Lagavulin 16 ans

43% alc./vol.

André 94%
Si la perfection existe, c’est ce qui peut s’en rapprocher de très près. Le Dieu de la tourbe, la force digne mais puissante. Nez très peaty, fumé, tourbe phénolique, sel de mer, pulpeuse notes de sherry et de fruits rouges, café, chocolat noir… Ce qui étonne ici, c’est l’équilibre des éléments et la maitrise de la force sous-jacente de chacune des saveurs qui constituent l’épine dorsale de ce whisky. La bouche offre des saveurs puissantes mais une texture moelleuse hyper agréable, la bouche confirmera les saveurs du nez, avec de plus un crescendo d’épices et de poivre bonifiant le tout. J’aimes beaucoup les saveurs de sherry manquantes dans le 8 ans 200th anniversary. Feu de plage avec du bois de cerisier, fumée phénolique marine, c’est très sexy comme texture et comme finition. La finale est longue mais bien domptée, tourbe herbeuse avec accents verdâtres, bois de cerisier, orange, cerises, poivre, avec un résidu de sel de mer. Choisir entre ça et une soirée avec Christy Turlington, j’hésite…

Patrick 96%
Simplement le meilleur. Nez: Riche, océanique, peat, fumée. Légère réglisse. Goût: Peat, fumée, poivre, chocolat noir, poudre de fusil, huileux. Global: Riche, fantastique, simplement le meilleur.

Martin 95%
Nez: Tourbe, mousse, fumée, cuir, air salin. On s’imagine en train de tanner du cuir au pied d’un phare sur une côte de la tundra… L’Islay, quoi… Si on le laisse s’ouvrir, de fortes effluves d’iode s’en dégagent. Je pourrais y rester le nez dedans pendant des heures… Bouche: Cuir, un peu de caramel, un peu d’orange, particulièrement doux et sucré pour un Islay… Probablement dû à son vieillissement en fûts de sherry/xerès. Finale: Fumée, lichen, le nord. Interminable, j’adore. Équilibre: Une belle complexité, et surtout une belle progression. Toutes les étapes de la dégustation s’enchaînent et se complètent à merveille. Tout semble exactement à sa place, on dirait presque un rituel.

RV 96%
I am Alpha and Omega. Un des seuls whiskies sans site web mais qui en a pas besoin, tout comme de représentant; aucune autre publicité que le bouche à oreille n’est nécessaire, et on ne change pas une recette gagnante. Au nez, la tourbe, les algues et un soupçon de sel. En bouche, sans égal, avec la tourbe et un je-ne-sais-quoi d’animal et d’épices, franchement magique. Finale longue, dans le même thème; l’excellence sans paraître forcée. Et le genre qu’on se souvient de l’endroit et de l’occasion ou l’on a eut son premier, et celui qu’on prend comme dernier verre avant d’entamer un carême alcoolique.

Glen Breton Rare

43% alc./vol.
Le single malt original de Glenora, maintenant remplacé par le 10YO.

RV 83%
Promesses de belles réalisations à venir. Paille vieillie, malt et vanille. Belle arrivée en bouche, assez franche et propre. Se développe sur groseille et fruité intéressant mais finale un peu trop courte. Bel effort, un premier single malt canadien qui ne fait pas honte, mais surtout un bon départ comme version de base. Les années et les différents casks pourraient lui être bénéfique.

Patrick 85%
Au nez, douceur de miel et bruyère, légère fumée, gingembre. Au goût, chêne brûlé, amandes, caramel. La finale est ronde, avec une douceur persistante, et une douce fumée. Commentaire final : Compte tenu de sa relative proximité, la visite de la distillerie est un must pour tout amateur de whisky.

