Baron Gaston Legrand 1972

40% alc./vol.
Bas-Armagnac.

RV 91%
Toute une expérience, de sagesse et en sensations. À l’image et au nez des whiskies de 30 ans et plus, le bois mène l’expérience dominée d’abord par l’anis, le vieux chêne et le caramel assez lointain mais bien sucré. En bouche, l’attaque est si profonde, si stratégique, si sage qu’on en oublie encore le raisin. Enfin, en gorge, le drapeau du conquérant se montre: le raisin explose pour retomber en copeaux de bois carbonisé. Remarquable, une belle preuve que le raisin peut être distillé pour obtenir d’aussi bons résultats que l’orge.

Vizcaya VSOP

40% alc./vol.
République Dominicaine.

RV 83%
Quelle douceur… du marshmallow trempé dans le cacao en poudre puis le chocolat fondu. En bouche le sucré est poussé un peu (trop pour moi) à la limite du rhum aromatisé. Finale aggressive et de bonne longueur, il faut aimer les rhums sucrés, très sucrés. Un coefficient de mixabilité faible, la bouteille est jolie, mais comme le chiffre 21 qui un peu trompeusement répresente le numéro de batch et non l’âge, le goût de liqueur au sucre de cette boisson en fait un rhum d’hiver qu’estival.

Santiago de Cuba 12 ans

40% alc./vol.
Cuba.

RV 88%
Même si côté bouteille on croirait avoir à faire avec un bacardi de qualité douteuse, au nez immédiatement je suis surpris: il s’agit d’un petit rhum doux, qui sent respirer la canne ne provoque en moi le réflexe “ouach un rhum industriel qui s’affirme”. D’abord piquant sur la langue, le contraste s’effectue rapidement avec du raisin très doux, et de l’orange qui est sans me rappeler le Dos Madeiras. Vraiment intéressant alors que je m’attendais à une mauvaise bouteille de ce pays, le prix est en conséquence mais le goût en est à sa hauteur.

Santa Teresa 1796 Ron Antiguo de Solera

40% alc./vol.
Venezuela. Blend de rhums de mélasses de 8 à 12 ans vieillis en barils de solera puis fini pour un an en baril de whisky et de bourbon.

RV 88.5%
Un autre rhum qui nuit aux cochonneries de Bacardi habituelles en montrant ce qu’est un vrai rhum de qualité. Miel et orange, dès qu’on le sent on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un rhum typique. En bouche, l’arrivée d’agrumes est beaucou plus fraîche que ce dont à quoi je m’attendais, même si la canne finit par reprendre le contrôle. La finale est un peu râcheuse, mais à la deuxième gorgée des épices sortent pour venir contrebalancer le sucré. Une très belle découverte, confortable à l’instar d’une place devant le foyer d’un chalet de ski, bien entouré. Où est mon flasque?

Patrick 84%
Nez rappelant un scotch vieilli dans un fût de xérès avec une touche feuillu. La douceur en bouche est plutôt surprenante, cassonade et caramel intense, touche de fruits rappelant le vin qui diminue malheureusement trop vite en intensité pour qu’on puisse en apprécier les subtilités. La finale manque malheureusement d’intensité et lui fait perdre plusieurs points. Il aurait définitivement avantage à être embouteillé à un plus haut taux d’alcool afin qu’on puisse vraiment en apprécier les détails. Bien pour celui qui n’aime pas vraiment les spiritueux, mais laissera les autres sur leur appétit. Définitivement, donnez-moi un coup de fil lorsque vous en trouverez un échantillon embouteillé à un taux d’alcool plus appréciable.

St.Lucia Distillers 1931

43% alc./vol.
St. Lucia Distillers.

RV 84.5%
En partant, il m’est difficile de ne pas trouver fourbe un rhum approchant le 100$ qui utilise un date comme 1931 pour un rhum trop jeune pour avoir même vécu l’époque pré-internet (distillé en 2003 et 2005). Tout en douceur et en distinction, difficile de savoir s’il provient de canne directement, quoique l’odeur de fin caramel est un bon indicateur au milieu des framboises et des cerises. Peu d’arrivée mais le raisin s’installe très lentement, dans un rhum qui ne se développe trop peu avant la finale de caramel et de doux raisins secs. Bien plus une copie qu’un original, trop peu de vague le lac est beau mais un peu trop calme.

