétiteurs devraient en prendre note : En augmentant le taux d’alcool et en faisant leurs devoirs, les gens de Bunnahabhain ont réussis à nous créer un whisky qui n’a rien à envier à la compétition.

Martin 84.5%
Ultra-roux et foncé, ultra-sherry. Nez: Un ballet semi-douteux de tourbe et de xérès. Raisins, vanille, réglisse rouge, dattes et fumée. Orge séchée. Gâteau aux fruits de ma tante. Bouche: Fumé et fruité. Pommes vertes, raisins secs, tourbe de plus en plus discrète. Chêne marqué par un taux d’alcool “sua coche”, comme disent les jeunes. Finale: Belles épices chaleureuses du sherry cask mises en valeur par le bois sec et poussiéreux avec une bonne rasade de tourbe bien dosée. Équilibre: Assez puissant, quoique quelque peu maladroit. On dirait que ça veut trop tirer dans tous les sens. Certains coups atteignent la cible, d’autres moins…

RV 87.5%
Call of the Wild. Wow! Dès les premières effluves, on s’aperçoit que la bête jadis trop domestiquée est retournée un peu plus à ses instincts sauvages. Libérée dans le champs de tourbe, elle court un peu trop rapidement en bouche, mais la finale toujours avec son caractère huileux d’antan longtemps foule la tourbe avec vigueur. D’accord, il s’agit toujours d’un créature plus fine que les autres fauves d’Islay, mais de laisser 6.3% de corde alcoolique supplémentaire lui a fait le plus grand bien.

Bunnahabhain 12 ans (ancien embouteillage)

40% alc./vol.
Bunnahabhain, dont le nom signifie « embouchure de la rivière », a donné son nom au village qui s’est créé autour ; en effet, c’est la distillerie qui a permis la fondation du village, par le travail régulier qu’elle a apporté à ses habitants. Auparavant, la lande, inhospitalière, était quasi déserte. Fondée en 1881, Bunnahabhain a été dès le début destinée à devenir une distillerie importante ; construite autour d’une cour, elle ressemblait à un château du Bordelais. Sa fusion avec W. Grant & Co. en 1887 a donné naissance à la Highland Distilleries Co. Ltd ; Agrandie en 1963, avec l’ajout de deux nouveaux alambics, sa physionomie générale n’en fut cependant pas trop modifiée. Bunnahabhain fait désormais partie du groupe de Burn Stewart depuis 2003. L’eau utilisée pour la fabrication du whisky provient de ruisseaux coulant dans les collines environnantes, et est nettement moins tourbée que ce à quoi on pourrait s’attendre. Ce single malt complexe du nord de l’île d’Islay constitue une excellente introduction aux whiskies légèrement tourbés. Un single malt vieilli en fûts de bourbon et de xérès.

André 81%
Est-ce qu’on est sur Islay avec ce scotch ? Malheureusement très difficile à trouver mais qui risque le détour ou l’achat si vous avez la chance d’en trouver une bouteille.

RV 81%
Le beurre du Bruichladdich avec le sherry herbeux du Speyside. Mélange de chocolat blanc et de sucre à la crème. Liquide, le début est encore plus Speyside, avec une finale qui revient sur le beurre. So-so, surprenant pour un Islay mais nonobstant sa région, trop sans surprise.

Patrick 82%
Léger, orge mouillée, odeur de new make… Semble très jeune. Léger fruité. Léger sucre. Beurre. Fait plutôt penser à un scotch du Speyside.

Bruichladdich MCMLXXXV Archive Edition DNA 27 ans

49.3% alc./vol.

André 86.5%
Poires huileuses, melon au miel, fruits exotiques et tropicaux, oranges. Brise maritime finement salée. Fin et distingué, saveurs fraiches et fruitées, sucrées. C’est rafraichissant, presque un whisky d’été. La bouche est plus soutenue, pas nécessairement puissante mais plus consistante, plus astringente aussi; citrusy, lime, bois mielleux, oranges et épices en fond de bouche. Le whisky s’étire très longuement en bouche, les épices émergent avec force et s’accrochent au palais. Ce côté épicé ne me plait pas beaucoup personnellement, surtout ce feeling éclisse de bois de la finale qui tranche fortement avec les douces et suaves saveurs tropicales… mais l’astringence aide le whisky à durer en bouche. Un bon whisky, qui réussit à bien présenter la palette aromatique distinctive de Bruichladdich mais un rapport qualité prix fort discutable, ce qui affectera sur la note finale.