Martin 77%
Nez: Fleurs et vanille. Miel et gingembre. Une touche d’érable (peut-être dans ma tête, une suggestion subconsciente du fait que ce soit un single malt canadien)… Bouche: Butterscotch syrupeux. Un peu savonneux. Rondeur intéressante. Finale: Herbe légèrement fumée… suivi d’une pointe d’eau d’érable. Malheureusement trop courte… Équilibre: Après l’avoir bu, on croirait entendre au loin le bruit de la paille qui aspire le fond de glace d’un verre de Coke. C’est un whisky triste… Il s’en va trop vite. Il paraît qu’ils en font une version vieillie en fûts de vin de glace. C’est un Cask Strength typiquement d’ici que j’aimerais bien essayer un jour…

Belgian Owl New Make Spirit

46% alc./vol.
C’est en 2004 que se concrétisait le rêve de 3 partenaires, le distillateur Étienne Bouillon, le cultivateur Pierre Roberti et le financier Luc Foubert. Des débuts modestes pour cette micro-distillerie situé dans la région de Hesbay en Belgique, mais mûe par une énergie et une détermination sans frontière. Utilisant un vieil alambic Suisse du 19eme siècle et des produits du terroir local, la philosophie de Bouillon se rapproche drôlement des principes forts à Jim McEwan de Bruichladdich… Des produits de qualité, un respect du terroir et des gens qui contribuent à la création d’un whisky.

André
À être considéré comme un new make. Très céréalé, avec des notes de poires et de beurre. Nez éthéré, accents de beurre froid, de fruits secs et de cannelle. Finale très agréable au goût de bonbons au beurre et caramel, vagues de céréales sèches et d’orange. Un produit bien balancé d’une grande finesse, d’une belle pureté et d’une agréablement maturité pour un new make spirit.

Macallan Fine Oak 15 ans

43% alc./vol.

André 84%
Frais et aérien. Très vanillé et sucré, fin et d’une simplicité très amicale. Floral, menthe verte, précédé d’un relent de beurre fondu légèrement refroidi. Finale sur des volutes de blague à tabac (vide) en vieux cuir. Un scotch estival qui gagne peut-être à être savouré lorsque l’hiver aura définitivement plié bagages..

RV 75%
Ne pas servir après un whisky qui a de la personnalité parce que ce drabe whisky semble trembloter derrière le peu qu’il a à livrer. Plus goûteux en bouche, la texture en bouche est bonne mais c’est le genre de whisky qui nécessite une double-gorgée pour réellement le goûter. Un élégant malt certes, super propre oui, mais tout juste de quoi se rappeler qu’on l’a bu… ça et le trou de 130$ dans un budget. C’est beau la classe, mais la prestance ne devrait jamais servir de raison à la retenue superflue.

Patrick 83%
Au nez, vanille, malt et chêne. Légers fruits. Au goût; cassonade fruits et épices. En finale la vanille et les fruits se marient, mais se sauvent trop rapidement ensemble vers la chambre nuptiale pour aller dormir.

Wiser’s Small Batch

43.4% alc./vol.

André 90%
Salade de fruits extra cerises et raisins à l’odeur de jus de raisins Welch. Les céréales sont là mais attendent le signal du départ en arrière plan, pour se lancer à 100 miles à l’heure, comme dans une course de street racing. Se développe agréablement en bouche et l’accord dosé des fruits et du rye est merveilleusement bien contrôlé… mais le rye gagne en finale et est jumelé d’Une rétro-olfaction à saveur de cacao. Commentaire global: “Aussi doux que la chatte d’une stripteaseuse” (Stephen King – Duma Key 2009)

Patrick 86%
Au nez, nectarines, chaudes épices Louisianaises. Au goût, typiquement canadien, mais en plus riche. Plastique brûlé? Sherry? Figues?

Martin 86.5%
Un autre canadien au cuivre très roux et profond. Nez: Un nez typiquement canadien, avec vanille, seigle, butterscotch, crème brûlée, mais avec un petit raffinement de plus. Chêne, cannelle et zeste d’orange avec une goutte de fruits des champs ne sont pas sans rappeler certains fûts de xérès. Bouche: Assez velouté, avec une bonne présence et texture en bouche. Encore une fois fortement canadien sur des notes de vanille, de fleurs, de fruits et de seigle. Caramel crémeux, menthe poivrée ainsi qu’une infime poussière de pierre. Finale: C’est en finale que toutes les propriétés du tonneau se révèlent pleinement. Sèche sur des accents d’amande, de pruneaux et d’épices pour ne laisser que des vapeurs de vanille qui perdurent. Équilibre: Pour le prix et la disponibilité, c’est un embouteillage à ne pas rater. Peut-être bien qu’il n’est pas le plus grand des Canadian Whiskies, mais ça torche quand meme un Crown Royal ou un Canadian Club Premium.

