Tariquet VS Classique

40% alc./vol.
Bas-Armagnac, France.

RV 83%
Assez immature, pour l’amateur de whisky fait penser à un Aberlour lui aussi immature, mais en moins désastreux. Sur la langue et le palais, on vient corriger les erreurs, en imprégnant ces derniers d’un juteux caramel, pas vraiment raisin. La finale est son point fort avec du caramel élégant, du raisin bien soutenu et une bonne présence en générale, qui se poursuit jusqu’à la finale où certes c’est bon, seulement pas à la même hauteur que la bouche. Un bon rapport qualité/prix, mais peut-être un peu trop jeune pour démontrer tout le savoir-faire et la passion des armagnaçais pour leur boisson de prédilection. À 7$ supplémentaire, optez pour le VSOP.

Single de Samalens 15 ans

40% alc./vol.
Bas-Armagnac, France.

André 82%
Fruité avec générosité, beaucoup de raisins contenant un bon taux de sucre, le tout relevé d’épices. Maigre arrivée en bouche, une texture et une présence pitoyable qui ne présente aucune structure et qui peine à tenir la route adéquatement. Dommage car le nez faisait de belles promesses, oubliées en bouche mais heureusement retrouvées en finale où il regagne en équilibre, en texture et en développement.

RV 88%
Étonnamment fruité pour un armagnac conçu pour imiter les single malt, toutefois l’imposant nez montre beaucoup de caractère, avec le raisin et l’orange. Sur la langue, le raisin s’efface derrière le chêne de vieillissement qui ralenti le développement des épices (muscade, cannelle) sur les papilles. En finale, tout d’abord une explosion d’anis, toute aussi pesante que le reste, qui se transforme lentement en vanille au fil des secondes. Côté aftertaste, impossible de ne pas parler de la longueur de celui-ci qui s’étend des secondes, presque des minutes durant, le tout coiffé par un petit goût de brûlé, voire de fumée. Servi à l’aveugle, son caractère peut tromper les amateurs de single malt, et hormis le raisin ce single grape peut facilement partager le ring gustatif (et bien malheureusement, celui du prix) de plusieurs bons whiskies.

Patrick 85%
Alcool et épices rappelant un rhum industriel. Goûte la canne à sucre, avec de beaux fruits épicés et un chêne puissant. La finale est sucrée, épicée et très intense. L’ensemble est très bien équilibré et développe une chaleur intense.

Larressingle 21 ans Très Vieil Armagnac

43% alc./vol.
Ténarèze, France.

RV 84%
D’emblée, que ceux qui comme moi craignent un peu l’anis s’abstiennent de le sentir immédiatement après avoir versé. Ou plutôt oui le sentir, pour voir à quel point l’oxygène peut lui amener une sagesse de cuir et de caramel sauvage. Et goûter à quel point en bouche il s’amadoue, pour glisser en bouche avec une touche de bourbon, avant qu’un lent transfert vers des notes de cannelle et de vanille forte, et pourquoi pas un peu de cerise. La finale est de son côté un peu courte mais agrémentée de notes terreuses et cuivrées. Une belle sagesse, mais aussi un prix en conséquence.

Gelas Single Cask Double Matured

44.2% alc./vol.
Bas-Armagnac. 21 ans d’âge.

RV 92.5%
Loin de Paris, il semble faire très bon vivre. Au nez, l’apport du bois est doux et sucré, une lointaine tarte aux raisins secs sirop d’érable sur le bord de la fenêtre du grenier. En bouche très fruité d’orange et d’abricot, on ne sent plus autant le baril malgré l’âge. La finale commence un peu sèchement, mais s’étend dans le caractère fruité pas trop raisin. Avec le nom et l’emballage, on flaire la tentative pour attaquer les single malts, mais quand on supporte le tout avec un excellent, excellent cru, ce qu’en pense le marketing, on s’en fout.

Domaine de Papolle Hors d’Age Bas Armagnac

40% alc./vol.
Gascogne, France.

RV 82%
Olfactivement, une fumée inattendu se fait sentir, laissant croire à des barils fortement brûlés. Il laisse aussi entrevoir une pointe d’agrume, cependant de manière un peu trop retenue. Au goût, c’est d’abord l’anis puis le caramel très brulé qui vient longuement jouer sur les papilles. La finale plonge primairement dans l’anis avant que la vanille et les forts tannins du bois se présente avec le raisin tranquille qui les suit. Certes, c’est un bon armagnac, mais loin d’être le meilleur que j’ai déjà goûter.

Domaine de Maubet 1973

42% alc./vol.

RV 86%
À ses odeurs liquoreuses d’anis et de caramel brûlé très pesantes, on ne peut s’attendre à l’arrivée surréelle, grasse et en même temps légère, sans aucun raisin, avec seulement une touche d’alcool au travers du très agréable caramel. En gorge, vraiment plus réglo mais marqué de notes végétales (anis et canelle), avec un long feeling, peu brusque. Finale encore plus longue aux notes de cane à sucre et de rhum industriel. Quel armagnac solide!

Domaine Chiroulet Réserve 15 ans Vieil Armagnac

42% alc./vol.
Ténarèze, France.

RV 89%
Arrivée en caramel sucré et en orange confites, de belle profondeur olfactive. S’empare réellement de la bouche tout d’abord avec une texture liquoreuse, puis un piquant surprenant pour à peine 42% d’alcool, et c’est le caramel qui domine. En finale, on retrouve le raisin, d’abord rouge puis raisin sec, avec une finale qui masque les origines du vins de cet armagnac pour laisser supposé un bourbon à haute teneur en blé. Vraiment une bonne bouteille, qui à un prix raisonnable, est peut-être même une trop bonne introduction pour ceux qui veulent connaître ce spiritueux. Alors, je vais plutôt opter pour mentionner qu’il s’agit d’un très bel armagnac de tous les jours.

Chateau de Laubade XO

40% alc./vol.

RV 84.5%
Une belle petite balade tranquille mais avec une cochère avec beaucoup de personnalité. Pas de surprise olfactive avec son vieux cuivre et son caramel mais aussi original avec des petits fruits (framboise). Arrivée puissante, très « bois » et caramel avec les fruits qui se poursuivent en finale, pas seulement fruité mais très longue.

Chateau du Busca XO N°1

40% alc./vol.
Ténarèze, France.

RV 84.5%
Un bel armagnac, pas nécessaire d’introduction puisque très typé. Assez fort avec un nez de vanille et de prunes, il prend du temps à s’installer en bouche. Précédant la finale, le lent caramel vaseux explose en raisin très mûr, et l’aftertaste est très long. Un peu monocorde mais fort dans les notes qu’il joue.

Baron Gaston Legrand 1972

40% alc./vol.
Bas-Armagnac.

RV 91%
Toute une expérience, de sagesse et en sensations. À l’image et au nez des whiskies de 30 ans et plus, le bois mène l’expérience dominée d’abord par l’anis, le vieux chêne et le caramel assez lointain mais bien sucré. En bouche, l’attaque est si profonde, si stratégique, si sage qu’on en oublie encore le raisin. Enfin, en gorge, le drapeau du conquérant se montre: le raisin explose pour retomber en copeaux de bois carbonisé. Remarquable, une belle preuve que le raisin peut être distillé pour obtenir d’aussi bons résultats que l’orge.