Bruichladdich Bere Barley 2006

50% alc./vol.
Kynagarry farm, Achaba, Achfad fields. Bouteille 3753 de 7650.

André 82%
Un peu effacé et très doux au nez. Céréales au miel et à la vanille, citron-agrume et un brin d’oranges fraiches. La douceur est de mise et ne trahit sa provenance maritime qu’au travers de farouches notes fruitées d’orange et de citron. En respirant, les notes de miel deviennent de plus en plus apparentes et l’alcool, relativement discret depuis le début est maintenant complètement disparu du nez. En bouche, le miel encore, les noisettes rôties, les céréales séchées un peu austères texture crispy, de la belle vanille crémeuse, à la limite une pointe d’herbe verte, mais l’ensemble manque de passion et de volubilité. Finale longue et douce, un beau vol en planeur… Dans le style Bere Barley, cet embouteillage s’en sort bien, son manque d’audace lui permet de ne pas commettre d’erreur d’exécution mais lui prive également des points supplémentaires au niveau de l’originalité.

Patrick 82%
Nez: un peu de Dry Gin! Après avoir respiré, on détecte aussi quelques notes de malt. Particulier. Bouche: Ayoye. Un mélange de gin et de scotch. Herbes, épices, agrumes et malt. Une belle complexité. Finale: Épicée et assez longue. Balance: Intéressant…

Martin 82%
Plutôt jaune pâle et sans prétention. Nez: Céréale effacée mais très herbeuse. Un peu de poussière et un peu de miel. Excessivement terreux. Ça sent vraiment la ferme. Bouche: Sucré et mielleux au début, ça finit quand même par goûter la ferme. Terre, épices, foin, céréales séchées. Finale: Longue, chaude et épicée, malgré qu’elle exhibe encore un copier-coller des flaveurs énumérées plus haut. Équilibre: Bien qu’il faut saluer les expériences saugrenues de Bruichladdich, voici un embouteillage duquel je me tiendrais un peu plus loin. Même son 50% d’alcool me parvient pas à nous faire oublier la basse-cour.

RV 83%
Une belle douceur mais pour amateur d’Islay traditionnel, consulter Charlotte Octomore. Beau mélange floral de Dalwhinnie et de Glen Garioch, on est loin d’Islay surtout lorsqu’on ajoute le pain et le grain de bois sucré. En bouche l’alcool est évident, même un peu trop, le tout dans une texture trop claire. Correct mais si le Bere Barley donnait ce goût au whisky d’antan, je préfère la modernité.

Bruichladdich X4+3

63.5% alc./vol.
Distillé quatre fois et mûri pour une période de 3 ans dans d’ex fûts de chêne américain. Édition limitée à 15000 bouteilles.

André 77%
Le fil du rasoir ou la précision et la froideur du scalpel dans la main du chirurgien. Approche de céréales et de distillat, crémeux au nez sans être amoureux. Rapidement, cela me rappelle certaines grappa (en plus froid au niveau des saveurs). Je détecte tout de même le raisin vert et la poire, fruits tropicaux. L’héritage du bourbon cask est en avant-plan, la vanille et le mashmallow, l’ananas et quelques notes de citron frais, crème glacée à la vanille. La finale est forte en alcool mais tout de même tolérable, beaucoup de pomme, poires, ananas, fruits tropicaux, acidité du citron et froideur du spiritueux de bas âge. Si l’on apprécie la précision de la distillation, les saveurs et le manque de vieillissement laissent une impression un peu anonyme et sans passion. Avec toutes les expériences de cask finish et les perles distribuées par la distillerie ces dernières années, cette expression manque d’amour et de désir. Ça laisse la même impression que lorsque tu rencontres ton highschool sweetheart dans des retrouvailles pis qu’il/elle a pris 35 livres ou perdu ses cheveux.