RV 81%
Papier mâché humide d’un restant de sirop de pêche, avec une pincé d’épices diverses style “mélange italien”. Légèrement velours, au goût le sirop sort à nouveau, presque surit. Très sucré, presque trop, manque de personnalité, trop goody two shoes comme trop de Canadiens, mais tout de même bien. Mais tout de même juste bien.

Revue Québec Whisky 2012

Introduction

André:
Année de « Faux pas » et d’essais douteux? Bousculés par l’apparition grandissante de nombreuses microdistilleries de part le monde, le marché Écossais tente de se renouveller. Celles-ci n’étant pas soumises aux mêmes lois et n’ayant pas à suivre une idéologie historique (parfois intouchables) des vieilles distilleries, ont le champ libre à l’essai. Après de multiples efforts parfois réussis, parfois douteux de Bruichladdich, la distillerie aurait trouvé sa niche. Personnellement, je trouve que celle-ci n’est pas encore bien définie et qu’arrivera-t-il avec l’après McEwan ? Et Laphroaig qui tente de réinventer son classique en essayant l’affinage en fût de PX (fail) et le douteux Ardbeg Galiléo Marsala Cask ou on espère poursuivre les bons résultats d’affinage de Glenmorangie en les appliquant à Ardbeg (fail #2). L’industrie Écossaise doit se réinventer, cela devient une priorité.

RV:
Après des centaines de whiskies et 10 ans d’expérience, 2012 a été un retour aux sources. Beaucoup de ceux qui m’ont le plus marqué ont été les éditions standards ou les nouvelles versions (batches) de vieux classiques. Certes le marché est toujours en mutation, il y a encore quelques éditions où le marketing dépasse le goût (entre autres la série des très ordinaires HP Saint-Magnus, Thor et autres déités douteuses) ou bien où un revendeur a dû acheter un baril 1$ parce que teinté de sulphure (Old Malt Cask et son infect Mortlach 21YO). Toutefois j’ai encore eu droit à plusieurs surprises, autant du côté des nouveaux (King’s County Bourbon) que des anciennes (Glenglassaugh Revival), même des revendeurs avec le scintillant Linkwood Côte Rôtie, peut-être le meilleur whisky embouteillé par une tierce compagnie de ma vie.

Patrick:
Somme toutes, 2012 fut une belle année pour les consommateurs de whiskys du monde et du Québec. Au niveau choix, le nombre de micro-distilleries explose, ainsi que le nombre d’embouteillages généralement intéressants provenant de nos distilleries favorites (contrairement à André, j’adore l’Ardbeg Galileo!). Même notre monopole d’état favori, la SAQ, nous a offert cette année plus de nouveautés que jamais (bon, nous sommes encore loin de pouvoir dire que le choix y est intéressant, mais il y a tout de même une légère amélioration). Nous pourrions nous plaindre que les prix suivent une courbe ascensionnelle motivée par l’appât du gain des actionnaires et des gouvernements… Mais les lois du marché indiquent que nous sommes malheureusement toujours prêts à sortir quelques dollars de plus pour nos bouteilles favorites. Bref, ma conclusion est que tant qu’il s’ouvrira régulièrement de nouvelles distilleries, nous pourrons considérer que tout va pour le mieux (mis à part notre budget personnel).


Déception de l’année

André:
Le contenant plus que le contenu
Cette dernière année aura vu de belles mises en marché livrant des produits parfois fort ordinaires, surtout pour le prix demandé. Le Highland Park Thor, en particulier qui m’a déçu au plus grand point et mes attentes étaient grandes il faut le dire, Highland Park étant ma distillerie fétiche. Un peu la même chose pour le nouveau Bruichladdich 10 The Laddie Ten, vanté par plusieurs sur le net mais qui m’aura laissé sur ma faim. Aimer le whisky c’est aussi un plaisir pour les yeux et pour la présentation mais au final, c’est ce qu’il y a dans mon verre versus ce qu’il reste dans mon porte feuille qui sera le dernier juge et cette année aura été de celles où j’en aurai eu souvent peu pour le prix déboursé.

