Ardbeg Dark Cove 2016

47.5% alc./vol.
« Dark Cove » d’Ardbeg fait référence à l’histoire de la crique sombre où est aujourd’hui installée la distillerie. Autrefois repaire des contrebandiers, la crique servait à la production illicite du précieux liquide, abritée dans une grotte qui ne pouvait être atteinte par la côte. La crique ne devait être rejointe qu’en nuit de pleine lune, sur un canot à rame, avec un chargement de tourbe, provisions mais aussi jarres et fûts pour atteindre, sans lumière, la grotte. Ce whisky est la rencontre entre un Ardbeg vieilli dans d’anciens fûts de bourbon puis dans des fûts de sherry sombre.

André 94%
Rarement on aura pu savourer un Ardbeg nappé d’atours si fruités de sherry et de chocolat noir fourré d’épices et de poivre. Sans en amputer la tourbe distinctive de surcroit. Moue de percolateur à café, chocolat noir, cerises, les fruits séchés, les oranges, la fumée de tourbe, la bouche livre une opulence presque déroutante, venant d’un Ardbeg, on est dans un autre monde, totalement. Une fois la vague chocolatée et de sherry passée, résidu de sel de mer, bitume chaud, copeaux de noix de coco fumés, poivre et épices, fumée médicinale. Superbe texture, au début bien tendre puis migrant sur des notes d’épices et de poivre rose un peu plus pointues. La finale est relativement longue et les saveurs de la bouche terminent simplement leur évolution en s’estompant lentement. J’adore l’aspect inattendu de ce Ardbeg, l’éventail des saveurs explorées sans échapper la ligne directrice de la distillerie. Après les déceptions des embouteillages Ardbeg Day des 2 dernières années, cette édition en réconciliera plusieurs avec la distillerie Chérie de plusieurs amateurs. Well done.

Patrick 95.5%
Wow, définitivement le meilleur Ardbeg que j’aie goûté, ce qui n’est pas peu dire. Complexe, intense, savoureux, définitivement « on the top of the world ». Nez: Superbe parfum de xérès accompagnant subliment les traditionnelles saveurs du Ardbeg, soient la fume, la tourbe, le goudron, le caramel subtil et quelques fruits plutôt discrets. Bouche : gigantesque sel et xérès avec quelques notes de fumée, de goudron et d’épices venant du chêne brûlé. Finale : Longue et épicée.

Martin 94%
Nez: Tourbe fruitée et intense, gazon boueux, chocolat, marmelade, fumée et asphalte fraîchement coulée. Bois et fleur de sel. Extrêmement complexe et puissant à la fois. Du grand Ardbeg en perspective. Bouche: Texture goulue et sirupeuse, épices bien dosées, caramel, vanille, chêne, herbe séchée, le tout enrobé d’une généreuse tourbe feutrée. Absolument saisissant! Finale: Cerises, feu de camp, vanille encore et caramel salé. Chocolat noir et maison du citoyen de Saint-Basile-le-Grand. Air salin qui reste bien longtemps après avoir fini son verre. Équilibre: Un des plus solides Ardbeg dont j’ai eu l’occasion de goûter. Un équilibre quasi-parfait de tourbe et de xérès. Si vous avez raté le committee release, cet embouteillage suffira amplement.

Ardbeg Dark Cove 2016 Committee Release

55% alc./vol.
Ardbeg Dark Cove Committee Release est une édition limitée créé à l’occasion du Ardbeg Day 2016. Affichant 55% vol., cette expression, produite en édition limitée, est issue du mariage d’ex-fûts de bourbon et de sherry sombre…

André 94.5%
Tombé la face dans la tourbe terreuse dans les champs surplombant la distillerie. Nez tourbé et terreux, généreusement épicé et parsemé de fruits rouges, coffee bean et chocolat noir, blood oranges. Intense et plein comme whisky. Belle bouche pulpeuse, un peu animale et sauvage, chocolat noir et grains de cafés, sherry et cerises noires, dattes, oranges sanguines, dansant dans des nuages de gingembre et de poivre broyé et de tourbe terreuse, maritime et animale. Sensation de vieille corde de bateau rongée par la mer et le sel marin, sensation légèrement rèche et vieillotte, viande fumée. Le mariage entre les saveurs maritimes, de tourbe et celles de chocolat et de café noir sont magnifiques, l’alcool bien drapé au fond des saveurs et du caramel, d’une belle discrétion. Avec le temps les notes et saveurs associées au sherry et aux fruits sont plus volubiles et se manifestent avec beaucoup de passion. La finale est plus poivrée et épicée et évidemment tourbée. Un whisky très contextuel au nom approprié. On se sent dans un environnement intimiste et privilégié. Difficile de ne pas en reprendre un deuxième verre.