Martin 80.5%
Nez: Très épuré, avec une lame d’alcool qui nous assaille le nez tout-de-go. Un peu de céréales, pommes vertes, raisins blancs et fruits tropicaux. Bouche: Meringue et vanille, fleurs blanches, guimauve et épices. Bois de chêne prononcé. Le taux d’alcool est rapide, dévastateur et sans-pitié. Finale: Longue et épicée, soutenue encore par son degré d’alcool qui ne joue pas la carte de la subtilité. Équilibre: Je salue tout de même l’effort expérimental de la distillerie sur ce coup-là, mais le taux d’alcool manque énormément de maîtrise et apporte à ce whisky un élément plus destructeur que bienfaiteur.

RV 75%
15000 poissons X 100$=1.5 millions d’arguments pour consentir à sortir pareil échec. Bas passés date et oignon, Balblairesque. Arrivée de genièvre, de ciment et de feuilles, le tout ayant trop longtemps macéré. Finale presque tourbée avec un petit pitch d’alcool et d’épices, un peu savonneuse. L’alcool de son côté ne se sent pas vraiment, mais n’enlève rien. En résumé, commence très mal, fini presqu’endurable, mais ça ne reste qu’un whisky poche avec un pitch d’alcool. C’est ce qui doit arriver quand on fait une trop grosse batch qu’on ne peut se permettre de sacrer aux vidanges, que même les revendeurs ne voulaient pas et dont même Kensington Wine Market dit faire une erreur pour s’en débarrasser. 15000 bouteilles de trop.

Bruichladdich Waves Malvoisie Finish

46% alc./vol.
Cette nouvelle version de Bruichladdich Waves est vieillie en fûts de bourbon puis affinée en fût de Madère, cépage Malvoisie pour être plus précis. Plusieurs millésimes entrent dans la composition de ce single malt, pour un niveau de tourbe moyen atteignant 15 PPM.

André 80%
Ma déception dans les nouveautés de cette distillerie. Le petit côté maritime, salin et rafraichissant des anciennes versions de Bruichladdich est bien là, mais un manque criant de développement et de raffinement nous laisse sur nos attentes. Il livre de bien belles saveurs de fruits tropicaux et de melon mais trop peu trop tard. Un whisky exprimant la transition précaire et insécure sur les nouveaux embouteillages ou peut-être la recherche d’identité propre, la redéfinition du style de Bruichladdich? Je ne sais trop…

RV 82%
Très ennuyant au nez, même après avoir respiré, un combattant qui arrive déjà essoufflé avant le combat. Un peu épicé, mais à peu près pas de tourbe. Arrivée dans le même ton, avec tout de même une surprise d’épices qui redescend vers une tourbe plus naturelle en gorge. La finale est dans la même veine mais encore plus forte. Un whisky d’amplitude, à servir en début de soirée, tout en courbe ascendante qui finit bien, mais puisqu’il commence beaucoup trop tranquillement bas, la médiane sans déplaire n’excite guère.

Bruichladdich Vintage 1998 Oloroso Jerez

46% alc./vol.
Entre janvier 1995 et mai 2001, on a distillé pendant seulement 6 semaines à la distillerie, les bouteilles de cette période ne sont donc pas légion. Le Oloroso 98 est une des très rares embouteillages des distillations de 1998. Édition limitée à 9000 bouteilles.

André 88.5%
Oranges, abricots et pêches, mélange de feuilles vertes et de raisins. Très frais au nez, tout en simplicité. Ressemble plus à un single malt des Highlands qu’un Islay. L’arrivée est inoffensive mais l’explosion qui se développe en bouche par la suite est inattendue et surprenante. La finale est tout en chocolat à la menthe légèrement chauffé.

Patrick 88%
Nez marin, fruité… Comme si on mangeait une compote de fruit sur une plage d’Islay. Arrivée plutôt délicate et fruitée rapidement suivie par un crescendo de sel et de fumée. Touche épicée de bourbon en finale qui complète très bien le tout. Très bien équilibré, c’est définitivement ce qui le démarque… Belle démarche au niveau du choix du fut.

Martin 89%
Nez: Vanille et xérès, chocolat noir et raisins secs. Poivrée et clou de girofle sur lit de fruits rouges. Très appétissant. Bouche: Miel, vanille et eau d’érable à l’arrivée, suivi de petits fruits séchés, de pain d’épice et de dattes. Le fût de sherry vient ici indéniablement prêter son influence irrésistible. Finale: Miel et chocolat noir sont les piliers de la finale, sur lesquels reposent des notes de chêne, de poivre et de cannelle. Équilibre: Un autre tir de précision pour Bruichladdich, bonifié par l’utilisation maîtrisée du fût Oloroso.