RV:
Glenfiddich, en générale et en particulier
Après le 102 proof, je m’attendais à du renouveau de la part de Glenfiddich, quelque chose qui fasse que lorsque je vois une de leurs bouteilles, je puisse voir autre chose qu’un single malt pour bars qui ne s’y connaissent pas en whisky. Toutefois, le Age of Discovery me prouve à quel point cette distillerie fait dans l’anodin, le malt ennuyeusement poussée à sa plus anonyme forme. D’accord, l’emballage est très rétro chic, mais un meilleur marketing et une facture facilement 100$ trop cher n’excusera jamais un whisky pas vraiment meilleur que leur réserve spéciale (tout de même à 47$ en SAQ, prix qui malgré toutes les taxes commencent à être trop cher pour un single malt moins bon que certains blends ordinaires).

Patrick:
Me faire prendre pour un con
Les distilleries qui persistent à sortir des nouveautés au taux d’alcool minimum prévu par la loi, soit 40%. Les consommateurs étant de mieux en mieux éduqués sur les critères qui font d’un whisky un produit de qualité, j’ai l’impression de me faire prendre pour un con lorsque je vois Glenfiddich sortir un produit tel que le « Age of Discovery » à 40% d’alcool. On a mis l’accent sur le packaging (ce que j’aime bien), on a produit un whisky qui semble excellent, mais on a laissé le comptable gérer la fermeture du robinet d’eau. Résultat : un whisky qui goûte l’eau. Je ne peux passer sous silence un autre exemple de distillerie qui nous prend pour des cons : Dalmore! La qualité de leur whiskys a pris une débarque monumentale, mais je dois admettre que leurs bouteilles sont parmi les plus belles! Bref, de beaux produits pour de riches cons.


Pire Whisky

André:
Thor Boyo
Cette même tourbe pas agréable du whiksy Armorik, terreuse et de pourriture organique, quelques fleurs éparses, pêches, abricot, et du sucre assez rond. Nul à chier en bouche, on cherche la texture…et les arômes. Ressemble plus à une eau-de-vin qu’à un whisky.Un peu de piquant en bouche. Finale inexistante ou presque, léger végétal et vanille…et toujours ce fond de tourbe pourrie très organique.

RV:
Thor Boyo
Des produits locaux et fermiers? Vive la campagne. Pas sérieux, non prétentieux (assez pour écrire sur l’étiquette “celui qui va en boire va chier”)? Excellent… sauf que ça prend tout de même de la qualité, chose que l’on ne retrouve pas du tout dans ce “whisky” qui pousse l’audace avec un prix avoisinant les cent dollars. Assez onéreuse comme blague, aussi cher qu’un ennuyant Macallan mais qui au moins n’est pas repoussant, il s’agit ici d’un maudit français qui aurait dû rester dans son pays. Pour plus de détails et de méchancetés, consulter la critique du Thor Boyo.

Patrick:
Thor Boyo
Le problème lorsque la demande pour un produit tel que le whisky explose, est que pour répondre à cette demande croissante, plusieurs entrepreneurs s’improvisent producteurs de whisky et nous préparent un peu n’importe quoi et n’ont aucune honte à vendre le tout à un prix mirobolant. Seul point positif : avec un tel nom, on ne devrait pas se plaindre, nous avions été prévenus!


Autres spiritueux de l’année

RV:
Gelas Single Cask Double Matured
Oui, un très peu subtil essai de copier le marché des single malts: l’appelation, la bouteille… et malheureusement le prix aussi. Toutefois, le concept est appuyé d’un armagnac de très haute qualité, supérieur à beaucoup de cognacs à plus du double du prix. Pour l’amateur de whisky doux, de whisky tout court ou simplement de n’importe quel spiritueux bien conçu, cet armagnac prouve que la qualité et le terroir ne sont pas une exclusivité d’Islay.

Patrick:
Téquila 1800 Anejo, suivi de près par le Botanist, le gin de Bruichladdich
Difficile d’arrêter sa décision sur uniquement une bouteille compte tenu de l’étendue du choix…Mon spiritueux préféré a toutefois été la Tequila 1800 Anejo, mais il faut dire que mon coup de cœur va définitivement au Botanist, le gin de la distillerie Bruichladdich. Je suis heureux de voir les écossais mettre leur savoir-faire à l’œuvre sur d’autres spiritueux.


