Bruichladdich The Laddie Ten

46% alc./vol.
Dix ans après le rachat de la distillerie par Mark Reynier et un groupe d’investisseurs privés sept ans après sa fermeture en 1994, le tout nouveau 10 ans d’âge est enfin disponible! Composé entièrement de stock distillé par les nouveaux propriétaires, cette cuvée, surnommée “The Laddie” a été créée par Jim McEwan, ancien distillateur chez Bowmore et légende dans le monde du single malt whisky écossais. Produit à base d’une bière de malt 100% écossais, et après une longue fermentation, ce whisky a été distillé lentement afin de conserver le maximum de texture et de goût. Mis en fût au degré exceptionnel de 70% (au lieu du 63,5% standard en Écosse) il a été vieilli intégralement sur l’île d’Islay dans les chais de la distillerie. Après 10 ans de vieillissement, il a été réduit à 46% avec de l’eau de source d’Islay, et mis en bouteille sans filtrage à froid.

André 86.5%
J’aime le côté “mer paisible” de Bruichladdich, pas la mer puissant et robuste des Bowmores et des Ardbegs, ce côté marche au bord de l’eau par une journée ensoleillée. Le nez est frais avec des accents de citron, ponctué des notes de vanille et de toffee du fût de bourbon. Tarte au citron servie au bord de la mer, un whisky maritime mais sans brusquerie. Un sursaut de nectarines-tangerine et d’épices en finale de bouche. Ne sera peut-être pas le scotch qui vous étonnera au plus haut point mais définitivement bien construit, bien balancé. Les éléments sont agréable et représentatif de Bruichladdich.

Le premier 10 ans d’âge – suivant le rachat de Bruichladdich par McEwan et ses partenaires en 2001 – venait à peine de sortir que l’on apprenait la vente de la distillerie au groupe français Remy cointreau. Mark Reynier criait haut et fort à qui voulait bien l’entendre – pas plus tard qu’à l’automne dernier – que la distillerie n’était pas à vendre… La réalité nous a bien vite rattrapé et les accords de « Money Talk » d’AC|DC ont dû résonner jusque dans les warehouse de Bruichladdich.

En 10 ans de hauts et de bas et l’avalanche d’éditions de toute sorte (souvent critiquée d’ailleurs, à tort ou raison), il était devenu difficile de suivre la ligne directrice de Bruichladdich. Pas que cela était désagréable, loin de là, on a eu droit à de belles pièces dans ce déluge de toute sorte, mais où voulait bien nous amener Jim McEwan et sa troupe ? Même notre ami Benny aurait dû ré-hypothéquer sa maison et travailler 80 heures de plus par semaine afin de pouvoir s’offrir la totalité des novelties de la distillerie…

Espérons que les valeurs qui étaient chères à McEwan trouveront écho dans les bureaux de Remy Cointreau. Il faut bien avouer que la distillerie à su ébranler à plus d’un égard les murs austères et rustres de la SWA et de certains gens frileux de changements tourbillonnants dans le millieu du whisky, mais le marché écossais avait-il le choix avec toute cette nouvelle vague de micro-distilleries qui foisonnent de par le monde ? Comment rivaliser avec les géants voisins Ardbeg et Lagavulin et leurs conglomérats ayant 20 fois le budget annuel de la petite distillerie ? Innovation ! Et ça, personne ne pourra blâmer McEwan pour ses efforts en ce sens. C’est, dans un certain sens, un bien triste anniversaire que ce Bruichladdich 10 ans – The Laddie Ten.

RV 82.5%
Au milieu du Speyside, trop confortablement assis sur une chaise longue d’une maison de retraite. D’étranges effluves chimiques doucereuses se présentent de manière très feutrée dans un malt somme toute tranquille. Ensuite, le ton monte en bois et grain brûlé malgré une faiblesse au niveau de l’alcool qui à mon avis aurait su amener plus rapidement les saveurs. Enfin, le tout se conclut de manière admirable dans une finale qui manque de tonus mais qui contient une intéressante portion de gruau, de fraise et de vanille.

Patrick 90%
Fumée, tourbe, chèvrefeuille. En bouche, l’arrivée en bouche est wow! Suave, chaleureuse, fumée, tourbée, légèrement vineuse. Crémeux en bouche. La finale s’étire sur les épices. Une belle richesse de saveurs bien équilibrées. Un excellent rapport qualité/prix. Ok, j’en veux une.

Laisser un commentaire