51.7% alc./vol.
Il y a 200 ans, les fondateurs de la distillerie Lagavulin, John Johnston et Archibald Campbell ont veillé à la production du tout premier new make spirit de Lagavulin. Depuis ce jour, la distillerie a été dirigée avec succès par des « Distillery Managers », plus passionnés les uns que les autres, qui ont perpétué l’héritage de la distillerie. Pour célébrer la contribution de ces hommes à faire de Lagavulin la distillerie qu’elle est aujourd’hui, cette dernière lance un single malt de 25 ans en édition limitée et vieilli uniquement en fûts de xérès. Édition limitée de 8000 bouteilles.
André 96%
Passer 25 ans dans un fût en gardant toute sa personnalité, ça doit être la même chose partager 25-30 ans en couple. Un moment donné, l’un déteint sur l’autre sans s’en rendre compte. Mais si on a une belle personnalité, bien campée, on peut certainement acquérir ce qu’il y a de mieux de l’autre sans perdre sa nature propre. J’ai l’impression que c’est ce qui s’est passé ici. Ce Lagavulin a su garder ses notes médicinales, calmées par les années passées à reposer dans le fût, mais qui demeurent assez fortes afin de surclasser les saveurs de fruits rouges, de cerises, de pommes rouges. Le nez est hyper velouté, à la fois masculin dans ses arômes mais très féminin dans sa texture. La bouche est huileuse et souple et l’influence du bois est bien dosée mais les saveurs du sherry sont sans équivoque. Mélange de fruits rouges séchés, une touche de gingembre et de bois de chêne, parcelle iodée, sensation de tourbe amadouée par le vieillissement, quelques flocons de cendre de foyer tiède, dattes sucrées, puis petites saveurs de poisson fumé avec du miel et du chocolat noir râpé, pincée d’épices sèches. La finale n’a plus de fin et il est difficile de ne pas espacer les gorgées car les saveurs ont une pérennité incroyable. Les saveurs reviennent et reviennent en bouche après plus de 20 minutes. Ça me laisse la même impression que la corde de guitare qui vibre hyper longtemps lorsque l’on termine une chanson dans une pièce à l’acoustique parfait. Une communion parfaite entre l’âge, les saveurs et le temps. Ce whisky était sur ma ‘’bucket list’’ de 2017 et je dois dire que je ne suis pas déçu. C’est une expérience en soi et la justesse de toutes les phases de la dégustation est déstabilisante. Maintenant, reste à savoir si vous voudriez allonger les 1600 balles pour vous payer la bouteille. Tant qu’à célébrer le 200eme de la distillerie, autant le faire avec classe.