Patrick 93%
Riche, très intense, super complexe avec tout ce qu’il faut à la bonne place!! Ardbeg à son meilleur. Nez : Belle fumée de tourbe marquée profondément par le xérès, avec un peu de bois, de café et de cendres. Bouche: Fumée et cendres, marquée par un profond xérès, du gingembre, des épices poivrées, du caramel, du café, du charbon et du créosote. Et un peu de caramel. Finale : Longue et savoureuse. Poivrée et fumée. Intense.

Martin 94%
Nez: Tourbe salée et mouillée, camphrée, citronnée, fruitée et chocolatée. Exquis. Bouche: Tourbe fruitée, asphalte salée, citron et épices. Chocolat et chêne. Finale: Gorgée de sel, de tourbe et de chêne épicé. Crème et cacao. Équilibre: Encore une fois un grand Ardbeg, committee release cask strength en plus, un embouteillage épique.

Ardbeg Drum 2019

46% alc./vol.

André 89%
Tu as décidé de mettre tes gougounnes pis ta chemise Hawaïenne imprimée d’ananas et d’enfourner de la tourbe dans le kiln des distilleries de l’Ile d’Islay au son des tubes de La Compagnie Créole? Got the picture? Cocottes de pin encore vertes, tourbe terreuse remplie d’herbe, bananes, ananas, poivre et gingembre. Les saveurs d’un nouveau cocktail tropical? J’adore la texture de bouche, bien ronde et sucrée, la compote de banane avec une cuillièrée de sirop simple et de miel, ananas flambés sur le feu de plage, melon au miel, sensation terreuse et un peu humide, une touche de sel de mer séché sur les galets et de poivre concassé en fond de bouche, flocons de coconut séchés. Finale un peu courte, mélangée de chocolat noir, d’anis et de tourbe terreuse. Je vais abonder dans le même sens que mon chummy Benoit et dire que cette édition est de très loin supérieure à l’édition Committee Release, ce qui est plutôt rare.

Patrick 89%
Un très bon millésime du Ardbeg Day, au point que je m’en suis acheté une bouteille sur-le-champ, avant même d’avoir fini d’écrire cette évaluation! Un spiritueux un peu jeune, un peu cher, mais vraiment agréable à boire pis c’est ça qui compte. Nez : La superbe fumée de tourbe d’Ardbeg, accompagné de surprenantes notes de bananes et d’ananas. Bouche : La fumée poivreuse et tourbée est ici plus marquée, mais adoucie par une superbe texture huileuse, avec toujours les bananes et les ananas. Finale : D’une belle longueur, marquée par la fumée et les fruits tropicaux.

Martin 88.5%
Nez: Tourbe classique terreuse de Ardbeg, assez chaude, quoique je me demande si c’est l’air hawaiien de cette édition, ou plutôt le fait que la bouteille repose sur le bar du Festibière depuis ce matin. Asphalte, citron et meringue grillée. Cendres crasseuses. Ananas ou est-ce seulement dans ma tête? Bouche: Tourbe sucrée, cendre et eau de mer. Belles épices tourbées. Astringence provenant possiblement du mélange de fûts à quelque part là-dedans. Finale: Pas over-sucrée, tourbe, chêne et poivre blanc. Super bon, surprenant. Équilibre: Assez jeune, mais ça demeure un bel effort pour la circonstance. Bien hâte de goûter au commitee release.

Ardbeg Galileo

49% alc./vol.
Ardbeg Galileo, le nouvel opus de la célèbre distillerie, une édition limitée de 12 ans d’âge (distillée en 1999) visant à célébrer sa participation à la première expérience de maturation… dans l’espace ! Le cœur de cette édition spéciale d’Ardbeg est un whisky vieilli dans des fûts de Marsala (vin sicilien), associé à de l’Ardbeg vieilli dans des fûts de Bourbon de premier et de deuxième remplissage. Les fûts de Marsala ajoutent ici des arômes et une texture fruités au fameux style tourbé et fumé de la distillerie.