Meilleur whisky vatted/bended/grain

André:
Compass Box The Last Vatted Malt
Wow… Nez punché et relevé. De la belle tourbe d’Islay bien sucrée, du citron, des fruits. Un nez évolutif et tout en contrastes. En bouche, il est complet et généreux; beaucoup de fruits et un mix de sherry, de miel, de chocolat, de fumée, de sel et de saveurs que l’on retrouve dans les bourbons. Finale huileuse; une ode aux whiskies d’Islay; sel, tourbe et fumée. Merveilleusement délicieux.

RV:
Clan Denny North British
Une année un peu maigre au niveau des blends et des single grains, même s’il reste encore d’excellentes découvertes à faire dans le rayon des single grains, sans compter le plaisir quand on en croise un au travers de moins intéressantes bouteilles de blends plus ou moins bon marché. Par exemple, ce North British, à un prix toujours intéressant pour un whisky de 30 ans, démontre toute la profondeur dont ce type de whisky (pas assez exploité à mon goût) est capable. Si seulement Diageo pouvait commercialiser ceux qui trainent dans leurs entrepôts de Valleyfield…

Patrick:
MacKinlay’s blended malt
Une belle histoire, un beau packaging et surtout un excellent whisky. Ce whisky est supposé être une réplique d’un whisky abandonné par une expédition en Antarctique au début du XXème siècle. Est-ce que la reproduction est exacte? On s’en fout! Le whisky est excellent, offre une complexité et un raffinement exceptionnel, alors que demander de plus? Définitivement mon coup de cœur de l’année!


Meilleur whisky d’ailleurs (whiskies du monde)

André:
Mackmyra Reserve Single cask # TA-808:45
Nez de fruits couleur rubis. Wow, c’est riche comme nez, très élégant, sexy. Fruits rouges sirupeux, cerises, Cherry Blossom, nez campagnard de fruits des champs et de confiture. Texture langoureuse, soyeuse, très impressionnante. Explosion de fruits dans leur sirop, pastille aux cerises. Peut ressembler à un whisky d’affinage en fût de cognac sans le côté asséchant. Que c’est bon…….après trois verres je suis toujours estomaqué par la complexité et l’effet enrobant de ce whisky. Un whisky entier jusque dans sa finale interminable en maelstrom de fruits capiteux. Un Smörgåsbord de fruits. Comme disait Jonathan Luks, représentant de Mackmyra « Age doesn’t matter, it’s all about taste ». This is it ! Bravo!

RV:
Michel Couvreur Blossoming Auld Sherried
De bons produits du Japon (dont le tourbé Hakushu Heavily Peated), les Irlandais une fois de plus ne semble pas vouloir offrir de bons produits, mais après mon pire whisky de l’année jamais je n’aurais cru que mon meilleur whisky du monde aurait été fabriqué en Écosse mais élevé en France. Et quelle éducation! Dans la trempe des meilleurs Aberlour Abunad’h, le sherry est maitrisé et pousse le malt en terrain merveilleusement inconnu. L’éducation a malheureusement un prix (287$ dans ce cas) mais pour un single malt de plus de 20 ans, l’attente valait la peine aussi. Voyez la critique du Blossoming Auld Sherried pour vous mettre l’eau à la bouche.

Patrick:
Mackmyra Reserve Single cask # TA-808:45
Original et exceptionnel! Mackmyra fait partie des rares distilleries dont je recherche un maximum d’embouteillages.


Meilleur whisky canadien

André:
Canadian Rockies 21 ans (Taiwan exclusive)
Thanx to the Canadian Whisky Awards et Davin de Kergommaux. Ce rare embouteillage m’a simplement renversé. Un exercice sur les céréales et la douceur du miel. À égalité avec le Forty Creek Bourbon tiré le da session “Whisky deconstructed” avec John K Hall. L’industrie du whisky Canadien est en bonne santé et merci à John K Hall pour sa grande contribution. Reste juste la SAQ qui tire de la patte afin d’entrer les reste de ces produits au Québec. Nul n’est prophète dans son pays…

RV
Forty Creek Rye Cask
Ce ne sont pas toujours les meilleurs boissons qui se rendent sur les tablettes et vivement les activités du Club de Whisky de Québec (vive l’autopromotion présomptueuse!) pour découvrir un élixir de la trempe du Forty Creek Rye Cask, tel que fabriqué par John K. Hall avant d’être blendé. Une autre de mes découvertes 2012, le rye est sûrement le grain le plus tempéramental; dans cette déclinaison il est doux, pas trop aigre ou épicé, bien dosé et bien marqué à la fois. Aussi divin à 40%, je me demande ce qu’il aurait pu arriver de mon choix de whisky de l’année si ce rye cask avait été de surcroît embouteillé cask strength.

