Clément Rhum Vieux Agricole

44% alc./vol.
La Trinité, Martinique. Blend de rhums vieillis pour un minimum de 3 ans.

RV 85.5%
Cette fois-ci, il s’agit d’une canne très verte et végétale au nez, avec des élans de citron et de lime (donc parfait pour l’accord avec les ti-punchs), et même un peu métallique. Sur les papilles, c’est tout aussi vert, puis cuivré, très cuivré et un peu huileux, comme si le spiritueux était resté trop longtemps dans l’alambic. La finale est de son côté d’abord à mi-chemin entre le fer et les épices, pas très loin du jus de canne, puis s’estompe avec de la pierre calcaire et du caramel, dans une finale qui serait meilleure un peu plus longue et plus sucrée. Un rhum tempéramental qui manque peut-être un peu de balance ou de direction mais qui sait rester très typé. À mon goût, un peu comme le Chivas Regal chez les blended scotches: loin d’être le meilleur, il reste un très beau standard d’étalonnage, et un beau rhum à la bonne franquette de tous les jours. (je tiens à souligner que pour ma critique pour ce whisky, j’ai tenté de rester un objectif, or il s’agit aussi du salaire que j’ai reçu pour le poisson ramené à la suit d’une excursion de pêche à 20km des cotes de la Martinique, alors l’expérience est probablement d’un ou deux pourcents sur la note)

Patrick 75%
Belle chaleur au nez, canne brûlée. Arrivée en bouche chaleureuse marquée par le chêne brûlé et la canne… qui se transforme malheureusement en quelque chose de désagréable rappelant les toilettes chimiques bleues. La finale permet de récupérer quelques points avec une saveur de canne brûlée. Ne serait-ce de la « twist » bizarre au niveau du goût, aurait pu se mériter 10 points de plus.

Clarke’s Court Superior Light Rum

43% alc./vol.
Iles Grenades. Rhum âgé de moins d’un an et vieilli en ex-fûts de bourbon et de whisky.

RV 78%
Canne de Noël et vodka. Porte très bien son nom de Light rum, car mis à part son aspect liquoreux et son arrivée un peu plus aigre, sa finale et son développement général n’est pas des plus palpitant. La seconde gorgée, quoiqu’un peu moins monotone, viens confirmer l’ennui de ce rhum. Un « next please » qui fait peut-être le travail en cocktail, mais pas à capella.

Patrick 79%
Sent l’eau. Bon, il y a des traces de canne dans l’eau. Goûte l’eau et le sucre. Pas vraiment de finale. Globalement, un verre d’eau sucré et alcoolisé. Rien de désagréable, doit être utile pour les cocktails et les chauds après-midi d’été.

Brugal 1888

40% alc./vol.
République Dominicaine.

RV 78.5%
Nez de rhum industriel ayant séjourné dans les fruits un peu trop longtemps; une pile d’abricots dans un complexe industriel et chimique. Sur la langue, le rhum est acerbe et sec, s’étend rapidement mais pénètre peu. Finale toute aussi sèche, le butane redoutable se pointe en finale. Avec de la patience et beaucoup d’oxygène, se corrige légèrement mais trop peu,trop cher et trop tard; vraiment pas mon style pour un rhum au même prix ou plus cher que les Favorite Cœur de Rhum et Dos Madeiras 5+5.

Rhum Bielle Marie-Galante

50% alc./vol.
Guadeloupe.

RV 90%
Une très large palette pour une grande toile. Fortement agricole avec la terre de la canne et de l’ananas pas trop sucré. Belle profondeur sans être exubérant, l’arrivée est aussi dans les tropiques avec du lait de coco et de la goyave et un pourcentage d’alcool qui se sent. Finale on pourrait difficilement plus sucrée dans la trempe des meilleures rhums de la série.

Bielle Rhum Vieux 2003

55% alc./vol.
Guadeloupe. Brut de fût.