RV 78.5%
Est-ce que les herbes du gin surissent après 27YO et montent à la tête du maître de chai? Anis et épinette à l’extrême, accompagné d’un parfum rance. En bouche, il faut attendre très longtemps pour que soit livrés anis et bois, peu et tard. Sa force est le caramel de la finale qui est dissimulé derrière l’alcool et l’anis de la finale. Un peu dans le même genre mais tellement plus goûteux et accompagné de tourbe, au quart du prix le Old Malt Cask Laphroaig est un bien meilleur choix.

Patrick 89%
Un Bruichladdich comme on les aime! Nez: Le nez beurré typique des anciens Bruichladdich. Orge, notes maritimes et quelques fruits exotiques. Bouche: Extrêment huileuse et beurrée. Touche de sel, un peu d’herbe d’écpices et d’agrumes. Finale: D’une belle longueur. Fumée.

Bruichladdich Bere Barley 2006

50% alc./vol.
Kynagarry farm, Achaba, Achfad fields. Bouteille 3753 de 7650.

André 82%
Un peu effacé et très doux au nez. Céréales au miel et à la vanille, citron-agrume et un brin d’oranges fraiches. La douceur est de mise et ne trahit sa provenance maritime qu’au travers de farouches notes fruitées d’orange et de citron. En respirant, les notes de miel deviennent de plus en plus apparentes et l’alcool, relativement discret depuis le début est maintenant complètement disparu du nez. En bouche, le miel encore, les noisettes rôties, les céréales séchées un peu austères texture crispy, de la belle vanille crémeuse, à la limite une pointe d’herbe verte, mais l’ensemble manque de passion et de volubilité. Finale longue et douce, un beau vol en planeur… Dans le style Bere Barley, cet embouteillage s’en sort bien, son manque d’audace lui permet de ne pas commettre d’erreur d’exécution mais lui prive également des points supplémentaires au niveau de l’originalité.

Patrick 82%
Nez: un peu de Dry Gin! Après avoir respiré, on détecte aussi quelques notes de malt. Particulier. Bouche: Ayoye. Un mélange de gin et de scotch. Herbes, épices, agrumes et malt. Une belle complexité. Finale: Épicée et assez longue. Balance: Intéressant…

Martin 82%
Plutôt jaune pâle et sans prétention. Nez: Céréale effacée mais très herbeuse. Un peu de poussière et un peu de miel. Excessivement terreux. Ça sent vraiment la ferme. Bouche: Sucré et mielleux au début, ça finit quand même par goûter la ferme. Terre, épices, foin, céréales séchées. Finale: Longue, chaude et épicée, malgré qu’elle exhibe encore un copier-coller des flaveurs énumérées plus haut. Équilibre: Bien qu’il faut saluer les expériences saugrenues de Bruichladdich, voici un embouteillage duquel je me tiendrais un peu plus loin. Même son 50% d’alcool me parvient pas à nous faire oublier la basse-cour.

RV 83%
Une belle douceur mais pour amateur d’Islay traditionnel, consulter Charlotte Octomore. Beau mélange floral de Dalwhinnie et de Glen Garioch, on est loin d’Islay surtout lorsqu’on ajoute le pain et le grain de bois sucré. En bouche l’alcool est évident, même un peu trop, le tout dans une texture trop claire. Correct mais si le Bere Barley donnait ce goût au whisky d’antan, je préfère la modernité.

Bruichladdich X4+3

63.5% alc./vol.
Distillé quatre fois et mûri pour une période de 3 ans dans d’ex fûts de chêne américain. Édition limitée à 15000 bouteilles.