Patrick:
Forty Creek Copper Pot Still
Les whiskys canadiens commencent à être de plus en plus intéressants et ce, en grand partie grâce à des distilleries telles que Forty Creek. Et lorsque celle-ci nous donne une superbe nouveauté à moins de 30$ (évidemment, non disponible sur les tablettes de notre monopole d’état, la SAQ), c’est en quelque sorte un coup de pied au c… à l’ensemble de l’industrie du whisky! Oui, il est possible de créer un produit « régulier », excellent et pas cher. Bravo et merci!


Meilleur whiskey américain

André:
Buffalo Trace Single Oak Project Batch 61
Il fallait le faire et BT l’ont font… une expérimentation débouchant sur 191 bouteilles différentes. Différents types de warehouse, de coupe de bois, de recette… un exercice qu’il fait bon apprécier lorsque vous pouvez trouver les dites bouteilles, pas données d’ailleurs (50$ le 375ml). Cette batch, un wheat whisky est superbe, si doux, si bien balancé. Pas trop loin par contre des bourbons traditionnels avec son voyage de fruits rouges et l’abondance de sucre. Un whisky tellement réconfortant que j’ai savouré le 375ml en une seule soirée – tout seul – devant un bon feu de foyer.

RV:
Parker’s Heritage Cognac Finish
Certainement, j’ai encore pu goûter à de très bonnes sorties de microdistilleries mais c’est une bouteille très risquée pour une mégadistillerie assez traditionnelle (Heaven Hill) que j’ai retenue comme mon meilleur whiskey américain. À une ou deux éditions spéciales par année avec une vraie rareté, un marketing qui me plait presqu’autant que le liquide dans la bouteille. Issu d’une finition en fût de spiritueux français, le Parker’s Heritage Cognac Finish a su garder le contrôle tout en laissant une très belle place au raisin du cognac et à sa part de blé qui constitue sa recette.

Patrick:
Willett Pot Still Reserve
Un peu un gagnant par défaut… Il s’agit d’un bon bourbon, mais il va sans dire que les grandes distilleries américaines ne m’ont pas impressionnées depuis longtemps. Leurs produits sont monotones, et leur seul attrait réside souvent dans leur prix. J’aurais espéré que la prolifération de micro-distilleries au pays de l’Oncle Sam les auraient un peu motivées à faire quelque chose de différent, mais non. Bof.


Meilleur scotch whisky

André:
Laphroaig Cairdeas 30 ans
Après 12 ans de dégustation et près de 1500 whiskies goûtés, on devient peut-être un peu plus difficile à impressionner. Ce Laphraoig 30 ans m’a fait hésiter aussi avec le Lagavulin 21 ans mais à environ le même prix (plus de 1000$ et 5 ans de plus au Lagavulin pour 1000$ de plus que l’édition 16 ans régulière…you kidding ?!) ce Cairdeas Limited Edition m’a mis dans tout mes états. Le paroxisme pour un amateur de whisky, ce nectar est de la trempe du Saint-Graal, difficile à trouver mais quel plaisir à savourer. Merci à Marie-Lou et PL de m’avoir rapporté le sample directement de la distillerie.

RV:
Aberlour A’bunadh batch 40
Le bon vieux A’bunadh, rien goûter de mieux dans l’année? Oui, et non. Premièrement, il s’agit du BON vieux A’bunadh, une fois de plus dans une version différente de celles des dernières années. Un peu à l’image du Glenrothes 1995 de l’an dernier, c’est un calcul difficile pour une distillerie de sortir un whisky qui doit s’inscrire dans une ligne directrice mais qui doit aussi sortir du lot pour plaire aux grands amateurs. Cette fois-ci avec des accents de pomme et de fruits, toujours avec un taux d’alcool challengeant, le Aberlour A’bunadh batch 40 se révèle comme une toute simple bouteille chaleureuse et délicieuse.

