46% alc./vol.
Embouteillé en 2012. La distillerie Karuizawa ne se trouve pas sur l’Ile méridionale du Japon, mais dans les Alpes Japonaises, à une encablure de Nagano. Fondée en 1956, elle fut construite près d’anciens vignobles sur les flancs du Mont Asama (dont était tirée l’eau servant pour le whisky), le volcan le plus actif de l’ile d’ Honshu. Le malt « Golden Promise » utilisé par la distillerie était importé de Berwick-upon-Tweed en Écosse et la maturation de la majeure partie de son whisky se faisait en futs de Xeres. Elle fut active jusqu’en 2001 et en 2006 son propriétaire, la compagnie Mercian, fut racheté par Kirin, l’un des géants de la boisson alcoolisée au Japon. La suite tient du cauchemar pour tout amateur de single malt : Kirin refusa de vendre la distillerie a des investisseurs étrangers voulant reprendre la production pour finalement se délester du terrain au profit de promoteur immobiliers (Karuizawa est un lieu de villégiature courru des Tokyoïtes ou l’empereur a une résidence d’été). En 2011, peu avant cet épisode tragique, un embouteilleur anglais, Number One Drinks, qui distribue également les single malts Hanyu et Chichibu, se porta acquéreur des futs entreposés dans les hangars de la distillerie. On estime entre 200 et 250 le nombre de futs restants.
André 87.5%
Copieusement fruité, fort sur le xérès et les aromes de tabac, les cerises et le sucre, le bois. La bouche est puissante et offre de multiples facettes; bois gorgé de xérès, fruits rouges, cerises, miel et vanille, un brin de délicate fumée. En finale de bouche, une marée tranquille de sel de mer apparaitra on ne sait d’où. En respirant, le xérès prendra des atours un peu rustiques mais agréable, le toffee et le caramel brûlé gagneront aussi en importance. Finale interminable avec des pointes salées. Les fruits tiennent toujours la route, shortcake aux fraises et réglisse rouge. Bien que la conception de ce whisky est superbe, les saveurs ne tombent pas réellement dans ma palette de goûts perso. Mais je ne peux nier la qualité de ce qui est livrée ici.
RV 80%
Trop c’est comme pas assez. Vieux bois, mangue, un peu de l’orge ennuyante des speyside anonymes, prune et caramel brûlé du Auchentoshan 3 woods. Bref, tout un carnaval olfactif, mais pas nécessaire invitant. En bouche le party ne lève pas non plus de la texture poussiéreuse et sirupeuse mais avec de la patience, le fruit se révèle. Malheureusement, au travers de cette belle prune il y a un peu de l’oignon des mauvais Balblair (oui, un pléonasme). Bravo pour l’exotisme, intéressant de voir la forte copie du Auchentoshan 3 woods, mais à part pour l’aspect curiosité, pas vraiment un dram de tous les jours.
Patrick 94%
Nez : Nez: Subtil et complexe. Fruits mûrs, avec une touche de chêne et de vanille. Difficile à décrire, mais passionnant. Bouche : Toujours les fruits mûrs, mais on jurerait que quelques feuilles sont tombées dans le bol. Le chêne et la vanille sont toujours omniprésents. La texture est très huileuse. Je détecte aussi une petite pointe de sel quasi-traditionnelle pour les whiskys japonais. Finale : Longue, intense, savoureuse. Balance : OMG, je serais prêt à payer cher pour en avoir une bouteille!
Martin 88%
Foncé, ambré, roux-brun. Le signe irréfutable qu’un fût de sherry vous perce l’âme du regard. Nez: Parmi les céréales grillées et le caramel se démarque un côté boisé et un petit peu floral. Le malt lui-même est évident au centre d’un maelstrom de crème brûlée, de toffee et de caramel Kraft. Bouche: L’arrivée en bouche est marquée de miel, de caramel et d’épices, tout en gardant un beau poids sur la langue. Pruneaux, raisins, dattes, muscade, tabac à pipe, une parade en l’honneur du xérès. Finale: La progression logique continue sur les épices et les fruits rouges, accompagnés d’une pointe d’orange et de fumée. Équilibre: Une vraie bombe (sans jeu de mots) de sherry à la japonaise. On pourrait même dire « le Macallan de l’orient »…