RV 81.5%
Tourbe et épices sucrées, plus suave et velours en texture, avec une touche d’ivoire de piano. Arrivée de bois, puis un genre de porto vraiment pas à mon goût vient casser la mélodie. Le bridge d’avant-finale est discordant et semble très mal tuné, mais le breakdown de tourbe douce avant la finale vient étire le son vers une finale plus élégante. Mais le souvenir de la fausse note subsiste une fois la toune terminée.

Bruichladdich Vintage 1989

46% alc./vol.

André 88%
Une des versions les mieux balancée et équilibré de Bruichladdich que j’ai pu dégusté à ce jour. Celle-ci est d’une finesse gustative, très fruité, encore une fois les fruits de la passion, très plage dans le sud. Rafraichissant et agréable. Superbe.

Patrick 88%
Malt jeune et fumé au nez. Au goût, la fumée. Poivre et sel. J’en prendrais encore et encore!

RV 87%
Peat, peppery. Huileux.

Bruichladdich The Resurrection Dram

46% alc./vol.

André 89%
Animal au pelage mouillé s’étant roulé dans la tourbe. Celle-ci est d’ailleurs plus intense que dans les éditions régulières. Beaucoup de corps, belle présence maritime en bouche. Raisins qu’on a lavé dans de l’eau salée afin de les désinfecter. Une très – inattendue – découverte. Est-ce que Jim McEwan est à refaire à Bruichladdich le même tour de force qu’à Bowmore? Le single malt qui pourrait très bien devenir la porte d’entrée pour découvrir la distillerie. Superbement Islay.

RV 79%
Un whisky très ordinaire qui a ses moments mais pour lequel je suis content de me laver la bouche avec du Coke pour passer au prochain, et qui mise à part la possibilité de pouvoir se vanter de l’avoir goûté ne sert à rien. Baril rouillé qui trempe dans une rivière en débâcle de milieu d’été qui aurait emporté dans ses flots une haie de cèdre. Bien qu’on dirait une mauvaise expérience de finition de baril, la vanille vient plus tard camoufler ce mauvais départ par quelque chose de plus ennuyant. En bouche le baril reprend de l’ardeur pour être entrecoupé par une mince vague d’épices en deux attaque successives, le tout mêlé à une tourbe qui se débat mais qui derrière la rouille est trop petite, et ne sera retenue sur la photo finale. Me fait penser un peu au Turnberry 14th hole de la même distillerie mais en plus ennuyeux.

Patrick 90%
Rappelle le Loch Indaal face à la distillerie Bruichladdich… La mer, les algues et une légère fumée mariées par un savoureux chêne. Au goût, une explosion de fumée et de tourbe n’est contenue que par un riche chêne qui nous donne envie de mordre dans le whisky. Une insaisissable touche fruitée rappelant le sherry nous force à en prendre un deuxième verre. Quelques points additionnels pour l’équilibre de l’ensemble et pour les souvenirs de voyage que ce whisky m’apporte!

Bruichladdich Rocks 2nd Edition 2008

46% alc./vol.

Patrick 89%
Frais, sent la mer et les algues. Très maritime au nez. Salé au goût, légères algues, soupçon de fruits. Équilibre intéressant. C’est lui qui aurait dû s’appeler « waves »! Il me faudra le réessayer sur le bord d’une plage… Pas nécessairement le meilleur, mais exactement dans ma palette de goûts!!!

Martin 88%
Nez: Fruits tropicaux et noisette, nougat même. Pâte de fruits et cacao, sel de mer. Miam! Bouche: Vin chaud, épices et crème. Bois sec, raisins juteux et céréales sucrées. Léger tabac terreux. Excellent. Finale: Ronde et soyeuse, avec sa belle texture qui nous dépose doucement au sol. Équilibre: J’aime beaucoup. Un superbe nez, une petite déception en bouche, mais rien pour m’en faire refuser un dram.

