Le 19 janvier prochain aura lieu les Canadian Whisky Awards 2011 dans le cadre du Festival de Whisky de Victoria, en Colombie-Britannique. Lors de cet événement, les prix et les médailles seront attribuées pour les meilleurs whiskys canadiens. Pour déterminer les gagnants, des juges ont été sélectionnés parmi des auteurs, des bloggeurs et des experts dans le monde du whisky. Ils font équipe avec Davin DeKergommeaux. Davin est un auteur qui publie le www.canadianwhisky.org, contribue entre autre au Whisky Magazine, a participé au plus récent World Whisky Atlas de Dave Broom et a écrit son propre livre à paraître ce printemps. Il est un des trois Malt Maniacs Canadiens.
M. DeKergommeaux a demandé à André Girard, l’un des fondateurs du Club de Scotch Whisky de Québec, de faire partie du panel de juges pour sélectionner les meilleurs whiskies canadiens. Juger des scotchs au delà d’une note de dégustation n’est pas monnaie courante pour les amateurs de scotch. En fait, qu’est-ce que cela implique au juste d’être juge ? Quel est le processus ? André a bien voulu partager avec les membres du Club et les internautes, son expérience.
Le panel
André fait partie d’un panel de 6 juges provenant d’un océan à l’autre: de la Colombie Britannique, Lawrence Graham de whiskyintelligence.com, de l’Alberta: Chip Dykstra de therumhowlerblog.wordpress.com. Le juge de l’Ontario est Kris Shoemaker dailydramaddicts.blogspot.com. De l’Atlantique: Jason Debley jason-scotchreviews.blogspot.com. Également faisant partie du panel et représentant les États-Unis, le journaliste Mark Gillespie de whiskycast.com.
La tâche
Les juges ont reçu 32 petites bouteilles avec des échantillons des whiskies. Chaque échantillon est numéroté donc, il s’agit bien d’une dégustation à l’aveugle. Chaque juge devaient établir une note globale pour chaque échantillon avec l’option d’écrire une note de dégustation détaillée.
Il a été suggéré aux juges de déguster quatre à six whiskies à la fois et d’établir un pointage rapide, spontané, de les enregistrer et d’y revenir plus tard en goutant les ceux qui avaient reçu une note similaire lors du premier tour. L’exercice est assez objectif.
Une première
André en était à sa première expérience : « Recevoir la boite d’échantillons à la fin novembre, c’était comme Noël avant le temps! Je vivais aussi un peu de stress aussi parce que le train était maintenant bien en marche et j’étais à bord. »
André explique également que les délais ajoutaient aussi un peu de pression. Avec les vies occupées que nous avons, il est important de se faire un échéancier et surtout… « Prier pour ne pas avoir la grippe, car 10 jours sans être en mesure de gouter, ça fout en l’air ton échéancier. »
32 petites bouteilles, de couleur, d’odeur et de goût différent apportent son lot de difficultés. Il faut se trouver une méthode, une stratégie. André a donc gouté au lot de bouteilles une première fois en prenant des notes de dégustation sommaires et en attribuant une note dans une tranche de 10 points. Il a par la suite gouté une seconde fois aux whiskies s’étant vu attribué des notes semblables et selon les goûts similaires. Ce n’est pas l’idéal de boire un whisky épicé avant un autre whisky très doux et floral. Pour éviter de briser le rythme, il a séparé les échantillons par catégories similaires et il a goûté à nouveau aux whiskies du meilleur à celui qu’il a aimé le moins. Méticuleux, André a refait le même exercice une 3ième fois avec les meilleurs de chacune des catégories puis les meilleurs deuxièmes et ainsi de suite. Ceci demandait à André de boire combien de whisky par soir ? « J’étais habitué à une routine d’un whisky (en général) par soir mais là, je devais boire un minimum de quatre whiskies par soir pendant plus d’un mois. Je suis donc bien préparé pour les fêtes ! »
Les nommés
Étant donné le processus anonyme, André ne peut pas à ce moment nous parler de la qualité des produits goûtés et ceci, même s’il a su par la suite le nom lié à chacun des échantillons. Selon lui, il y a eu quand même de belles surprises et il a eu le privilège de goûter à des nouveautés qu’il ne connaissait pas. L’exercice lui a permis de revoir certaines évaluations effectuées au courant de la dernière année. Intéressant d’observer une constance, une stabilité dans les notes. Les échantillons goutés représentent bien le marché des whiskies canadiens en 2011.
Le bilan André ? « Je suis heureux d’avoir eu cette expérience, car elle m’a apporté beaucoup sur la façon d’aborder la dégustation des whiskies. Évidemment, j’aimerais bien refaire l’expérience l’an prochain ou dans un autre concours ! »
On remercie au passage Johanne McInnis, Whisky Lassie en personne, pour avoir posé avec les garçons et pour nous avoir laissé utiliser son cliché…
Que le meilleur gagne!