André 86.5%
Il est grand le vide sidéral entre le Ardbeg Supernova et le stellaire Rollercoaster. Nez de tourbe à l’approche polie, bien sucré et fruité (vin blanc, fruits de la passion, melon, lime-citron) et passablement d’éléments sucrés style vanille. Un Ardbeg mis entre apostrophe. Paille mouillée avec de l’eau de pluie provenant de l’Atlantique, légèrement salée, un p’tit côté fourrure animale aussi (mais très discrète – le chien sur la boite a effectivement revêtu sa combinaison spatiale). L’alcool absent des premières gorgées s’incruster progressivement en bouche et je dois avouer que l’effet se décuple avec les gorgées. Dans l’ensemble, le Ardbeg habituel a perdu de sa singularité de son unicité. Le côté fruité est trop présent et on dirait que les expériences de Bill Lumsden faites avec Glenmorangie déteignent sur Ardbeg. Le côté bon garçon ne convient pas à tous, et le « bad boy of islay » est peut-être trop influencé par la féminine Glenmorangie des Highlands. Lumsden devrait garder ces deux distilleries aux deux extrêmes de la palette de goût, telles qu’elles l’étaient précédemment… Un bon whisky, mais venant de Ardbeg, c’est tout un retour sur terre.

RV 87%
Un whisky simili-technologique et pléonastique Islay non challengeant. Tourbe jaune orange aux allures de Lagavulin sur les freins, un gros train moderne puissant carburant au sel de Bowmore. En bouche, toujours un vieux Bowmore lent, a peine chocolaté, qui prend lentement et lourdement son chemin. Enfin, la finale est longue, toujours salée et orangée a la fois, qui se transforme en marmelade en finale. Bon goût mais mauvaise direction pour Ardbeg qui devrait cesser de regarder vers le ciel épuré du Blasda et du Galileo et retourner à la tourbe d’antan.

Patrick 85%
Nez rappelant une ferme, du moins un ferme sur Islay: du foin, du cuir, de la tourbe et une touche iodée. En bouche, la tourbe et le foin sont très présents, laissant tout de même au sel et à un petit côté maritime la chance de s’exprimer. La finale est plutôt salée et s’étire longuement. Un bon whisky, mais il y a un petit quelque chose qui me semble débalancé. Peut être suis-je plus sévère à cause de l’estime que je porte cette distillerie? Enfin, je préfère de loin le 10 ans régulier…

Martin 92.5%
Nez: D’une belle couleur caramel doré, mielleuse même, dès qu’il est versé, l’Islay emplit la pièce. Bien sûr, fumée de tourbe plein la gueule. Avec un peu de persévérance on prend plaisir à y découvrir du chêne vanillé, de la guimauve grillée, du beurre, du cuir, du gazon et du goudron. Le nez est si sophistiqué qu’on en oublie de le boire. Bouche: Sucré-salé comme dirait Guy Jodoin. Tourbe à la vanille, tabac à pipe, notes de réglisse noire. Finale: La boucane et une tourbe un peu poivrée s’éclipsent placidement pour faire place à l’amertume d’une touche de grains d’espresso. Équilibre: Un Ardbeg d’enfer, comme il se doit. On sent un peu le marketing derrière l’histoire spatiale, mais la boîte rétro est vachement cool.

Ardbeg Grooves 2018 Committee Release

51.6% alc./vol.

André 93.5%
En résumé… un mélange de Ardbeg Corryvreckan et de Ardbeg Dark Cove. Au nez; on ressent immédiatement les influences des wine casks, côté fruits rouges et raisins mauves, mais qui a su garder son identité de Ardbeg conventionnel en backgroud. La tourbe habituelle est bien là, plus posée que dans les éditions traditionnelles, savoureuses notes d’agrumes et de citron un peu maritime, puis des notes de fruits séchés ou de pâte de fruits intense, La bouche est hyper bizarre, c’est définitivement du jamais vu chez Ardbeg; mélange de poires nappées de vanilles, ananas, de vin rouge, fruits secs, tourbe phénolique et saline, poivre noir, gros buffet BBQ Texan, la tarte aux pommes et une pincée de baking spices. La bouche est hyper souple, texture agréable mais pas moelleuse et dodue comme le Dark Cove, l’ensemble des saveurs est bien ficelé. On débute cette folle virée par des notes d’oranges, de pommes cuites et de fruits secs, puis accents vineux, les raisins secs, la tourbe médicinale, le tourbe est des notes de bois brûlé, le BBQ un peu sucré, puis une poignée d’épices diverses dont la cannelle et le gingembre. La finale est moyenne courte mais prolongée par les fortes épices et les notes de poivre qui se marient admirablement aux saveurs de tourbe. Ce whisky me rappelle aussi le cask sample 17/0121 – 14yo que vous trouverez également sur le site. Groovy? Yes, into the groove de Madonna? Non… Plus Groovy Aardvark… hell yeah!

