Ardbeg Galileo

49% alc./vol.
Ardbeg Galileo, le nouvel opus de la célèbre distillerie, une édition limitée de 12 ans d’âge (distillée en 1999) visant à célébrer sa participation à la première expérience de maturation… dans l’espace ! Le cœur de cette édition spéciale d’Ardbeg est un whisky vieilli dans des fûts de Marsala (vin sicilien), associé à de l’Ardbeg vieilli dans des fûts de Bourbon de premier et de deuxième remplissage. Les fûts de Marsala ajoutent ici des arômes et une texture fruités au fameux style tourbé et fumé de la distillerie.

André 86.5%
Il est grand le vide sidéral entre le Ardbeg Supernova et le stellaire Rollercoaster. Nez de tourbe à l’approche polie, bien sucré et fruité (vin blanc, fruits de la passion, melon, lime-citron) et passablement d’éléments sucrés style vanille. Un Ardbeg mis entre apostrophe. Paille mouillée avec de l’eau de pluie provenant de l’Atlantique, légèrement salée, un p’tit côté fourrure animale aussi (mais très discrète – le chien sur la boite a effectivement revêtu sa combinaison spatiale). L’alcool absent des premières gorgées s’incruster progressivement en bouche et je dois avouer que l’effet se décuple avec les gorgées. Dans l’ensemble, le Ardbeg habituel a perdu de sa singularité de son unicité. Le côté fruité est trop présent et on dirait que les expériences de Bill Lumsden faites avec Glenmorangie déteignent sur Ardbeg. Le côté bon garçon ne convient pas à tous, et le « bad boy of islay » est peut-être trop influencé par la féminine Glenmorangie des Highlands. Lumsden devrait garder ces deux distilleries aux deux extrêmes de la palette de goût, telles qu’elles l’étaient précédemment… Un bon whisky, mais venant de Ardbeg, c’est tout un retour sur terre.

RV 87%
Un whisky simili-technologique et pléonastique Islay non challengeant. Tourbe jaune orange aux allures de Lagavulin sur les freins, un gros train moderne puissant carburant au sel de Bowmore. En bouche, toujours un vieux Bowmore lent, a peine chocolaté, qui prend lentement et lourdement son chemin. Enfin, la finale est longue, toujours salée et orangée a la fois, qui se transforme en marmelade en finale. Bon goût mais mauvaise direction pour Ardbeg qui devrait cesser de regarder vers le ciel épuré du Blasda et du Galileo et retourner à la tourbe d’antan.

Patrick 85%
Nez rappelant une ferme, du moins un ferme sur Islay: du foin, du cuir, de la tourbe et une touche iodée. En bouche, la tourbe et le foin sont très présents, laissant tout de même au sel et à un petit côté maritime la chance de s’exprimer. La finale est plutôt salée et s’étire longuement. Un bon whisky, mais il y a un petit quelque chose qui me semble débalancé. Peut être suis-je plus sévère à cause de l’estime que je porte cette distillerie? Enfin, je préfère de loin le 10 ans régulier…

Martin 92.5%
Nez: D’une belle couleur caramel doré, mielleuse même, dès qu’il est versé, l’Islay emplit la pièce. Bien sûr, fumée de tourbe plein la gueule. Avec un peu de persévérance on prend plaisir à y découvrir du chêne vanillé, de la guimauve grillée, du beurre, du cuir, du gazon et du goudron. Le nez est si sophistiqué qu’on en oublie de le boire. Bouche: Sucré-salé comme dirait Guy Jodoin. Tourbe à la vanille, tabac à pipe, notes de réglisse noire. Finale: La boucane et une tourbe un peu poivrée s’éclipsent placidement pour faire place à l’amertume d’une touche de grains d’espresso. Équilibre: Un Ardbeg d’enfer, comme il se doit. On sent un peu le marketing derrière l’histoire spatiale, mais la boîte rétro est vachement cool.

Secrets Stills 4.6 Islay 1990

45% alc./vol.
Embouteillage de Gordon & MacPhail, et malgré qu’il s’agisse d’un secret, avec les indices qu’on peut retrouver sur la bouteille, on sait qu’il s’agit de Bowmore. Une édition de 18 ans limitée à 992 bouteilles.

André 89.5%
Tourbe très pausée et définitivement Islay, douce fumée, écorce de bouleaux. La bouche est très texturale et d’un beau sucré. Apparaissent progressivement noisettes, oranges et sel en finale (saumure?) pour passer sur une rétro-olfaction à saveur de fruits rouges. A définitivement quelque chose du Bowmore Tempest… Vraiment bien et agréablement différent.