Patrick:
Lagavulin 21 ans
Il ne s’agit pas réellement d’une nouveauté 2012, mais compte tenu de la difficulté que j’ai eu à mettre la main dessus (merci Mireille), je me permets de la présenter ici. Mon whisky préféré âgé 5 ans de plus? Ca ne pouvait qu’être excellent! Les nouveautés de cette distillerie sont trop rares, mais bon, avec cette nouvelle édition, elle a le « prestige » d’offrir 2 des 3 whiskys de mon top 3 personnel toutes catégories!


Meilleur Whisky de 2012

André:
Balvenie TUN 1401 Batch #3 US Release
Difficile d’être déçu avec Balvenie, pas toujours surpris par contre, mais très rarement déçu. Balvenie suit sa ligne directrice, bien tracée avec des variantes d’embouteillages en embouteillages. Celle-ci éclipse haut la main sa sœur (par alliance) Glenfiddich et continue d’être la distillerie sous-estimée. La session dédié exclusivement à Balvenie donnée au club au printemps a renoué mon amour avec cette distillerie et ses superbes réalisations; le 30 ans, divin, le 15 ans et ses single cask, le 21 en fût de sherry, l’abordable Double Wood, les rhum finish et ce renversant TUN 1401 qui en aura étonné plus d’un…

RV:
Buffalo Trace Single Oak Project Batch 61
Un concept effronté: sortir plus d’une centaine de recettes différentes (différentes proportions de grains, différents planches de baril, différents séchage de baril, etc) et voir ce qui arrive. Dans ce 61e projet, c’est une recette de blé qui a retenu mon attention, spécialement lorsque plus tard j’ai pu goûter à exactement la même recette mis à part la teneur de blé qui avait céder le pas au seigle. Bien que malheureusement je n’ai goûté que deux recettes sur les dizaines et dizaines disponibles (peut-être pas si malheureux pour mon foie finalement), l’édition 61 n’est pas seulement la meilleure recette, non seulement le meilleur whiskey américain mais le meilleur whisky tout court que j’ai goûté en 2012. Au-delà de l’expérience très intéressante, le goût de ce Buffalo Trace Single Oak Project #61 fait foi de tout. Et vive le bourbon.

Patrick:
Ça dépend!
Selon les “points”, définitivement le Lagavulin 21! Au cœur, le MacKinlay’s règne en maître. Au rapport qualité-prix, j’aurais apprécié que le Forty Creek Pot Still ait un peu plus de compétition. Enfin, pour paraphraser RV, le meilleur whisky est celui auquel je n’ai pas encore goûté! Bonne année 2013!strong

Glenfiddich Snow Phoenix

47.6% alc./vol.
Dans un écrin de métal, cette brillante version limitée commémore un hiver écossais 2009-2010 particulièrement rude. Après des semaines de températures très basses, sous le poids de la neige, quatre toits des chais de Glenfiddich se sont effondrés. Pour rendre hommage au travail effectué par les artisans de la distillerie durant cette période difficile, le Malt Master Brian Kinsman a sélectionné un certain nombre de fûts de sherry Oloroso et de chêne américain âgés de 14 à 16 ans provenant des chais détruits pour créer une version qui tel le Phoenix renaît de ses glaces.

André 83%
Agrumes et prunes, jumelé d’orge maltée. Très frais et convivial. Bouche axée sur les fruits dont principalement le raisin et le jus en poudre avec un retour à saveur de Sprite. Finale camphrée qui rafraichissante avec une vague d’oranges et d’agrumes. J’appellerais plutôt cet embouteillage « Les oiseaux se cachent pour mourir… ». Mais la présentation du produit est vraiment très classy. Meilleur à regarder qu’à boire.

Patrick 88%
À ma surprise, il semble y avoir une touche de fumée, avec un caramel et un fruit mur plutôt agréable. En bouche, une approche épicée-sucrée très agréable, qui évolue vers le raisin caramélisé et qui disparaît en prenant tout son temps. Un très bon scotch, mais je ne peux que me laisser influencer par le fait que j’étais présent à Glenfiddich, coincé par la neige, en ce jour fatidique de janvier 2010.

