Early Times

40% alc./vol.

André 78%
Pourquoi une même distillerie produit-elle différents bourbons? C’est ce qu’on est en droit de se demander lorsque l’on goûte le Early Times. Un autre bourbon, sans vraiment de distinction et qui surtout n’apporte pas grand chose dans la découverte des produits de nos voisins du sud. Sucré généreusement, à l’odeur de whisky plus que de bourbon. Un stop américain où l’on relâche l’accélérateur plutôt que de prendre vraiment le temps de s’arrêter.

RV 82.5%
La différence surprenante entre le nez et le goût est à découvrir. Poussière et cire, plancher de bois de bâtiment de ferme abandonné depuis 75 ans. Ne vaut pas la peine de laisser respirer. En bouche c’est davantage le sucré qui domine, mais un foin bien sec sort en début de finale et des épices en sa toute fin.

Patrick 83%
Fait penser à un whisky du Tennessee… Ironiquement, un peu comme les whisky du Tennessee, il ne s’agit pas d’un bourbon à cause d’un détail technique. Plus sucré que je me serais attendu pour un whisky marqué par les céréales et non fruité. Un bon whisky qui peut honorablement servir de « réserve spéciale » lors d’un Tailgate.

Devil John Moonshine No.9

46% alc./vol.
Moonshine fait à 98% de cane à sucre et à 2% de maîs par la Barrel House Distilling Co. de Lexington, Kentucky.

André 87%
Pâte à pain pas cuite, une touche de citron et popcorn au beurre – mais très en sourdine. Très surprenant en bouche, belle texture avec une certaine maturité, ce qui surprend pour un moonshine. Orange et citron de nouveau en finale sur fond diaphane de fumée très douce. Un moonshine dépaysant, étonnant et singulier. J’adore !

RV 83.5%
Différent, mais dans le bon sens du terme. Côté pain et côté maïs, mais pas vraiment de cane à sucre. En même temps, salé et citronné et popcorn au beurre. L’alcool est beaucoup plus importante en bouche pour un pourcentage relativement faible, avant que la cane arrive. La finale est assez courte et en citron.

Corner Creek Reserve Bourbon Whiskey

44% alc./vol.
Ce bourbon vraisemblablement de la distillerie Heaven Hill provient d’une filtration très légère dans des nouveaux fûts de chêne américain.

André 88%
Généreusement fruité; gâteau au fruits, compote de framboises, cerises confites pommes. La bouche est sèche – réglisse, cannelle, cerises noires, vanille et un peu de bois brûlé. La finale, tout en douceur est sucrée et fruite encore une fois. Un bon whisky, bien balancé et d’une belle générosité.

RV 88%
Quand l’œil ou le nez est saisie de la sorte, je pardonne plus que volontiers les agencements de bonne volonté quelque peu maladroits. Fruitée comme c’est pas possible, un peu comme si je m’attendais à de la vodka pure et que je tombais sur une vodka aromatisée aux baies rouges. Une bonne vieille odeur traditionnelle de bourbon a beau vouloir sortir, les fruits ne lui laisse aucun chemin, même qu’elle doit partager sa minuscule place avec un cendreux presqu’aussi fort (ou frêle si on le compare aux fruits). Sur la langue, les fruits prennent un peu plus de temps à s’installer, mais après un bref passage d’orge et de maïs, une fois confortablement assis sur les papilles, ils prennent la parole et le contrôle du party gustatif. C’est le même scénario en gorge, avec une finale qui commence discrètement avec le plancher de bois d’un entrepôt de bois de Bardstown et les effluves d’un baril qu’on peut sentir, mais qui finit sur un élan d’alcool fruité surprenant pour la faiblesse de son taux. En fermeture, une épice inattendue se pointe avec le poivre qui détonne, même si ce n’est peut-être pas le choix le plus appropriée du rack à épice pour être marié à tous ces fruits.

Patrick 86%
Sucré et fruité comme je n’ai jamais vu un bourbon l’être. On peut à peine discerner les épices typiques du bourbon sous l’odeur de bonbon émanant du verre. Au goût, les épices donnent l’impression de vouloir prendre les fruits à revers, mais ils s’enlisent dans le sucre. Les fruits en profitent pour garder leur position de force à notre étonnement. En finale, un combat d’arrière garde permettra à un léger épice à steak de sauver l’honneur de la troupe. Intéressant et original pour un bourbon.

Corsair OatMeal Stout Whiskey Experimental Collection

?% alc./vol.

RV 78.5%
La bière est très très présente au nez et il faut aimer les Oatmeal Stout pour en apprécier les effluves. En bouche ça reste sur le même thème, avec le bois qui se fait sentir mais pas totalement. Vraiment pas pour les plus traditionnels, car dans celui-ci on s’éloigne définitivement des whiskeys et des bourbons. Ma note est donc mon évaluation pour un spiritueux, car si c’était pour un whisky ou un bourbon elle serait moindre.