Patrick 93%
Du grand Ardbeg savoureux, riche et intense, avec tout ce qu’il faut à la bonne place. Nez : De la délicieuse fumée de tourbe intense, du caramel salé, un peu de raisins chaleureux et quelques agrumes. Bouche : Toujours la fumée de tourbe intense, le caramel très salé et les chaleureux raisins. Le tout accompagné d’agrumes et un petit côté pierreux. Finale : D’une super longueur, fumée et très salée.

Martin 94%
Nez: Tourbe super fruitée, caramel et vin chaud. Raisins sucrés, citron et sel de mer. Quelques épices, mais rien d’agressif. Bouche: Phénols en puissance, fruits rouges et vin chaud. Cuir poussiéreux et chêne sec. Raisins et dattes, citron et pierre lavée. Incroyablement bon. Finale: Chaude et longue, fruitée et tourbée. Retour du bois sec et des notes vineuses. Super enveloppant. Équilibre: On ne se lasse pas des Commitee Releases, quel whisky exceptionnel!

Ardbeg Kelpie 2017

46% alc./vol.
Chaque année Ardbeg nous présente une nouvelle édition limitée lancée à l’occasion de l’Ardbeg Day : Kelpie est la version 2017. Les légendes racontent que de nombreuses créatures mystérieuses vivaient au large des côtes d’Islay… Comme les Kelpies, ces créatures d’eau en forme de taureaux ou chevaux avec des cheveux faites de varech et d’algues.
Cette édition limitée de la distillerie Ardbeg est vieillie en fûts vierges, composés de chêne cultivé et abattu près de la Mer Noire (Originaires de la République d’Adyghe en Russie et sélectionnés par le Dr Bill Lumsden). Ces fûts apportent une remarquable profondeur, ils se marient ici avec les fûts caractéristiques d’Ardbeg en chêne américain.

André 89%
J’ai préféré attendre redescendre un peu du boost de la journée de samedi du Ardbeg Day afin de coucher par écrit mes impressions. Je dois avouer qu’en fin de semaine, je n’étais pas méga enchanté par ce que j’avais goûté, commentaire qui était largement partagé au fil de mes conversations avec les autres amateurs. Attention, pas déçu, mais juste pas emporté par une vague ou un wooumf de ‘’wow’’ et de ‘’jamais vu’’… Mis à part la dégustation à l’aveugle, lorsque l’on se verse un verre de Ardbeg, la barre est immédiatement très haute, le niveau d’attente à son paroxysme, niveau d’expectation que l’on ne prêterait pas à bien d’autres distilleries, une qualité dont rêvent la plupart des autres distilleries de l’industrie pour juste quelques-unes de leurs parutions. Ardbeg se doit d’être mesuré face à lui-même, il est son pire ennemi. Ce qui m’a marqué hier, c’est comment cette édition est une transition entre le grand public et le hardcore fan, un lien alcoolisé entre les amateurs, nouveaux et de la vieille école, mais pas au même titre que l’ont fait certaines autres distilleries comme Bowmore et Laphroaig, avec des versions diluées et parfois soporifiques. Le whisky est à la mode et des marques comme Ardbeg et Laphroaig peuvent être un pari hasardeux pour attirer des nouveaux adeptes, surtout pour un embouteillage annuel culte, pas un whisky du porte-folio habituel de la distillerie…. Et c’est un move que beaucoup du public racine de ces distilleries cultes ne pardonneraient pas facilement. Alors comment offrir un embouteillage plus ‘’grand public’’ sans se mettre les fans à dos? Pas facile. Je crois que Ardbeg a réussi son pari avec cette édition, un opus entre le Auriverdes et le Perpetuum. On retrouve au nez beaucoup de tourbe, tourbe grasse et mouillée, imprégnée de sel de mer et de varech. Beaucoup de saveurs vertes qui me rappellent le Auriverdes, mais un nez beaucoup plus punché et soutenu. Si on peut faire abstraction de la puissante tourbe, le nez offre aussi des notes de chocolat noir goulues, gâteau forêt noire. Ces mêmes saveurs s’affirment en bouche et s’additionnent d’une sensation de sel de mer séché sur des galets de plage et d’une saveur camphrée verdâtre et légèrement citronnées qui se mélangent d’accents de chocolat noir et de moue de café budum. On aurait pu bonifier le tout de quelques degrés d’alcool supplémentaires que la texture aurait pu tolérer sans problèmes. Les notes de tourbe sont très persistantes en rétro-olfaction. La finale offre une pérennité de saveurs et de sensation très intéressante, la douceur est subtile au travers des saveurs majoritairement masculines hormis la vanille et le chocolat qui arrondissent beaucoup l’amalgame de saveurs. Ce whisky est satisfaisant mais pas déstabilisant pour les hardcore fans. On se l’est joué ‘’safe’’ comme on dit du côté de Ardbeg, question de ne pas se mettre personne à dos. Pas un Ardbeg d’hiver Québécois que l’on se tappe après avoir pelleté 30cm de neige à trente degrés sous zéros mais une édition de printemps frais ou d’été qui tarde à venir.