RV 81%
Ce ne sont pas toutes les occasions qui sont bonnes. Et les constructeurs de warehouse doivent être bien payés en Écosse. Chardon et fleur de lys de marais mélangé à l’odeur de bière. Au fil des minutes, il a beau s’adoucir, il reste malgré tout un petit côté aigre agaçant au travers d’un bois plus franc, conclut par une finale ordinaire et moyenne. Somme tout, un vulgaire trip de marketing sans âme.

Wannborga 3 ans

44.3% alc./vol.
Cette distillerie produisait déjà une variété de spiritueux mais ce n’est qu’en 2007 qu’elle débuta la production de whisky. Les alambics de cette distillerie proviennent d’Allemagne et ne produisent que 150 litres. Annuellement, cette distillerie produit environ 2000 litres… Elle est présentement (2012) la plus petite distillerie Suédoise. Son whisky est vieilli dans des ex-bourbon barrels. La bouteille évaluée ici est la seule à avoir été importée en Amérique du Nord.

André 85%
Quelque chose d’agricole, du sirop de maïs peut-être ? En bouche offre un feeling poudreux, genre poussière de craie. Alcool passablement fort au nez mais étrangement, en bouche il est plus que discret portée sur une lancée de chlorophylle ou de menthe. Un whisky remplis d’ambiguïté et je dois avouer très humblement qu’il ne me laisse pas indifférent mais que je ne sais pas trop pourquoi précisément.

RV 83%
Un apprenti talentueux mais en début de carrière. Whisky très gêné avec un aspect funky bizarre, un peu trop d’ailleurs. Arrivée de gruau, posée et minutieuse mais ultimement pas la plus spéciale. Finale davantage herbeuse, très crémeuse (peut-être trop pour moi). Finale de bonne longueur, c’est un bon début hormis le nez. Bonne finale, vraiment surprenant, l’originalité y est, ne manqué plus que la balance et l’expérience.

Warmbrechies Single Malt Whisky

40% alc./vol.
Distillerie Wambrechies, France.

André 78%
Sous-vêtements pas lavés. Pommes pourrîtes. Le nez se stabilise après une dizaine de minutes mais ne s’améliore pas vraiment., je dirais plutôt qu’il “désempire” ! La rétro-olfaction est sucrée et vanille mais c’est à peu près tout ce qu’il a à nous offrir. Un “passez GO et ne réclamez pas 200$”.

RV 76%
Malt. C’est tout. Plus intense en bouche qu’au nez, mais toujours aussi banal. La finale, son meilleur point, donne des tons de grains à peine fumée, sans longueur réellement intéressante. Anodin, sinon inutile.

Patrick 80%
Nez de malt, goût absent, finale un peu tourbée et fumée. Le whisky que j’apporterais en cachette dans mon flasque à un match de football : il n’est pas mauvais, mais le même si je n’y goûte pas, je n’ai pas l’impression de manquer quoi que ce soit.

Thor Boyo 3 ans

42% alc./vol.
Whisky des Dieux Normands, Brasserie La Chapelle.

André 60%
Cette même tourbe pas agréable du whisky Armorik, terreuse et de pourriture organique, quelques fleurs éparses, pêches, abricot, et du sucre assez rond. Nul à chier en bouche, on cherche la texture…et les arômes. Ressemble plus à une eau-de-vie qu’à un whisky. Un peu de piquant en bouche. Finale inexistante ou presque, léger végétal et vanille…et toujours ce fond de tourbe pourrie très organique.

RV 37%
Pourri, autant au niveau de la note que de la note. Beau mélange olfactif de chimie et de pourriture, bien qu’il change au nez il reste dans le registre du répugnant: église sûrie, bonbon meurtri, liquide purulent. Et il faut l’avaler! Toutefois, le goût est surprenant, presqu’abordable avant une finale chaude de produits chimiques qui bouillonnent dans l’estomac et me font peur pour mon cerveau et mon système digestif. Est-ce un whisky auquel il faut s’habituer? La seconde gorgée m’indique plus de ne plus répéter.

Patrick 49%
Nez d’orge et de terre pourrie. En bouche, la pourriture s’affirme, tout en laissant place à quelques épices. La finale s’étire sur les épices et l’acide industriel pour nettoyer les planchers. Mauvais.