RV 86.5%
Mi-cane mi-caramel avec une l’odeur des premières branches de végétaux derrière une industrie de sucre. En bouche, Leger en texture et lourd de cane épicée, c’est davantage la finale qui est appréciable avec un début fort en canne, puis un tournant vers un sirop de cane, menthe et cassonade. Un peu léger en finale, mais très bien malgré tout, meme si j’aurais aimé sentir un peu plus l’impact du pourcentage pour ce rhum cask strength.

Barbancourt 5 Star

40% alc./vol.
Haîti. 8 ans d’âge.

RV 87.5%
Nez appétissant d’orange et de cerise. Livre peu en bouche, mais avec une douceur de caramel qui transite suavement vers le sucre. Conclut par une belle finale sucrée et végétale. Une belle surprise, avec une propreté rarement rencontrée dans les rhums industriels.

Bacardi Rhum 8 ans

40% alc./vol.
Bahamas.

RV 80%
Industrie de pétrochimique ou de traitement de gaz de butane pour briquet. Sur la langue rien ne se passe (ou si peu), mais la finale d’orange, quoique passagère, vient corriger le mauvais nez, avec aussi des teintes de caramel. Ne choque pas, passe assez bien un fois le nez conquis mais pas pour le genre à être fier à servir à des connaisseurs. À garder pour mélangé avec du 7up.

Patrick 80%
Au nez, la cassonade que l’on s’attend d’un rhum traditionnel, minus la plupart des épices, remplacées par eeeh, de l’eau et du butane? Au goût par contre, une belle chaleur sucrée nous emplit la bouche. Cassonade, fruits rouges, un peu de caramel. Idéal lorsqu’il fait chaud et qu’on ne veut pas casser la tête et aussi pour en prendre un verre de trop tellement il est doux et inoffensif. Un excellent choix pour s’initier aux rhums, mais le connaisseur l’utilisera pour faire les meilleurs Mohitos en ville!

Bacardi Superior

40% alc./vol.
Cuba.

RV 74%
C’est un rhum ça? Sérieusement, c’est de l’Aquafina assaisonnée au rhum, n’est-ce pas? Au nez, on est presque plus proche du gin (coupé à 75% d’eau) que du rhum. Sur la langue, il est visqueux, avec une pointe de sucre et de menthe. En finale il y a un peu plus d’épice, mais ça se calme assez rapidement. Bon d’accord, il ne peut pas faire peur à beaucoup de monde, mais comme rhum, c’est un peu fort d’oser l’affubler du qualificatif Superior; mais convient peut-être amplement à la catégorie de gens représentée par les initiales de ce produit.

Patrick 75%
Au nez, quelques épices rappelant le gin. Au goût, l’approche rappelle aussi le gin, mais le sucre blanc vient rapidement éteindre toute propension à être savoureux. Les normes de qualité suivies pour créer ce rhum sont incroyablement élevées, mais il est dommage que la filtration finale visant à le rendre blanc lui enlève aussi presque toute saveur. Sans faute, sans vraiment de goût non plus; De toute façon, son objectif est de servir de base aux cocktails, cocktails qui attirent majoritairement une clientèle qui ne viendra jamais visiter ce site. Bref, on s’en fout un peu.

Appleton Estate Master Blenders’ Legacy

43% alc./vol.

RV 87%
Belle profondeur pour ce rhum de fête foraine. Dans la suite des Appleton Estate, donc de bon goût, mais assez conservateur. Toutefois de la cerise apparait au nez et en bouche, et la finale est attrayante, avec de la pomme au caramel et un peu de cane a sucre et de sucre d’orge. Rien d’extraordinaire (surtout pour le prix) mais loin d’être mauvais.

Appleton Estate 21 ans

43% alc./vol.

RV 87.5%
Très beau caramel savamment dosé avec le chêne qui semble toujours teinté d’une bonne rasade de bourbon vanillé. L’orange à peine perceptible au nez détonne en bouche. La finale est toute de caramel, un peu trop industrielle (crasseuse) mais la finale est un très bel exercice de balance entre le caramel et de la sève chaude et suave. Savant mais un peu moins dans ma palette, la qualité est toutefois indéniable.