Patrick 89%
D’accord avec André.

Martin 88.5%
Nez: Orge sucrée, tourbe terreuse et poivrée. Herbe verte et fraîche, rosée du matin. Bois, noix et xérès, céréales. Bouche: Tourbe sèche, poivrée et citronnée. Au niveau texture, on sent presque la terre sous le palais. Crème fraîche, poudre de cacao et miel. Finale: Planche de chêne gorgée de sherry poussiéreux, encerclée d’une épaisse fumée de tourbe crasseuse. Équilibre: Une belle édition spéciale, mais on a déjà vu mieux, surtout pour le prix.

Ardbeg Kelpie 2017 Committee Release

51.7% alc./vol.

André 89%
Tourbe animale discrète, moue de café et chocolat noir, odeurs un peu verdâtres, sensantion huileuse et soyeuse, herbe verte, poivre noir, olives. Le nez est étrangement effacé ce qui laisse un peu dibutatif. Ce whisky demande de la patience, beaucoup de patience qui sera récompensée. Je laisse donc le verre un 20-25 minutes nappé d’un couvercle… Au retour… bang!… La tourbe semble avoir décuplée, phénolique et poivrée, recouvrant des saveurs de café noir et de chocolat amer et…. Des fruits tropicaux et d’herbe verte rappellant l’eucalyptus! Ce whisky est passablement sucré et livre aussi une solide dose d’amandes non salées en bouche. Suivent le clou de girofle et le gingembre en finale de bouche, le miel et d’insistantes notes végétales et de poivre ainsi que de bitume chaud fraichement pavé. Un Ardbeg plus réservé que la plupart des éditions régulières, peut-être un peu plus grand-public qu’à l’accoutumée.

Patrick 95%
Ardbeg dans toute sa splendeur, avec sa tourbe, son sel, ses agrumes et son chêne dans un numéro d’équilibriste à couper le souffle. Un océan de bonheur! Nez : Tourbe, saumure, agrumes et sel de mer qui donne envie de croquer dedans! Bouche : Vague de sel qui semble vouloir tout engloutir, jusqu’à ce que la fumée de tourbe en émerge et vienne tout recouvrir. Et, au travers de ce maelstrom, on croit entrevoir quelques notes d’agrumes qui s’accrochent comme elles peuvent à une planche de chêne sur le point de sombrer. Finale : Longue et intense, marquée par la fumée de tourbe.