RV 89%
Bowmore mords la poussière de sa propre tourbe pour s’être départi d’un tel cask à un revendeur pour un prix probablement dérisoire et un whisky ô combien meilleur que sa version officielle du 18 ans. Mi-tourbe, mi-salin, beaucoup plus proche des algues de la mer que de la grosse fumée de tourbe, mais aussi avec une pointe d’agrume toute juste sucrée. Sur la langue, sait être apaisant malgré son fort goût de tourbe cette fois-ci un peu fumée, plus vert en bouche qu’en finale. Au milieu de celle-ci, il effectue une belle transition sur le grain salé mais non aigre, voire presque caramélisé, probablement l’influence d’une durée de vieillissement de 18 ans. Et à moins de 75$, un prix tout à fait non-macallien pour un whisky de cet âge, qui lui fait gagner un bon point.

Patrick 90%
Au nez, puissante fumée et tourbe. Au goût, la fumée prends énormément de place, qu’elle partage avec la tourbe et avec des fruits rouges qui disparaissent dans l’âcreté de la fumée. En finale, la fumée prends tout son temps pour disparaître laissant aux fruits rouges la chance de nous dire un dernier au revoir. Un goût franc et authentique (surtout à ne pas confondre avec une Labatt 50!) , direct, très puissant et bien équilibré.

Old Malt Cask Port Ellen 26 ans

50% alc./vol.
Distillé en 1983.

RV 88%
Une première de classe dont la moyenne n’augmente plus finit par se faire moins remarquer. Dès l’ouverture, le côté Islay ne laisse présager autre chose, si ce n’est peut-être d’une étrange odeur de coquillage saupoudré de pierre à savon. En bouche, le chocolat se joint à la tourbe encore plus franche, ainsi que du sel et du poivre. La finale, d’une longueur adéquate pour un 26YO, est un peu prévisible mais toute de tourbe telle que je l’apprécie, avec un soupçon de lilas en bonus. Très efficace mais un peu trop standard, il lui manquerait une certaine particularité autre que son haut prix pour être davantage remarquable.

Port Ellen 29 ans

55.3% alc./vol.
8e embouteillage, distillé en 1978, bouteille #1763 de 6618.

André 92.5%
Cet embouteillage vous marquera, tout comme le ferai un coup de 2 par 4 avec des clous en pleine face. Première impression; Je n’ai jamais vu un single malt coller autant au verre. Les jambes de la robe prennent un temps fou avant de se pointer le nez. Celui-ci est par livre par ailleurs un bel amalgame limette et melon d’eau, appuyé par un côté maritime, un coup de vent du large bien salé, des algues séchées et un ensemble bien tourbé de surcroit. La finale est asséchée mais présente une pause beurrée et huile de vanille avant un retour sur la tourbe. Un superbe embouteillage, de la qualité au millilitre qui nécessitera que vous cassiez votre tirelire-cochon avant de passer à la caisse.

Blackadder Peat Reek

46% alc./vol.

André 87%
Cendreux et jus de citron, purée de banane. Plus maritime que « Islayesque ». Belle fraicheur, aéré et oxygéné. Malheureusement, trop diffus en bouche, principalement axé sur les fruits, ensuite balayés par un nuage de tourbe, de sel et de fumée. Ce n’est pas explosif comme mélange mais l’ensemble est bien présenté tout en manquant de punch. La finale est la suite logique de la bouche, sans surprises.

RV 87%
Droit au but. D’accord, de la tourbe. Sans aucune trace de fumée, et à la limite sucrée. L’arrivée est très très tourbée, exactement ce qu’on pouvait retrouver en bouche mais de manière beaucoup plus concentrée. L’aftertaste se dissipe assez rapidement, avec une belle finale de muscade et de citron, en de très belles proportions.

Old Malt Cask Laphroaig 16 ans

50% alc./vol.

André 89.5%
Cette merveilleuse tourbe de Laphroaig, on ne s’en lasse jamais. Celle-ci est par contre plus posée, son caractère médicinal s’étant adoucit considérablement, mais offre plutôt un caractère plus crasseux et d’huile sale (style du Kilchoman 3 ans) allié d’oranges et d’agrumes et de sucre. Bouche très axée sur le bitume fraichement étendu, de fumée de tourbe et d’un léger salé très maritime. Cet embouteillage est bien balancé et la dualité des fruits et du trio tourbe, fumée et sel est très intéressante. Dommage qu’il se vende à ce prix.

RV 88%
Un petit jardin tranquille et zen sur le toit, pour les visiteurs et leur parent en convalescence. C’est une Laphroaig particulièrement féminine qui surprend les nasaux par une tourbe toute en douceur, loin de la frénésie habituelle de l’urgence. Très timide et légère en bouche, la tourbe prend du temps à s’installer, avec un petit côté de noisettes. La finale est assez standard, alors qu’en traversant le gazon on s’approche de l’hôpital. L’aftertaste est fleuri, encore étranger mais toujours de bon goût.