Corsair Wry Moon Aged Rye Whiskey Experimental Collection

?% alc./vol.

RV 84%
Bien sûr l’apport du vieillissement en baril se fait sentir, mais à part le bois on retrouve des épices nouvelles comme la coriandre et le romarin, voir l’orange, la pêche et la nectarine et peut-être même un peu de tourbe! Il reste néanmoins un peu jeune et demeure avec un certain fantôme qui vient un peu brouiller l’ensemble que j’aurais préféré un peu mieux défini. Contrairement au Wry Moon, même s’il est moins bon, je le classe dans le haut de la gamme de whiskies qui pourrait avoir un très avenir s’il est correctement ajusté.

Corsair Chocolate Mocha Porter Whiskey Experimental Collection

?% alc./vol.

RV 74%
Au nez, ça tient plus ou moins le chemin; même la texture et sa couleurs semblent s’approcher du Baileys. Heureusement, en bouche c’est beaucoup plus doux avec le caractère du bois qui réussit néanmoins à frayer son chemin. Par contre, le nez est beaucoup trop fort et mis à part pour aller chercher des amateures féminins, je ne vois que plus ou moins le but.

Corsair Vanilla Infusion Experimental Collection

57.5% alc./vol.

RV 90.5%
Puriste de nature, je n’apprécie pas tout ce qui est aromatisé, spécialement dans les whiskies. Or le procédé de celui-ci est un infusion directement dans l’alambic au lieu d’une saveur ajoutée. Et dans ce cas, ça fait tout la différence : à la base un bourbon avec un mash bill qui s’apparente vraiment à celui du Wild Turkey 101, la vanille ne vient pas agrémenter le bourbon mais le pousser d’en-dessous, et bien que la vanille s’exprime en sucrant le tout, c’est le bourbon qui demeure roi et maître. Il faut attendre la finale pour gouter davantage le fruité de celle-ci qui ne parait vraiment pas forcer. Le genre d’expérience qui pourrait être très payant avec la gente féminine.

Corsair Wry Moon

46% alc./vol.
100% rye.

RV 88%
Le grain est plus doux pour le nez que la moyenne. En bouche, pas l’alcool mais d’abord les épices, ensuite un intéressant mélange de terre et de légumes, puis soudainement un maïs qui a vraiment du mordant. En finale, on retrouve de la fumée, suivie de notes épicées qui touchent presqu’au chocolat par leurs douceurs. Un white dog vraiment non traditionnel, qui ne saura plaire aux habitués de moonshine plus crasseux, mais toute une douce réussite dans mon cas.

Corsair Triple Smoke

40% alc./vol.
Batch 1. Whisky de malt fumée à la tourbe, au bois de pommier et au bois de hêtre.

André 82.5%
Sauce à côtes levées, bacon avec de la panure de gruau. Les côtes levées sont un peu plus brûlées en bouche et le sucré est plus présent également et accompagné très bien le fumé. Une poussée de fruits sauvages, canneberges rouges . La finale est sèche et épicée. Triple smoke ? Peut-être… mais me fait plus penser à un souper BBQ où l’on a cuit la viande avec de la sauce au bourbon et que celle-ci a coulé sur les grillées chauffées.

RV 87.5%
Un whisky pour boucher? Fumée et planche de cèdre qui mijote sur la grille du BBQ avec un peu de coté levée sauce Buffalo et des toasts brulées. Goût dans la même veine mais s’étirant un peu plus sur les chops de porc. La finale est par contre un peu trop courte. Très viandeux, du nez de baby back ribs à la finale de bacon séché sur le BBQ en passant par la bouche de jambon. Avec une finale un peu plus longue, il serait assez dangereux merci, un soir d’été un peu frisquet par exemple.

Patrick 70%
Fumée huileuse s’échappant d’une pile de poches de hockey en feu, après une série finale. Sent définitivement la sueur d’un gros malpropre. Le goût confirme le nez. La finale est toutefois marquée par le chêne brûlé et la vanille. Bref, on a pris la sueur des gars qui travaillent à côté de l’lambic et on l’a fait vieillir dans des fûts de chêne durant quelques jours. Heureusement que la finale est courte. Heureusement qu’il est dur à trouver.

Charter 101

50.5% alc./vol.
Fabriqué par Buffalo Trace, Frankfort, Kentucky.

André 86%
Sucrebrûlé, kick d’alcool épicé, assez relevé comme nez. Plus boisé en bouche, fût de chêne et la vanille. Bonbons au miel, soyeux et sans brusquerie. Finale plus imposante, soutenue par l’alcool. À priori doux et sucré, le taux d’alcool plus élevé trouve toute son importance dans cet embouteillage. Une belle surprise.

RV 77.5%
Puissante anonymat. Sent le stock de bas étage (lire ici le bourbon trop générique). Arrivée en bouche un peu plus épicé, mais la personnalité manque toujours. En début de finale, petite poussée aigre, insuffisante. Enfin, goute trop peu et laisse un souvenir de manque d’effort crasse. On repassera.