André 77%
Le fil du rasoir ou la précision et la froideur du scalpel dans la main du chirurgien. Approche de céréales et de distillat, crémeux au nez sans être amoureux. Rapidement, cela me rappelle certaines grappa (en plus froid au niveau des saveurs). Je détecte tout de même le raisin vert et la poire, fruits tropicaux. L’héritage du bourbon cask est en avant-plan, la vanille et le mashmallow, l’ananas et quelques notes de citron frais, crème glacée à la vanille. La finale est forte en alcool mais tout de même tolérable, beaucoup de pomme, poires, ananas, fruits tropicaux, acidité du citron et froideur du spiritueux de bas âge. Si l’on apprécie la précision de la distillation, les saveurs et le manque de vieillissement laissent une impression un peu anonyme et sans passion. Avec toutes les expériences de cask finish et les perles distribuées par la distillerie ces dernières années, cette expression manque d’amour et de désir. Ça laisse la même impression que lorsque tu rencontres ton highschool sweetheart dans des retrouvailles pis qu’il/elle a pris 35 livres ou perdu ses cheveux.

Martin 80.5%
Nez: Très épuré, avec une lame d’alcool qui nous assaille le nez tout-de-go. Un peu de céréales, pommes vertes, raisins blancs et fruits tropicaux. Bouche: Meringue et vanille, fleurs blanches, guimauve et épices. Bois de chêne prononcé. Le taux d’alcool est rapide, dévastateur et sans-pitié. Finale: Longue et épicée, soutenue encore par son degré d’alcool qui ne joue pas la carte de la subtilité. Équilibre: Je salue tout de même l’effort expérimental de la distillerie sur ce coup-là, mais le taux d’alcool manque énormément de maîtrise et apporte à ce whisky un élément plus destructeur que bienfaiteur.

RV 75%
15000 poissons X 100$=1.5 millions d’arguments pour consentir à sortir pareil échec. Bas passés date et oignon, Balblairesque. Arrivée de genièvre, de ciment et de feuilles, le tout ayant trop longtemps macéré. Finale presque tourbée avec un petit pitch d’alcool et d’épices, un peu savonneuse. L’alcool de son côté ne se sent pas vraiment, mais n’enlève rien. En résumé, commence très mal, fini presqu’endurable, mais ça ne reste qu’un whisky poche avec un pitch d’alcool. C’est ce qui doit arriver quand on fait une trop grosse batch qu’on ne peut se permettre de sacrer aux vidanges, que même les revendeurs ne voulaient pas et dont même Kensington Wine Market dit faire une erreur pour s’en débarrasser. 15000 bouteilles de trop.

Bruichladdich Waves Malvoisie Finish

46% alc./vol.
Cette nouvelle version de Bruichladdich Waves est vieillie en fûts de bourbon puis affinée en fût de Madère, cépage Malvoisie pour être plus précis. Plusieurs millésimes entrent dans la composition de ce single malt, pour un niveau de tourbe moyen atteignant 15 PPM.

André 80%
Ma déception dans les nouveautés de cette distillerie. Le petit côté maritime, salin et rafraichissant des anciennes versions de Bruichladdich est bien là, mais un manque criant de développement et de raffinement nous laisse sur nos attentes. Il livre de bien belles saveurs de fruits tropicaux et de melon mais trop peu trop tard. Un whisky exprimant la transition précaire et insécure sur les nouveaux embouteillages ou peut-être la recherche d’identité propre, la redéfinition du style de Bruichladdich? Je ne sais trop…

RV 82%
Très ennuyant au nez, même après avoir respiré, un combattant qui arrive déjà essoufflé avant le combat. Un peu épicé, mais à peu près pas de tourbe. Arrivée dans le même ton, avec tout de même une surprise d’épices qui redescend vers une tourbe plus naturelle en gorge. La finale est dans la même veine mais encore plus forte. Un whisky d’amplitude, à servir en début de soirée, tout en courbe ascendante qui finit bien, mais puisqu’il commence beaucoup trop tranquillement bas, la médiane sans déplaire n’excite guère.