Old Malt Cask Laphroaig 15 ans

50% alc./vol.
321 bouteilles, fût #7966, distillé en octobre 1996, embouteillé en décembre 2011.

André 87%
Wow, quelle douceur, quelle balance au nez. Belle texture équilibrée, sucrée, de tourbe pas subtile pour 2 cents, à la fois fraiche, grasse et collante mais aussi d’une incroyable légèreté. «suie et poussière de charbon, avec ce petit côté antiseptique fidèle à Laphroaig, enrobé d’une couche salée. Le haut taux d’alcool sied bien à Laphroaig, comme les yeux verts vont si bien à une belle rousse. La finale a du caractère sans être brusque ou agressive. Celà lui apporte une longueur qui se poursuit jusqu’en finale, puis en overtime.

RV 87.5%
Une copie évidemment, sans l’attribut pâle. Impossible de s’y méprendre, le nez ne peut être plus Islay, de sel et de tourbe, un peu moins goudronnées qu’à l’habitude. Même chose en bouche où la surprise n’y est pas, mais où la bonne vieille tourbe sale et végétale précède le mordant du Laphroaig, à l’orée du champs d’oranger. Difficile de ne pas enlever un demi-point pour son prix trop élevé, côté originalité Old Malt Cask n’y sont pas du tout, quoiqu’il se fait pire qu’imiter l’excellence.

Patrick 93%
Mmmmmmh… Le type typique d’un grand cru d’Islay :-). Tourbe, sel, goudron, algues, bois brûlé, tout y est! En bouche, le bois brûlé et le sel nous frappent durement… Et j’y prends un tel plaisir que je me demande si je ne cache pas un petit côté S&M! Toutefois, un doux miel sucré et légèrement fruité vient me rappeler rapidement à mes habitudes… La finale est longue, cendreuse, fumée et épicée. Wow. Pas loin d’un orgasme. Encore, encore, oui, encore!

Duthies Laphroaig 11 ans

46% alc./vol.

André 86.5%
Finement soyeux au nez. Salade de fruits, ananas, sirop de fruits. Très approchable et tout en finesse. Phénols et sels marins. En bouche, aucune texture à l’arrivée, l’ensemble s’améliore lorsqu’on le garde plus longtemps en bouche, mais pas assez pour soulever l’ensemble à un niveau qui surprendra. Les effluves de tourbe gagnent en importance en finale, surtout la rétro-olfaction qui présente bien l’ensemble des arômes des whiskies d’Islay.

RV 89%
“Fuck l’évaluation pour celle-ci”. Non, professionnalisme oblige. Du Laphroaig au sapin? En respirant, on s’éloigne sans perdre de vue le conifère. Et en bouche, le liquide s’étend longuement pour devenir piquant, avec des échardes de tourbe. La finale dichotomique de vinaigre de malt et de sucre manque un peu d’aftertaste, mais tout un Laphroaig différent qui mérite le détour de cette embouteilleur.

Patrick 84%
Arômes de tourbe salée et poivrée. Touche de fruits. En bouche, l’arrivée est très salée, puis la tourbe évolue vers un xérès un peu… fané. La finale offre une belle longueur où se mélangent le sel et le xérès. Une belle intensité globalement, mais qui se perd malheureusement finale, tout comme de nombreux points.

Laphroaig PX Cask

48% alc./vol.
Le Laphroaig PX est en fait un Triple Wood qui a fini sa maturation en fût de PX plutôt qu’en fût d’oloroso.

André 84%
Réinventer un classique n’est pas une mince affaire. Quand j’écoute Little Wing interprétée par Stevie Ray Vaughan, je ne peu que m’extasier devant tant d’adresse, mais la version de Jimmy Hendrix aura toujours une place de choix dans mon cœur de guitariste. Même feeling pour ce PX (un peu la même chose que pour le Triple Wood…) qui est excellent mais qui n’éclipsera pas le classique Laphroaig 10 ans. Le nez est doux et musclé avec toute la singularité que peut avoir un Laphroaig. Les notes de fumée et de tourbe sont assagies par l’effet du fût de sherry, une puissance tranquille, un démon endormis… Prédominance du sherry, notes de marmelade d’orange, avec tourbe sous-jacente. En bouche il est plus puissant que le nez le laissait présager, avec ces mêmes notes mélangées de sherry et de tourbe-fumée style BBQ. Finale douce et longue ou la tourbe revient toujours à la charge et les éléments distinctifs de la distillerie reviennent au bercail.

Patrick 75%
Le symphonie de la sublime tourbe médicinale de Laphroaig se trouve mélangée à une note discordante de vin de xérès Pedro Ximenez. En bouche, l’orchestre symphonique est bousculé par un band de trash métal sorti de nulle part. Bref, la tourbe médicinale, la fumée, un petit air marin et un gros dégât de PX qui vient ruiner le tout. La finale s’étire sur une fausse note un peu trop longue. Manque d’équilibre qui mène à une expérience ratée. Pourtant, mes whiskys préférés sont en général ceux présentant ce type de mélange. Mais ce n’est pas parce que Metallica a eu un franc succès en enregistrant un disque avec un orchestre symphonique que ça sera nécessairement une réussite pour tous les autres bands.