RV 83%
En résumé : Bof! Boue et lys de marais, à la limite pas très frais. Arrivée plus farineuse en bouche et plus citronnée en finale. Assez égal, petit kick d’alcool et d’épices en finale, d’une belle longueur mais peut-être un peu trop tranquille, une bouteille qui vaut plus ou moins la peine qu’on s’y arrête.

Bruichladdich Sherry Classic

46% alc./vol.
Sherry Classic est un assemblage de différents millésimes de Bruichladdich, non tourbés et vieillis en fûts de Bourbon, qui ont ensuite été affinés dans des fûts ayant contenu les superbes Xérès de la collection Antique de Fernando de castilla.

André 88%
À priori, sherry difficile à cerner, mais s’apaisant et se précisant avec le processus d’aération. Celui-ci prend confortablement place aux côtés des oranges épicées et du jus de raisins verts. A thick single malt ! Un morceau de fruit ayant macéré dans du jus de raisins. Assez bizarre et unique… Dans le style sherry, c’est hors norme, pas de doutes! Très enveloppant avec des accents de pêches. Si vous voulez être déstabilisé et sortir des sentiers battus, voici un single malt à la hauteur de vos attentes (et un prix acceptable).

RV 75%
Restons polis: mais c’est possible de faire quelque chose d’aussi repoussant avec une recette qui somme toute semble assez standard? Au nez, quelque chose a pris le chemin de la décomposition, et malheureusement ce n’est pas de la tourbe en mutation mais des fruits rances. Toutefois en bouche, ça se corrige, un peu, avant une finale heureusement courte. Ça y est, défi relevé et bouteille à oublier.

Patrick 69%
Parfum désagréable de lait passé date. Touche de céréales moisies. Soupçon de fruits rouges. Au goût, la situation est moins catastrophique, mais pas vraiment agréable. Le côté sucré du fruit lui permet de regagner quelques points, mais sans plus… La finale s’étire sur une saveur savonneuse. J’ai écrit cette critique à ma troisième expérience avec ce whisky : à chaque fois, j’avais l’impression qu’il se dégradait! Définitivement, je ne comprends pas pourquoi Jim a accepté de mettre sa signature sur cette bouteille? Un truc marketing? Sans doute, compte tenu que j’ai acheté la bouteille à cause de son look (peinte complètement en turquoise) et de la fameuse signature… Décevant.

Bruichladdich Port Charlotte The Peat Project

46% alc./vol.
Réalisé à partir d’orge tourbé à 40 ppm, vieilli en fût de chêne américain dans les entrepôts à proximité de Port Charlotte, il s’agit d’un assemblage de plusieurs millésimes aux orges variés pour lui apporter une plus grande complexité. Il titre 46%. Ce Port Charlotte vient ainsi remplacer les versions tourbées précédentes que sont 3D, PEAT et An Turas Mor.

André 85%
Tourbe herbeuse et verte et plus légère qu’habituellement, éléments de vanille et d’épices. Aucune texture en bouche mais les arômes sont très prononcés et l’alcool aussi est très puissant. La tourbe est aromatique et enveloppante mais éclipse la plupart des autres éléments, seul le sel et une timide vague de citron réussissent à s’extirper de l’ensemble

AnCnoc 12 ans (embouteillage US)

43% alc./vol.

Martin 89.5%
Nez: Sucré mais sans être trop velouté. Butterscotch-vanille, orge et épices. Touche agrumeuse, presque du zeste d’orange. Bouche: Épices de plein fouet, talonnées par une délicate vague de fruits sucrés et de vanille. L’orge et les agrumes sont toujours là mais beaucoup plus effacées. Finale: De nouveau les épices frappent avant de s’estomper aussitôt dans un méli-mélo d’orge et de chocolat. Équilibre: On m’a vanté longtemps les mérites du 16 ans, tellement que je ne donnais pas cher de la peau du 12 ans. Comme je me trompais. C’est un autre bon petit whisky estival. Ça va être un été mignon si je décide de m’acheter une bouteille plein format. Et puis en plus ça m’a donné une belle occasion de me servir du mot “méli-mélo”…