Martin 90%
Nez: Même si la tourbe huileuse caractéristique de la distillerie est à l’avant, on distingue bien de belles volutes de céréales grillées, de bois séché, d’agrumes et de poivre. Bouche: Miel sucré, texture ample et huileuse. Sherry chaud, tourbe accueillante, feu de foyer. Belles épices du cask strength. Cacao et café. Finale: Longue et chaude, elle garde les belles notes de chocolat, de bois, de café et de xérès bien vivantes. Équilibre: C’est ce genre d’embouteillage qui fait que ça vaut la peine de faire partie du Ardbeg Committee…

Ardbeg Kildarton 2014

46% alc./vol.
Ardbeg Kildarton 2014 tire son nom d’une des plus vieilles croix Celtiques du Royaume Uni, la croix de Kildalton, qui se trouve sur Islay et fut sculptée aux alentours de l’an 800. Cette édition limitée permet de financer des oeuvres caritatives sur Islay a travers le Kildalton project et la restoration de la St-Colomba Hall, building emblématique du village de Port Ellen sur l’Ile d’Islay. Cette édition contient des fûts ayant vieillis en ex-bourbon et ex-sherry casks.

André 88.5%
Signature de la tourbe typique de la distillerie, enrobée de fruits secs et de cerises. Côté de tourbe avec une essence animale et féline, agrumes, sel de mer, poivre concassé, la tourbe verte aussi avec une trace d’eucalyptus et de chlorophylle, les bonbons à saveur de menthol, la réglisse noire et le bitume chaud de la route fraichement pavée. L’arrivée en bouche laisse une pellicule un peu savonneuse, la pierre de savon (cela me rappelle certaines vieilles éditions de Bowmore) ou les galets polis par les vagues successives de la mer, la vanille crémeuse et le sel de mer, l’asphalte, la réglisse et le chocolat noir, la terre mouillée, la tourbe verdâtre et les bonbons casse-grippe, le citron et l’herbe verte mouillée. La texture est légèrement diluée mais les saveurs tellement bien agencées que cela nous le fait oublier. Finale verdâtre, la cocotte de pin, tourbe singulière, une pincée de fruits sechés, notes de menthol et médicinales (mais pas autant que Laphroaig). Une belle édition, prudente côté saveurs et intensité de la tourbe et une présentation kick-ass. Une belle pièce de collection à avoir c’est certain.

Patrick 90%
Un excellent Ardbeg qui saura combler les chanceux qui auront mis la main sur une bouteille. Nez : Appétissant arôme de tourbe, d’agrumes, d’algues et d’une belle dose de petits fruits. Bouche : Tourbe poivrée, avec une bonne dose de goudron et de sel, une subtile note de fruits et une touche de pierre de savon. Finale : D’une belle longueur, tourbée et salée.

Martin 90%
Nez: Les fruits rouges, les fruits des champs volent presque la vedette à la tourbe ici. Agrumes, sel de mer, feuilles de menthe et d’eucalyptus. Bouche: Caramel tourbé, chlorophylle, poivre rose, fruits goulus, explosion de chêne fumé, pour ensuite retomber dans un nuage de cendre. Finale: Bien épicée, bien boisée et bien longue. Notes acérées de fruits, de tourbe, de cendre et de poivre concassé. Équilibre: Une sacrée belle bouteille, une autre licorne qu’on ne reverra jamais. Tant mieux si c’est bon en plus, points bonus pour la boite édition limitée.

Ardbeg New Make Spirit

67.2% alc./vol.
Batch WW007706, distillé en mai 2009.

Les origines d’Ardbeg remonteraient à 1794, mais la distillerie actuelle fut réellement fondée en 1815 par John MacDougall, et opérationnelle deux ans plus tard. Ardbeg resta aux mains de la même famille jusqu’en 1977 date à laquelle elle entra dans le groupe Hiram Walker. Fermée une première fois en 1983, suite à la période de récession des années 70, elle fut reprise par Allied Distillers qui la remit en activité de 1989 à 1996. Glenmorangie, l’actuel propriétaire depuis 1997, a relancé la distillation. Le single malt produit à Ardbeg possède les caractéristiques des whiskies d’Islay : la présence de fumée de tourbe, d’iode et de terre. Les aires de maltage ayant été supprimées, le malt provient de la distillerie Port Ellen toute proche.