Martin 85.5%
Ambre coloré et teinté de roux dû à son fût. Nez: Bien qu’une généreuse dose de sherry tente de l’occulter, le caractère tourbé et iodé de la distillerie parvient heureusement à percer. Fumée et fruits. Bouche: Le mariage précédent est plus heureux en bouche qu’au nez. Le taux d’alcool supporte parfaitement cet union saugrenu. Miel, noix et confitures se mêlent à tourbe, fumée et diachylon. Finale: Épices, chocolat au lait, chêne, tourbe et orange. Linéaire mais vachement bon. Équilibre: Vraiment dur à cerner. Un bon exemple que parfois il y a des trucs qui marchent alors que d’autres fois non. On aime ou on aime pas. J’irais jusqu’à oser dire que j’aime bien.

RV 87.5%
On carbure a quoi sur Islay?? La tourbe, le fusain, la cendre; si on est pas a Islay physiquement, on y est spirituellement. Mais aussi avec un peu d’encre de stylo bleu et au gaz a briquet. L’ile prend du temps a s’installer en bouche, puis la tourbe, un peu trop juteuse et non raffinée, domine l’ensemble. La finale est bien meilleure, avec le bois du fut bien travaille, avec la tourbe qui s’assoit confortablement au siège du conducteur. Toutefois, l’arrière-gout est trop court est un peu maladroite. Jeune conducteur spectaculaire, je ne parierais pas nécessairement sur lui a chaque course.

Laphroaig Triple Wood

48% alc./vol.
Grande nouveauté de 2009, ce tout nouveau Laphroaig Triple Wood 48% en Litre fait suite au succès du Laphroaig Quarter Cask (affiné dans des quarts de fûts de 60 Litres autrefois utilisés pour le transport à dos de cheval ou mule). Il s’agit d’une version spéciale de Quarter Cask affiné en fûts de Sherry (vin de Xérès). Non filtré à froid et embouteillé à 48%.

André 87%
Voici une présentation asynchronisme des grands succès de Laphroaig. La tourbe est reléguée en joueur de second ordre, comme si Paul McCartney devenait Ringo Starr au sein des Beatles. Du même coup, l’ensemble sonne plus agressivement, asséché par l’effet du quarter cask, mais avec beaucoup de surprise, le tout est également plus sucré, ce qui donne une impression (voulue ou non?) qu’on échappe la ligne directrice. Il est aussi intéressant de sentir l’effet des fûts de sherry en finale, celle-ci adoucit passablement la texture que les quarter cask avaient rendue plus pointue en bouche. Comme chaque groupe musical aura une fois dans leur carrière un album qui détonne avec les autres et qui ne plaira pas à tous même si la conception et la qualité sont au rendez-vous, c’est un peu l’impression que me laisse le Triple wood.

Patrick 88%
Tourbe puissante et un peu sale. Très intense au nez, on a utilisé une belle tourbe maritime et sale(!), marquée légèrement par la saumure. En bouche, la tourbe laisse la place à une belle fumée florale/fruitée aussi marquée par l’orge, qui laisse la place à un retour de la saumure en finale, qui s’étire, s’étire, s’étire… Wow! À ce prix là, définitivement un bon achat!

Martin 87.5%
Cuivre foncé et ambré. Définitivement plus profond que la moyenne des Laphroaigs. Nez: Un nuage de fumée de tourbe enveloppe un noyau de raisins sucrés. Orange, dattes et vanille juteuse se la jouent ninja à l’arrière-plan. Bouche: Vanille et tourbe, caramel salé et iode. De la terre humide sous un hôpital de campagne se bat pour les feux de la rampe avec un gros bol de salade de fruits. Finale: Les fruits sucrés s’estompent pour laisser place à une tourbe digne du meilleur plan de développement durable. Encore et encore de la tourbe mais roulée cette fois sur un tapis de copeaux de chêne carbonisés. Équilibre: Un excellent whisky, et tout de même un bon Laphroaig. Malheureusement l’effet d’un seul quart de fût prévaut sur la somme des trois barriques ci-présentes.

RV 84%
Whisky de convalence pour une distillerie poids lourd qui cogne habituellement plus fort. Noix et muscade à la japonaise, et même un peu de thé noir, bien équilibré, et surprenant pour un Islay. En bouche, belle arrivée de noix avec une finale bien tourbée, de bonne longueur, à la fois fraîche et sucrée. Pas vraiment à l’image de la distillerie et trop doux pour moi, je préfère les vrais combats.