Chairman’s Reserve Finest St Lucia Rum

40% alc./vol.
St. Lucia Distillers.

RV 77%
Sans m’informer sur la méthode de fabrication de ce whisky, l’olfactive trompeuse ne peut cacher la finale de désastre environnemental. Au nez, c’est industriel mais bien fait: la canne y est encore un peu, toutefois le caramel est râcheux et est un peu décevant, sans vraiment d’évolution. Finale aigre à saveur d’industriel bas marché, ce navire qui semblait agréablement abordable s’échoue lamentablement. Quand on laisse du rhum dans l’once de dégustation servie… à 31$, aurais-je dû m’en douter?

Shellback Carribean Silver Rum

40% alc./vol.

RV 75%
Vanille et papaye, tiens beaucoup plus du rhum aromatisé que d’un rhum silver. Un peu aigre en bouche, les fruits tiennent du sirop qui sont encore plus aigre en finale. Dommage le nez semblait pardonnable… mais ça s’effondre. Désastreusement. Un autre mauvais rhum à peine bon pour saouler les gens à Vegas.

Saint-James Mojito Imperial

14.9% alc./vol.

RV
Difficile de mettre une note sur un mélange, mais si celle-ci n’était relié qu’au plaisir, elle friserait les 90%. Assez sucrée sans trop l’être, il s’agit sans contredit du meilleur prémix de mojito que j’ai goûté à ce jour. Quoique le citron vert est un peu faible, la menthe ressort bien et le whisky tient un bon rôle secondaire (et rien n’empêche d’en rajoutant, du blanc à mon humble avis). Avec ou sans quartier de lime, avec ou sans menthe, d’accord c’est moins authentique que le shaker et le sucre de canne mais quand ne sert à rien d’épater la galerie, quelques cubes de glace et le tour est joué. Ou sinon essayer le Mojicoke avec un tier du Saint-James mojito et deux tiers de Coke Zero.

Saint James Rhum Agricole Ambré

45% alc./vol.
Sainte-Marie, Martinique. Elevé en foudre de chêne de 18 à 24 mois.

RV 83.5%
Un peu rustre, mais très franc et amical. Beau mélange, juste à mi-chemin entre l’aigreur végétale de la canne et le caramel. Ce même caramel se révèle assez fort en bouche, et ne laisse à la canne qu’un léger goût de fer un peu rouillé transparaître. La finale est par contre tout en canne, très feuillue, voire en fougère ou feuille de quenouille. L’aftertaste est assez lustré, à l’image du nez.

Patrick 85%
Au nez, définitivement rustre et sans aucune trace d’amabilité. Va-t-il me planter un poignard dans le dos? Non! Au goût, une aigreur végétale plutôt agréable qui donne l’impression de mordre dans une canne à sucre pas assez mûre. Le caramel vient adoucir l’ensemble pour créer un équilibre agréable et une évolution surprenante. Le tout se termine lentement, avec un goût très végétal, très frais et qui nous donne le goût d’en prendre une autre gorgée. Dommage que le nez soit aussi rébarbatif, il pourrait aller se chercher quelques points de plus. En tout cas, pas surprenant qu’il jouisse d’un aussi grand succès à l’échelle planétaire.

Ron Barceló Gran Añejo

40% alc./vol.
Assemblage de rhums dominicains.

RV 68%
Jamais je n’ai autant écrit le mot ”non” sur ma feuille d’évaluation. Non, pas possible, c’est un rhum aromatisé, non? Heureusement, aucune, non aucune arrivée en bouche, pas même après 10 secondes. En finale, maigre retour sur des levures de bière industrielle. Non, vraiment, tout simplement, dégueulasse. Par contre, j’aurais peut-être dû douter de la qualité d’un rhum dit Gran Anejo à 25$. Qui goûte moins bon que des rhums sans mention (par exemple, le Newfoundland Screech).