André 86%
Nez tourbé et poche de jute remplie de céréale. Ce nez est par ailleurs puissant et poussiéreux, rempli de suie et également un peu crasseux. Tout à fait Ardbeg en bouche. Il est étonnant de voir que même en n’ayant pas encore séjourné dans un fût, ce new make affiche déjà l’ADN propre à sa distillerie. La tourbe puissante est très présente, l’alcool aussi, mais cette concoction demeure quand même très douce malgré son taux d’alcool élevé. Il y a aussi en background de bonnes effluves de céréales semblables à celles retrouvées dans les corn whiskies et les monshines américains. La finale est longue, très unidirectionnelle et sans grande variantes.

Martin 83%
Clair comme de l’eau de roche. Nez: Tourbe curieusement moins fumée et vieille betterave jaune dans sa caisse en bois. Céréale quant même présente mais mêlée à du foin humide. J’essaie d’apprécier mais ça reste difficile. Bouche: Encore tourbé, cette fois on surfe entre les fruits et le foin, pour terminer sur les épices. Belle amélioration sur le nez. Finale: Ah! C’est ici que la signature Ardbeg se démarque. Tourbe et fruits en puissance, on visualise la bouteille verte et on adore son taux d’alcool impératif qui nous rappelle ses expressions les plus fortes. Équilibre: C’est vraiment un malt qui a besoin de sa maturation, car même si ses autres aspects sont rédempteurs, le nez demeure horrible.

RV 88%
Au risque de cirrhose, n’eusse été du manque de texture, il pourrait s’agir d’un (puissant) verre de tous les jours. Les effluves de grain sont étonnamment peu fumée, et, par les standards d’Ardbeg, il est presque doux. En bouche, il est léger, même pour un new make, après tout il est seulement 67.2% (surtout quand on le compare au bourbon Willett à 68% par exemple). En bouche, enfin la tourbe est livrée, peu subtilement, et la finale amène aussi sur une tangente inespérée avec une fumée dotée d’une certaine sagesse.

Ardbeg Perpetuum 2015

47.4% alc./vol.

André 87.5%
Un Ardbeg rendu approchable pour afin de souligner le 200eme anniversaire de la distillerie. Le nez est domestiqué, mais on trouve rapidement l’origine du liquide avec ses saveurs maritimes, son sel de mer et sa tourbe apprivoisée. Notes de bitume, de tourbe presque propre au nez, beaucoup d’agrumes, d’oranges et de chocolat noir. Juste au nez comme ça, je le trouve trop rond et poli, presque feutré. La fougue cochonne du Ardbeg 10 ans et du Uigeadail me manque un peu. La bouche est plus musclée ; épices des Caraïbes, poivre noir moulu, gingembre, tourbe remplie d’herbe verte se terminant par des notes salées et d’asphalte qui brûle. J’aime beaucoup les saveurs inattendues que nous font découvrir la bouche mais j’accroche moins sur la façon qu’elles sont ficelées ensemble. La finale est souple et longue, étrangement fine pour la force des saveurs livrées. La tourbe est ronde, presque poreuse, un peu ashy et les saveurs herbeuses et de pelouse reviennent napper le tout avec une rétro-olfaction camphrée, d’eucalyptus et de chlorophylle. Un Ardbeg qui se fait plus docile afin d’attirer de nouveaux adeptes mais qui dans mon cas me déçoit un peu. On dirait qu’Ardbeg veut prôner l’ouverture et la tolérance comme Justin Trudeau, mais personnellement, je trouve ça plutôt ‘’phoney’’. On se reprendra au 225eme coudonc…

Patrick 93%
Ardbeg à son meilleur, riche, profond, complexe et balancé avec brio. Intensité et douceur, assez incroyable! Nez : Délicieuse fumée de tourbe au chocolat aux noix, air marin, touche de conifère, agrumes et bouquet de fleurs. Bouche : Semblable au nez, mais plus intense au niveau du sel et avec une touche de fruits, de poivre et d’épices intenses. Finale : Longue et savoureuse. Fumée et épicée.

Martin 90%
Nez: Belle tourbe asphaltée à la Ardbeg, mais avec une facilité d’approche un peu plus appropriée pour un malt anniversaire. Iode, vanille, agrumes et cacao. Bouche: Une fois la tourbe passée, on retrouve du poivre, des oranges, de la cannelle et de la vanille. Pas mal plus agressif qu’au nez, mais après tout, c’est un Ardbeg. Finale: Longue, camphrée, épicée et tourbée. Sel marin et bitume. Équilibre: Un nez qui trompe par sa douceur, couplé à une bouche puissante, bon bicentenaire!